130 kms de Vichy à Ambierle à Vichy – Mai 2014
Gens : BamBam, Riton, Charlox, Géro, Raph.
Premier jour : de Vichy aux environs d’Ambierle, 63 kms
Deuxième jour : d’Ambierle à Vichy, 67 kms
Monstre d’acier incontrôlable rendu fou par la pluie et la bêtise des gens, l’Intercités 67434 pourfendait la campagne à toute berzingue, emportant dans ses chiottes un cycliste éperdu cramponné au loquet défectueux d’une serrure mal vissée.
Ainsi commença la chevauchée fantastique de la horde des Hurlefatos, ainsi faillit-elle s’achever.
Vichy, au petit matin. La pluie, les passants à l’air louche, coupable. La statue du Maréchal, une fiente sur le képi. Les passants toujours, qui baissent la tête quand on passe. Le marché. Ça s’observe, ça cherche la faille. Ça chafouine sur la volaille avec des airs de grands soirs. Ça se lance des petites phrases assassines avec des sourires de braves gens. La pluie encore. Vichy, ville de collabo. Le temps n’a pas de prise sur ces choses là. Des abrités, des foutus abrités.
L’appel des grands espaces, le contre, la quête du 9e vent, tout en nous commandait le grand dehors. On s’enfonça dans la pluie épaisse et collante qui caractérise les zones de néphesh, le guidon rivé au casque, le casque rivé au crâne et le crâne rivé à l’idée qu’ensemble nos vifs étaient plus forts. Nous étions la rapidité, le mouvement et l’écart. Une boule de vélocité. Nous étions faits de l’étoffe dont sont tissés les vents.
Les Hauts de Hurlevents. Un endroit tout pourri où Raph nous a conduits sous prétexte de remonter à la source du Furvent qui serait le 7e vent majeur blablabla. Franchement, c’est un vrai trip de boloss, faut être corniaud pour mousser sur des salades aussi tordues. Bref on s’est tapé une côte sous la flotte pour contempler un sale panneau tout boueux planté au milieu d’un champ qui ressemblait à rien, même pas au champ qu’il était censé incarner.
Loin d’étanchéifier notre soif, la pluie nous creusait des envies de citerne. Loi d’Archirède : le liquide appelle le liquide. Et quand la horde des Hurlefatos a soif rien ne saurait l’arrêter, pas même le parvis mal sertie d’une église 12e siècle. L’orage grondait, les chiens hurlaient, les trombes trombaient mais rien ne troubla suffisamment la horde pour lui faire lever la tête. Prise d’un soudain accès de piété, ses membres baisaient le sol à pleine bouche, trempant au passage leurs lèvres gercées dans des flaques d’un vieil Armagnac dix ans d’âge, objet croissant de leur dévotion frénétique.
La suite ne fut que pluies, forêts, forêts, pluies, pluies, forêts. Si tu survis à Vichy, tu es prêt pour passer l’hiver en Picardie. Notons au passage la belle expansion d’AirBnB qui couvre jusqu’à ces régions hostiles et hermétiques à toute forme de tourisme autre que le tourisme éolien. (forme particulière de tourisme qui consiste à sillonner des bleds tout pourris sous prétexte de remonter à la source des vents blablabla cf.plus haut).
Le samedi fut placé sous le signe de la pluie, le dimanche sous celui des avaries. Une longue suite de merdes physiques et mécaniques qu’en bon chrétiens, le le Riton et le Bam égrenèrent pieusement tout au long de la journée. De crevaisons en tendinite, de tendinite en crevaisons, de crevaisons en crevaisons, de crevaisons en crevaisons, nous finîmes bon an mal an à boucler la boucle. L’homme ou la machine, la question est ouverte, on retiendra malgré tout qu’aucun des deux avaricieux ne termina la quête sur sa machine d’origine.
En résumé, pour faire une belle Quête vichoise, il vous faut :
- 5 hordeurs : Raph l’Aéromètre, Charlox le fat Troudbaldour, Riton le Pilier, Geraud le Combattant Protecteur, Bambam l’Eclaireur
- Une flasque d’Armagnac (à laquelle vous pouvez éventuellement enlever un s)
- Du zèphe, de la flotte et du froid
- Un zeste de neige (ingrédient indispensable à toute quête qu’elle soit vichoise ou pas)
- Un vent avec un nom fatos pas encore pris
- Un casque à pointe pour draguer de la collabo vichoise
- Beaucoup de chambres à air en rab
- Un Intercité avec des chiottes défectueuses
Euss !!
BamBam