FREIBURG – MERANO : Les Alpes

J8, mercredi 23 mars : La forêt noire
Une matinée qui s’étire encore une fois. Surtout parce que je dois faire un peu de technique sur mon vélo: changement de l’huile dans le moyeu rohloff. Pour ceux qui n’auraient pas suivi, j’ai un moyeu rohloff à l’arrière et c’est un bon truc bien stylé. 14 vitesses, 1 seule poignée pour un concentré de sensations fortes. Bref, nan c’est juste super pratique et ca demande que très peu d’entretien comme ce changement d’huile qui me prend du temps. Mais tout vient à point à qui sait mener son vélo à point.

"Il faut imaginer Sisyphe heureux" Camus

« Il faut imaginer Sisyphe heureux » Camus

Tiens, il fait froid.

Un homme prêt à tout pour parvenir à sa faim

Un homme prêt à tout pour parvenir à sa faim

On the road again, again. On est prévenu. On va grimper aujourd’hui. Belle montée là, vers le nord-est. Au début je me dis que ca va aller, en homme d’expérience je gère mon effort serein. Puis la, la pente passe dans les 10% facile, et là, je me rend compte que la première vitesse de mon rohloff c’est pas non plus la plus petite vitesse du monde, et que le vélo est lourd. Le bas du dos tire rapidement! C’est super brutal! On monte jusqu’a près de 1100 mètres…il fait assez froid la haut, et des gens font du ski de fond. Sans oublier les grosses cylindrées allemandes qui passent à donf, et qui veulent doubler quoiqu’il arrive, quitte à s’arrêter à moins d’un mètre de mon porte bagage…il a eu de la chance celui-là, si je m’aurai arrêté, je lui aurai refait le portrait.

Magique

Magique

Il neige très fort maintenant, on doit s’arreter mettre nos lunettes de soleil sinon les yeux ne peuvent plus s’ouvrir! la route monte, descend, monte…et enfin la libération, virage à droite pour Donauschingen, source du Danube.

 

Au pied des pistes

Au pied des pistes

Joyeux noël

Joyeux noël

Swagging in the snow

Swagging in the snow

Julius nous attend dans son appart au centre de cette petite ville. Nous avons acheté quelques bières comme offrande, et il en avait déjà, mais nous verrons rapidement que ce n’était pas une si mauvaise idée pour charger la mule. Julius, la grosse trentaine, est un dude fort sympathique. Raph remarquera que, tout comme lui, il peut s’avérer quelque peu avare de paroles, ce qui n’est pas mon cas. Il a préparé des boulettes de falafel que je fais frire, un poisson en barquette et quelques légumes. Nous mangeons bien! On discute, d’afrique pas mal, puiqu’il s’est marié avec une kenyane qu’il a rencontré en Uganda, à Kampala. Elle est toujours au pays, mais devrait arriver en avril. On regarde quelques parties du film Borat, un truc bien débile, avec des passages marrant tout de même, il nous joue quelques chansons à la guitare, on lui fait aussi un petit tri yann de derrière les fagots, les cordes vocales vibrent à l’unisson, les murs frissonnent de plaisir. Bref, on se met bien, puis viens le moment de se coucher, chacun son lit et les rêves seront bien gardés.

Avant l'arrivée, moment de contemplation

Avant l’arrivée, moment de contemplation

Trop talentueux sans doute

Trop talentueux sans doute

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J9 : Jeudi 24 mars
On part encore une fois bien tranquillement, vers 13h, après s’être enfilé des bretzels bien salés et préparé pas loin d’un kilo de pâtes en salade pour le déjeuner. La fameuse « pâte » du cuistot Dumont! Une main d’enfer dans un gant un peu lourd. Mais on a toujours l’estomac bien rempli et ça, yo no lo puedo negar.Et en plus on finira par tout manger. mauvaise langue.

Petite photo souvenir devant la source du danube, fleuve mythique que j’ai pu cotoyer en famille en 2008 de Vienne à Budapest. Cela dépasse l’entendement de ce pauvre Raphael, qui se contente d’actionner le déclencheur de l’appareil photo sans piper mot.

La route est douce, nous traversons des champs, et comme toute bonne piste vélo qui se respecte, nous faisons des zig zags interminables. Mais au diable la précipitation! Vive la lenteur…pendant un petit moment en tout cas.

C'est Raph qui prend la photo

C’est Raph qui prend la photo

Un zig + un zag ne fait pas une ligne droite, malheureusement

Un zig + un zag ne fait pas une ligne droite, malheureusement

Déjeuner musclé avec vue sur forêt noire. Puis nous continuons la route. Ca grimpe un peu mais rapidement ca descend. Nous descendrons presque jusqu’a Konstanz. Prop! Paysages de campagne, de petits vallons, de forêt. Ah, la nature, y a rien d’mieux.

C'est beau, non?

C’est beau, non?

Konstanz a vraiment l’air d’êter une ville agréable. Il y a des bons aménagements pour les vélos, ca fait plaisir.
David nous attend chez lui. Un joli appart, qui lui appartient à moitié avec son ex compagne. Elle vit au dessus d’ailleurs, avec leurs 2 garcons, et son nouveau mari. Situation intéressante s’il en est. On est bien dans cet appart ou les gens dessinent sur les murs de la cuisine lors de soirées « with a lot of love », avec une gameboy et supermarioland dans les toilettes, un jeu de fléchettes dans le couloir…Les portes ne sont jamais fermées comme ca les 2 enfants peuvent descendre voir leur père comme ils veulent. C’est plutot cool. David nous a préparé des pâtes, et une pure sauce aux légumes. Damned! C’est bon! Raph nous rejoint un peu plus tard, c’est en effet le jeudi saint et il doit prier pour moi.
Nous sortons ensuite dans un bar pas très loin, vraiment sympa, bonne ambiance locale et bonne bières locales évidemment. Nous rencontrons quelques uns de ses potes. Notamment un qui a monté sa petite entreprise de réparation de freins à disques. Konstanz est un bon endroit pour rider son moutain bike avec pas mal de forêts et de collines. D’ailleurs David s’y remet doucement après s’être fracturé des vertèbres dans le dos l’année dernière. Il est passé pas loin de la chaise roulante. La faute à un VTT electrique puissant qui l’a fait décoller lorsqu’il a accéleré. Il est tombé sur le dos. On lui a enlevé ses vis recemment. C’etait aussi un joueur de bike polo, et son vélo est maintenant accroché dans sa chambre. Ce sport a l’air intéressant, même si assez confidentiel.

Il aime être le plus grand

Il aime être le plus grand

On se met, encore une fois, bien, puis on rentre se coucher un peu avant eux.
J10 : vendredi 25 mars : Bonheur sous la pluie, ou Konstanz-Lindau
On visite Konstanz rapidos, puis on prend le ferry pour rejoindre Meersburg, de l’autre côté du lac. On mange une petite salade de riz/pois chiches, encore un délice. Heureusement j’ai trouvé une boulangerie sur le chemin, et contrairement à mister Dumont, je m’ai pas trop retenu et j’ai pris une ptite patisserie en dessert mon vieux! aiiiiiiight! du beurre, du sucre, a moitié crémeux…c’est bon!

J'avais mis du poivre dans ce mélange riz, pâtes, pois chiches, et c'était honnête

J’avais mis du poivre dans ce mélange riz, pâtes, pois chiches, et c’était honnête

Raph m’apprend les bases de l’échec. C’est un sujet qu’il maitrise bien, héhé. Facile mais trop tentant pour ne pas la faire. Bref, il maitrise les rouages du jeu, et je n’ai aucune chance. Le bateau arrive à quai, et heureusement nous sommes presque à égalité. Je peux donc sortir la tête haute.
Il pleut toujours.

Il pleuvra d’ailleurs jusqu’à Lindau. Et on ne verra quasiment pas le lac, la faute à des boloss qui indiquent super mal l’intinéraire. Mais on trouve une auberge de jeunesse, chère certes, mais ultra calay! On fait tout séchay, on prend un dinay avec de la puray, on se boit quelques reubiaY, et on va se couchay!

Demain Raph repart en France pour 3 jours, histoire de fêter les 90 ans de sa grand-mère ainsi que pâques en famille. Je continue donc seul, au courage!
J11 : Samedi 26 mars : Lindau-Wertach

 

Grosse journée, 80km et plus de 1200 de dénivelé positif. Je déjeune avec un panorama sur les alpes extraordinaire. On ne les voyait pas jusqu’ici. C’est assez motivant de voir ça et d’imaginer que je vais m’aventurer dedans d’ici peu. Il fait bon, le soleil brille, les côtes grimpent.

C'est beau, non?

C’est beau, non?

Sur la route, pala, palalam

Sur la route, pala, palalam

Pas le temps de m'arrêter, à mon grand regret

Pas le temps de m’arrêter, à mon grand regret

J’arrive à Wertach vers 19h30, il fait nuit noire, et il fait assez froid à 900 mètres d’altitude sans que ce soit intenable. Le plus proche camping est plein, je toque à la porte d’une maison de ferme pas loin pour savoir si je peux planter la tente dans le jardin, mais c’est un gros NEIN. Sa femme derrière demande ce qu’il se passe, et dès qu’elle comprends lâche un deuxième bon gros NEIN, très spontané. Je comprends rien à leur patois de bavarois, et je le remercie quand même, ce brave homme.
je trouve un petit chemin de randonnée pas très loin et je plante. Le sol autour est imbibé d’eau, c’est une période de fonte des neige et nous sommes dans une vallée donc toute l’eau descend. Mais il y a plein de copeaux de bois, ca atténue.

Wertach by night

Wertach by night

Je mange, et me couche, super fatigué. Je discute un peu avec Sandra quand j’entends des bruits dehors. Pas rassurant. Je décide de courageusement rester dans ma tente, et d’essayer de dormir quand même. en fait c’était probablement des souris qui couraient un peu partout. Rien de fou mais l’imagination se met à tourner très vite quand on est tout seul, pendant la nuit, dans une tente et qu’on voit pas ce qui se passe à l’extérieur.
J12 : Dimanche 27 mars : Avec vent et chateau

Guten morgen!

Guten morgen!

L'appel de la liberté.

L’appel de la liberté.

C’est pâques aujourd’hui, je vais donc tenter la messe locale. Une bonne partie des gens semblent remplir leur devoir catholique annuelle, au vu du nombre qui ne sait pas trop quand se lever ou s’assoir. Ne comprenant rien à ce qui se dit, je fais aussi partie de ces gens là.
Puis je file vers Füssen, une 40aine de bornes plus loin. J’ai un fort vent dans le dos, c’est magique. Ca aide dans les montées, mais aussi dans les descentes! incroyable! Je vais tâter du 67km/h, et encore, mon gars, j’allais monter à 70/75 easy t’as vu quand ce boloss de piéton marchait comme un escargot, j’ai du freiner, et j’ai du mal à digérer le truc mais tranquille j’ai quand même battu mon record perso. Mon tank à de la reserve!

All work and no play makes Jack a dull boy

All work and no play makes Jack a dull boy

J’arrive à füssen, je vais pouvoir laisser mes bagages dans des casiers pour aller visiter le chateau de Neuschwanstein, ou plus vulgairement, le chateau de disney. Mais avant, un petit mcdonald me permettra, à mondre frais, de m’engraisser comme il se doit. Pour info, c’est dimanche, donc c’etait le seul truc ouvert. J’entendais déjà les commentaires acerbes en écrivant cette phrase.
Les visites sont pleines avant que je puisse arriver aux guichets, du coup je vais simplement aller faire le tour du chateau, ce qui se révèle déjà bien sympa. Le chateau est effectivement très beau, très propre sur lui. La nature environnante est très belle, mélange de forêts, de falaises à pic, de roches, de cascade…

C'est vrai que c'est un bel endroit pour un chateau, même si, personnellement, je l'aurai construit en France

C’est vrai que c’est un bel endroit pour un chateau, même si, personnellement, je l’aurai construit en France

Un père et son fils me demandent le les prendre en photo. Ils viennent de caroline du nord! Je connais cet endroit! On se met à discuter et j’apprends que son fils, William Orrell, est champion du monde de cup stacking et qu’il a battu plusieurs fois les records mondiaux. Je suis impressionné mais je ne sais malheureusement pas ce qu’est le cup stacking, donc c’est marrant, on en parle un moment sans vraiment que je puisse visualiser le truc. Regardez ce que c’est, c’est super marrant, un jeu de rapidité, d’efficacité et d’adresse! Je n’arrive pas vraiment à parler au jeune, 17 ans, parce que son père répond à toutes les questions à sa place. Il a l’air plutot fier du fiston. ils sont d’ailleurs là pour un tournoi de cup stacking en Allemagne. William est parti dans le monde entier grâce à ce sport, confidentiel en France j’imagine. Il suit des cours d’université, parce que le dude doit être un peu précoce. Rencontre très symapthique!

Pour ceux qui sauraient pas qu’est ce que c’est le cup stacking, voici la vidéo. Le jeune qui joue est celui que j’ai rencontré.

Je décide de rester à Füssen pour la nuit. Il y a une auberge de jeunesse qui me convient. J’ai dans ma chambre 1 allemand qui rejoint Stuttgart en VTT, et un hongrois qui bosse à Bâle comme architecte et qui avait juste envie de se taper un petit trip en Allemagne. Les dudes sont bien cool. On discute un peu. Lors du diner, je me fais inviter par une famille de francais qui habitent en Allemagne depuis 4 ans. Ils avaient envie d’étranger, de parler d’autres langues. Elle a trouvé un boulot comme ingénieur à St gobain, et lui est prof de math il me semble, mais n’a pas encore trouvé un truc particulièrement fixe. Il donne des cours particuliers aux gosses, et est prof de shiatsu, si j’ai bonne mémoire! Leurs 2 enfants sont bilingues francais allemand, et parlent d’ailleurs mieux que leurs parents! J’aime bien cet état d’esprit, je trouve super sympa, a la fois pour les parents, mais aussi les enfants, de découvrir un nouveau pays, et de maitriser une 2e langue.

J13 : Fussen-Imst

Je me lève serein, le soleil brille et par le fenêtre je vois les sommets enneigés des alpes. La journée sera belle. gros gros gros petit dej, puis je « file ». Enfin « filer » selon charles thiolon c’est partir 1 heure après les autres quoi.

Je roule à 2km/h pour la photo, mais on dirait que je vais plus vite non?

Je roule à 2km/h pour la photo, mais on dirait que je vais plus vite non?

Je vais plein sud et ne tarde pas à franchir la frontière avec l’Autriche. Et un nouveau pays, un! Ca commence à monter symapthiquement. Aujourd’hui, il y a un col à passer, le Fernpass, à 1210 mètres. Je grimpe, je grimpe et suis sur une route extrêmement passante. Je compte 1 voiture toutes les 2 secondes, et je commence à enrager.

J’ai raté la piste cyclable à la sortie de la ville, malgré des capacités d’orientation extraordinaire. No comprendo. Cette piste suit la grosse route mais de l’autre côté d’une petite riviere, impossible de passer jusqu’à ce petit chemin de rando qui me permet de faire une descente en mode VTT. J’ai peur de la crevaison mais ca passe. La belle surprise c’est qu’en fait ce chemin est toujours partiellement enneigé. héhé. Bien entendu, c’est normal après tout. Je tente le passage en force…bon je me trouverai un vélo plus léger la prochaine fois.

Bref, ca passe à pied et je tombe sur un pont suspendu de l’espace. énorme !

Les gens dans le ciel

Les gens dans le ciel

J’hésite pas, je pose mon bike et je grimpe. J’ai finalement plus eu peur avant d’être sur le pont que pendant la traversée, même si celui ci bouge pas mal. Mais ca valait le coup.

I'm high

I’m high

Je continue ma route, Rapha doit arriver à Imst ce soir en meme temps que moi, pas de temps à perdre. Un bon passage neigeux encore une fois. Une galère de plus de 100 mètres et je comprends que le chemin vélo est recouvert entièrement. Le trafic n’a pas ralenti, c’est la folie. Je pense qu’il y a soit des départs, soit des retours en vacances.

Lorsque Juppé rencontre Pompidu

Lorsque Juppé rencontre Pompidu

Mon cerveau tourne plus vite que mes jambes. Je roule, puis s’ouvre une piste vélo asphalté et je m’enflamme un moment, avant de tomber sur 200 mètres de neige. Je prends de la vitesse et j’arrive presque à tout passé parce que c’est glacé. Mais bon, je dois finalement remettre mes chaussures dans le froid et pousser mon p*£¤^¨^^#² de vélo dont la roue avant glisse sur le côté et dont les pédales viennent m’éclater les tibias. bref, c’est reparti pour la route. Dej et sieste au soleil sur le béton devant un garage et voila le col qui s’offre à moi.

Pour pâques, les allemands colorent les oeufs, et la peinture traverse parfois la coquille.

Pour pâques, les allemands colorent les oeufs, et la peinture traverse parfois la coquille.

Je suis 1m80 au dessus du col

Je suis 1m80 au dessus du col

Enorme descente à plus de 50km/h, puis je retrouve une vallée beaucoup plus douce que celle que je viens de quitter. Plus de neige ici. Des chemins forestiers splendides par contre. J’arrive tranquillement à Imst et attend le gros raph au camping. Après 2 heures d’essais, et de tests infructueux, ce génie arrive à réparer la pompe du réchaud et nous pouvons enfin manger avant qu’il ne me mette une grosse raclée aux échecs. Pour le coup ce n’est pas la tête haute que je sors, mais le couteau et je lui plante dans le dos.

J14: Mardi 29 mars
En route pour l’aventure. Nous ne savons pas trop où nous arrêter, mais nous irons le plus loin possible, avec courage et altruisme. Une journée qu’elle est belle! Du vent un peu contre mais des montagnes mon ami, des sommets, des forêts, un supermarché providentiel…Nous dépassons les 1000 bornes!

Mad dogs on fire

Mad dogs on fire

Gros dej, on est posé près d’un petit lac, sur le ponton.

Seulement 75cl? Cette bouteille aurait du s'appeler "empty lake!"

Seulement 75cl? Cette bouteille aurait du s’appeler « empty lake! »

C'est un chiffre à selfie

C’est un chiffre à selfie

Passage éclair en petit Suisse, et on décide de tenter de monter jusqu’à la passe à plus de 1500 mètres. Il est déjà au moins 18h, mais le gros raph est chaud et je décide de le suivre. On se dit même qu’on pourrait pédaler de nuit pour pousser plus loin. En fait, ce qu’il ne veut pas dire c’est qu’il flippe pour la nuit sous tente. Avec son pauvre duver dcath, je le comprends. Il a pas voulu s’acheter un haut en laine mérino alors moi je ne peux plus rien pour lui vous comprenez, il veut pas écouter mes conseils de dude bien placé.

Upzz!

Upzz!

Just chillin' braa

Just chillin’ braa

on grimpe bien vénère, et on arrive à la ville 15km avant la passe. On discute avec un dude ultra enthousiasmé par notre projet, et un ultra enthousiaste de la vie en général je pense. Il a un chien dans le coffre de sa voiture. Alors que je m’approche de lui, celui ci me saute dessus et mords dans mes petites fesses pourtant pas si grasses. Bon, il ne mord pas vraiment mais déchire mon beau short. Moment de stupéfaction pour moi, les chiens peuvent être un peu méchantsLe mec m’explique qu’il s’en occupe parce qu’il a été maltraité dans sa jeunesse. C’est un chien probablement de la SPA. j’aurai du lui demander avant de me laisser porter par mon amour canin inconditionnel!
On nous indique un camping un peu plus loin et on décide de s’y arrêter. J’ai pas très envie de continuer, il y a des poids lourds qui passent régulièrement, il fait froid et je trouve dommage de pousser juste pour pousser, et de ne pas voir la passe. En plus il reste bien 50km avant de redescendre sous les 1000 mètres pour planter la tente au chaud.

Au camping, alors que le gars nous indique l’endroit où planter la tente, raph prend sa voix de victime au bout du rouleau et explique qu’on a pas des duvets chauds et est-ce qu’on pourrait dormir à l’intérieur dans la salle à manger par exemple parce que vous comprenez sinon on va se congeler les roustons et ca serait dommage pour notre future famille et j’ai envie de vivre, je veux pas mourir ce soir!!! bref, moment de sympathie et avec la gardienne, ils nous disent qu’on peut dormir dans la salle du sauna! Prop! Donc on est calé au chaud, avec toilettes et douche à dispo.Merci Raph, bien ouèj. Bon, moi j’aurai bien dormi mais bon…ca valait le coup! haha. Gros riz/pesto/thon/fromage. On dort.

Nous sommes dans la place

Nous sommes dans la place

J15 : Descente de mes dos
il y a 2 semaines, nous partions de Paris. Le temps passe bite. Nous grimpons jusqu’à la fameuse passe avant de prendre un lourd petit dej à la supérette du coin. nous sommes en Italie mes amis! L’italie! Il fait frisquet mais je m’attendais à moins.

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Le vent par contre, le vent mes amis! satané vent qui souffle, et on sait bien d’où il vient, et on sait bien où il va ce fieffé coquin! il me vient en pleine face ce bel *¤£$#!?. Nous passons un magnifique lac. C’est dommage il est gelé, il est même congelé. Mais ne nous attardons pas la dessus.

La nature nous aime et nous le fais savoir

La nature nous aime et nous le fais savoir

 

Ca roule, et on se met à descendre. Après une descente bien rude, et donc rapide, ca s’aplanit tranquillement, mais toujours en descente hein! Vous m’expliquerez donc pourquoi on doit pédaler au moins aussi fort que sur du plat???? L’envie de crier ma rage et ma colère cède la place à un abattement de circonstance. Pourquoi? Pourquoi aujourd’hui? Un des rares jours de tout le trip ou nous allons descendre de 1550 mètres à 200 mètres en 1 longue journée. Je me régalais de cette journée depuis des mois! Mon coeur bondissait en entendant les mots « descente vers Merano »! J’ai donc décidé d’écrire un poème pour conjurer le mauvais sort.

ô joie, ô espoir, ô descente amie,
que m’a tu laissé tomber, comme une chaussette pourrie,
que ne m’a-tu pas porté, tel un beau colibri,
vers l’au dela et l’infini, à 25km/h de moyenne,
je t’aurai remercié, sans avoir la haine,
mais le mal est fait, et le vent contre nous,
Nous a tous les 2 coiffé, d’un terrible joug,
tremble, ô descente ennemie,
et sache que je ne te porte plus dans mon coeur,
tu as trop causé de malheurs,
enfin, si je venais à te recroiser, on pourra en rediscuter.

Malgré cette infortune, nous continuons notre chemin, fendant le vent, chefeux dans le fent. Aie, un ptit vin local, pas si mal. Avec du jambon cru à la coupe, du fromage frais, quelques olives, et une petite sieste. Nous arrivons vers Merano vers 19h. Raph commence à avoir des problèmes de pédale, la vis se dévisse constamment. A surveiller! Heureusement qu’il n’a pas la clef pour serrer.

Un ptit tour de clef et ça repart

Un ptit tour de clef et ça repart

On plante dans un petit coin, on est les seuls campeurs, entourés d’allemands avec des campings car. Petite bière et pizza en ville. C’est joli.

Süd tyrol, le pays des pommes

Süd tyrol, le pays des pommes

Ciao, a tutti les amis! Je vais tenter de publier plus souvent, et un peu moins long…

PARIS – FREIBURG

jour 1, mercredi 16 mars : Le voyage que voila
Courte nuit habituelle avant les grands départs. Sauf que c’est probablement là mon plus grand départ. Pas loin de 6 mois devant moi. Je dors tout de meme 3 heures qui ont le mérite d’exister.
Petit dej sur la place notre dame, le point 0 de Paris. C’est d’ici qu’on calcule les distances de la capitale jusqu’aux villes de France. Je ne sais pas vraiment où je vais mais je serais parti du point 0 de Paris. Le voyage que voilà s’annonce bien organisé!

7h30 : la brioche est attaquée de toutes parts

7h30 : la brioche est attaquée de toutes parts

8h30 : une ambiance de franche camaraderie devant la cathédrale

8h30 : une ambiance de franche camaraderie devant la cathédrale

Petit passage a la pharmacie pour compléter ma trousse de secours, petit passage chez raph pour récupérer 3 bricoles et on file vers le sud est. Un peu de nature dans Vincennes puis c’est la ville, l’urbaine, la bétonnée. On roule une bonne 40aine de km avant de sortir de tout ce béton gris, mais le trafic ne s’arrête pas pour autant. On évite la nationale, mais les départementales sont tout de même passantes. Autant dire que c’est pas que du fun. Pause dans une boulangerie. On a les yeux plus gros que le ventre, on prend 3 pizzas pour 2, et on ne finit pas tout. Ca nous fera un apéro ce soir. Petite sieste à l’improviste sur nos sièges. Il est facile de se laisser aller. On a la flemme de se remettre en selle, mais back on the road again.
On finit par se retrouver enfin à la campagne, la vraie, la cultivée, la fermière. On est encore dans la région île de France, en seine et marne. Il est 18h, le vent souffle fortement et plutot contre nous, quelques gouttes viennent nous chatouiller désagréablement le visage, les paysages sont gris, quelques touffes d’arbres viennent combler les forêts englouties par l’agriculture, et, comment dire, ca fait un peu chier tout ça. Le beau soleil de ce matin a bel et bien disparu. Nous allons nous poser dans un petit bois en bordure de route lorsque je m’aperçois que je n’ai ni allumettes, ni briquet. D’ou me vient cet éclair de génie? Bref, nous poussons quelques kilomètres plus loin jusqu’à la croix en brie et achetons un briquet. Puis poussons encore un peu plus loin avant de trouver un petit bois qui accueuillera le camp de ce soir. Nous avons roulé 93km aujourd’hui, dont un peu moins de 15 dans Paris intra muros!
Je prends le temps de lire les instructions pour mon réchaud, qui, fonctionnant à l’essence, ne me rassure pas trop. quelques grosses flammes plus loin, j’arrive à lancer la bête. L’eau bout rapidement et voila le couscous prêt. Délice divin! Nous nous couchons rapidement, tous les 2 épuisés par une nuit plus brève que le jour.

 

J2, Jeudi 17 mars : A l’ombre des centrales et des silos

9h, le gros Raph finit enfin par se réveiller! Nous avons passé une nuit extraordinaire de plus de 10h. Pas loin de 12h pour lui. Bref, on avait besoin de sommeil et nous voila comblés.

Fierté assumée devant notre maison de toile

Fierté assumée devant notre maison de toile

Le ciel est bleu, le soleil brille. Mais il fait froid tout de même. Petit dej à base de fruits secs, on plie la tente et en route. On s’arrête rapidement dans un café. Pain au chocolat et café. Sereins. Notre première destinations est Provins, ville classé au patrimoine mondial de l’humanité. C’est vraiment beau en effet. Beaucoup de vieux batiments, une belle histoire, forgée notamment au XII et XIII siècle par les foires de champagnes et l’explosion du commerce avec l’europe.

Provins en background, Provider en frontground

Provins en background, Provider en frontground

Nous prenons notre temps, nous regardons. Passage chez decath pour gonfler les pneus et prendre une gourde, passage chez leclerc pour préparer le dej et on file manger en dehors de la ville dans un petit vallon qui nous offre une vue splendide.

La fabrique de nuages tourne à plein régime

La fabrique de nuages tourne à plein régime

On a fait 30km depuis ce matin, autant dire qu’on est à la cool. On ne lève le camp qu’a 16h, car on est bien obligés pour notre ego de rouler plus que 30 bornes aujourd’hui! Le reste de la journée est effectivement efficace et on finit sur un beau 77 km. le soleil se couche au milieu des éoliennes dans une splendide profusion de rose.

Plus puissants que les éoliennes

Plus puissants que les éoliennes

Nous trouvons un petit bois encore pas loin de la route et plantons la tente. Il fait plus humide et assez froid mais le réchaud est vite lancé. Mélange gourmand de chez carrefour accompagné de ratatouille. Yaourt aux fruits et nous voila au lit. Je dois dire que rien que pour ça le voyage à vélo ca vaut le coup. Tous les soirs on est au lit à 22h grand max et surtout, on a envie de s’y mettre dans ce lit. Raph se met à ronfler sans préavis, comme hier soir, et je tarde un peu à trouver le sommeil, mais tout est bien qui finit quand même relativement bien.
J3, Vendredi 18 mars : l’appel des éoliennes
Encore du beau temps qui s’annonce avec une belle lumière dans la forêt. Surtout, on a de la brioche et du chocolat crunch ce matin donc voila une bonne motivation pour quitter ce duvet si confortable et si chaud.

Raph frais, Raph du matin...

Raph frais, Raph du matin…

On est chanceux, le temps est encore magnifique. Les éoliennes se dressent dans les champs, tournant au ralenti car le vent est heureusement trop faible. Ne me méprenez pas, je suis pour les énergies renouvelables, hein. D’ailleurs je charge mes appareils electronique avec la dynamo dans le moyeu avant de mon vélo donc franchement je suis un mec bien. On est présentement à Arcis sur Aube. Joli petit bourg, avec son petit marché, son petit supermarché, et sa piscine. Raph nage ses longueurs pendant que j’en écris, posé sur la pelouse fraiche sentant le printemps…

Les géants de la région

Les géants de la région

Nous reprenons la route, pour aller manger plus loin, à côté de l’Aube. On dépasse un homme qui a une tête de roman, sur son vieux vélo un peu rouillé. Radis, salade, brie, pain de campagne tranché, oranges…c’est sympathique. Il fait super beau, l’eau coule sous le pont et forme des tourbillons. On se retrouve un peu dans le même scénario qu’hier, il est pas loin de 16h quand on se remet en route. Mais que la vie est douce à la campagne! Nous roulons bien. Nous croisons le chemin des églises à pans de bois. A Lentilles l’église du XVIe est éclairée par le soleil qui tombe à l’horizon. la lumière est splendide, nous prenons un petit moment pour l’admirer. Ce lieu incite au calme.

Lumières dans l'église

Lumières dans l’église

Nous continuons jusqu’a Puellemontier, l’église est fermée cette fois-ci. Le soleil se couche derrière nous, et on a l’impression qu’il grossit au fur et à mesure qu’il disparait derrière l’horizon. En le laissant derrière nous, nous avons au moins la certitude que nous allons vers l’est. C’est une bonne nouvelle.
quelques courses à Montiers sur Der puis nous continuons à rouler, la nuit tombant nous essayons de faire vite. Le premier chemin fera l’affaire et nous plantons la tente derrière un gros tas de troncs d’arbres, derniers témoins d’une forêt aujourd’hui dévastée par la frénésie humaine de destruction. Le ciel est dégagé, la soirée est belle. La bouteille de pinot noir passe toute seule et nous offre une douceur gourmande qui accompagne à merveille le riz. Nous mangeons comme 4 puis nous écrasons sur nos matelas. 255km au compteur. Que se passera-t-il demain?

J4, Samedi 19 mars : Aube de glace
Réveil froid. petit dej dans la tente. humidité. herbe glacée. en route. brouillard. on avance. Mal au genoux. la douleur genoux droit s’est deplacée vers le gauche…c’est ennuyant.

Mélancolie d'un matin glacé

Mélancolie d’un matin glacé

dans la petite supérette, on rencontre 2 gars qui preparent l »itineraire de leur futur trip vélo en champagne, en vélo couché. Ils nous vantent le confort de ce type de vélo. Après tout, pourquoi pas? On verra plus tard…

Pureté et bravoure incarnées

Pureté et bravoure incarnées

On mange dans un petit bar qques km plus loin. la patronne est très sympa. on prend une pinte et on pique nique a l’intérieur. La télé est forte. Le journal télé parle d’un violeur d’enfant. « Ces gars la il faut les tuer » dit-elle. « Mais encore faudrait-il être bien sûr que ce sont eux » glisse Raph « Oui, mais avec l’adn aujourd’hui…c’est extraordinaire ça ». Ca fait 27 ans qu’elle tient ce restau bar. Peu de fréquentation. « Les jeunes aujourd’hui jouent aux jeux vidéo ». Elle est résignée mais pas frustrée, ni enervée. « Le bar est mal placé, on est juste dans la rue parallèle à la rue principale. » Ils n’ont pas mis de panneau sur la route principale, dont ils sont éloignés de 50 mètres. Je me demande comment elle gagne sa vie. Peut etre qu’avec son mari ils font aussi d’autres choses. Un épisode d’une série policière américaine s’enchaine. Surprise, une histoire de meurtre. Mêlée avec des histoires de domination et de viols. Sympathique. Des pubs se glissent partout, les serviettes hygiéniques, les voitures, le dentifrice, les maisons pour 70000€ avec un prêt à taux 0…bref, je suis absorbé par l’écran que je regarde au travers d’un miroir puisque la télé est dans mon dos. Une fois notre repas terminé, nous la remercions et sortons. Le soleil apparait derrière le brouillard qui se lève partiellement. Ô joie!

Lumière dorée pour collines en champ majeur

Lumière dorée pour collines en champ majeur

Nous roulons bien, et finissons un peu avant sommerécourt, dans un champ, à planter la tente alors que la nuit n’est pas encore tombée. 340km au compteur….

J5, Dimanche 20 mars : Heureuse rencontre
Reveil doux, rayons de soleil sur la tente. il fait pas chaud, mais le soleil est efficace. Le duvet est bien mouillé. J’ai tenté cette nuit de mettre une couverture de survie au dessus de mon celui-ci pour empêcher l’humidité de le mouiller, mais en fait l’humidité vient du duvet, et de la chaleur qu’on dégage au travers. donc c’est pire, la couverture empêche que l’humidité s’évapore. expérience, quand tu nous tiens.

Encore lui

Encore lui

La journée est belle. Nous roulons 2 heures, puis Raph part devant pour essayer d’assister à la messe des rameaux à Vittel. Le pauvre est brocouille comme dit on dans le bouchonois. Je l’y rejoins 1 heures après, tranquillement.

Douce France

Douce France

Courses en supermarché puis on se pose dans un parc. Le soleil brille toujours, même si le vent est frais. Je prends quelques nouvelles de la famille, la ptite marthi a encore marqué pleins de buts, greg est au ski, louise a une entorse…tout va bien. C’est sympa d’avoir de leurs nouvelles. Les 5 derniers jours n’ont pas été coupés du monde mais rouler toute la journée et dormir dans la foret le soir, ca change. Sandra est bien arrivée en Argentine, elle découvre cette ville gigantesque petit à petit. On est loin l’un de l’autre, et c’est pas toujours facile de communiquer surtout lorsqu’il n’y a pas de 3G…Damned! Mais on a pris le pari de se retrouver en aout, et on fera tout pour ne pas perdre ce lien d’ici là. Ca semble largement possible.

Hôtel abandonné à Vittel. Un batime,nt à donner l'envie d'écrire des romans.

Hôtel abandonné à Vittel. Un batiment à donner l’envie d’écrire des romans.

Usine abandonnée avant Epinal

Usine abandonnée avant Epinal

Une dame, en passant, me questionne sur notre voyage. Je lui explique notre itinéraire, ce qu’on fait. Monique a un petit fils qui voyage beaucoup aussi. Après 1 an en Australie, il part 1 an au Pérou. Son frère est au québec. Elle a plus de 70 ans, habite a Vittel depuis 3 ans pour être plus proche de ses 2 enfants. Divorcée depuis un moment, elle vit seule dans un joli appartement qui donne sur le parc. J’en profite pour remplir nos bouteilles d’eau chez elle, et nettoyer au produit vaisselle nos gamelles et couverts. Elle est très sympa, et j’apprécie la discussion et la rencontre. C’est simple. Le vélo est super pour ça, rencontrer des gens de manière simple. La conversation s’engage rapidement autour du voyage, ses raisons, des détails sur les endroits où l’on dort, ce qu’on mange…puis je pose des questions en retour et j’en apprends un peu sur leur histoire. L’autre jour, c’etait un homme qui nous montrait le robinet du cimetierre pour remplir nos gourdes, et nous avait désigné une grange qui tombait en partie en ruine. C’etait sa ferme, mais maintenant « c’est le frangin qui a repris ». Il est trop vieux. J’aime ces rencontres, parfois courtes, parfois plus longues.
Ce soir nous arrivons à Epinal, et c’est une rencontre qui donnera un nouveau visage au voyage. Nous avons contacté Jean via le site warmshowers, un site de cyclistes qui s’hebergent les uns les autres. On l’appelle vers 15h, on lui laisse un message, et il nous rappelle dans la foulée. « Amis cyclistes, bonjour! » lance-t-il a raph. On sent déjà qu’on est bien tombé. En gros, pas de problèmes, il nous reçoit ce soir, il nous fait à manger, on s’occupe de rien. On est déjà un peu sous le choc, et on trace les 40km qui nous séparent d’épinal.
(Raph prend la main)
Pour moi, c’est un peu plus de 40 kms car j’ai oublié mes gants à la sortie de Vittel et je mets 20 min à m’en apercevoir. Bibi fait donc un petit aller-retour de 10 kms et 2-3 montées pour pouvoir continuer à protéger ses petites menottes. Mine de rien, on passe pas mal de temps avec nos vêtements et notre équipement, et on finit par s’y attacher. Quand j’ai vu que j’avais oublié mes gants, c’est bête à dire, mais j’avais les larmes aux yeux en pensant les avoir perdus. Quelle ne fut pas ma joie en les retrouvant dans le bas-côté de la route !!
Après de chaudes effusions, nous repartons à la poursuite de notre ami Charlox, qui nous a mis une demi-heure dans la vue. La poursuite s’annonce difficile, d’autant plus que je n’ai pas la carte et que Charles m’envoye de fausses indications pour que je prenne des détours !! Le chacal ! Elle est belle l’amitié cyclo-sportive ! Je finis finalement par le rattraper 5 kms avant Epinal.
Epinal, on en voit pas grand chose car on est tout de suite accueilli par Jean Welter, un grand gaillard alsacien. On monte dans son appart’ au 4e étage d’un immeuble du centre ville. C’est immense, y’a des vélos et des cartes partout, ça sent bon, il fait chaud, on se sent tout de suite bien !
Jean nous a préparé un repas royal : apéro qui va bien, bières allemandes et alsaciennes, mega pizza avec pâte faite maison, mousse au chocolat, compotes maison ! On sait plus où donner de la tête ! On parle pas mal de vélo, de ses projets de tour de France pour l’été (6000 kms en 2 mois et demi, il est chaud !), de ses voyages avec sa fille en tandem, et de nos différentes expériences cyclistes.
Bref, on passe une super bonne soirée avec lui, et c’est une première expérience Warmashowers vraiment chaleureuse ! Il nous fait même une lessive. On sait pas trop comment le remercier, on finit par s’endormir tranquillement dans la chambre qu’il a mis à notre disposition.

Jean, nous et Babar

Jean, nous et Babar

J6, Lundi 21 mars : Chateau en Alsace
Nous prenons le train à 7h30 direction Saint dié des Vosges. Peu de monde à bord à part quelques groupes de jeunes, type collégiens, sauf qu’ils sont habillés avec des habits de garde. Un gros « Sécurité »est écrit dans leur dos, ils ont des blousons noirs, des paires de gants en cuir noir accrochés au pantalon et des chaussures type rangers noires. C’est très étrange, pour les connaisseurs d’Harry Potter, on dirait des serpentards francais. Mais ce sont des jeunes comme les autres et la niaiserie du petit couple assis dans, notre dos nous le rappelle, parfois brutalement.
Nous prenons la route, direction Sainte marie.

Vu en France

Vu en France

Nous passons notre premier col à 770 mètres. Une jolie montée. Le soleil est plus ou moins au rendez-vous, et la neige apparait vers les sommets ce qui donne une très belle composition.

Sommet de prendre une photo

Sommet de prendre une photo

Le boulanger, sympa, nous glisse un 3e pain au chocolat. Il aime faire du vélo dans plus bel endroit de la terre selon lui, qu’il ne quittera jamais. Même qu’une fois il a fait 150km! haha c’est marrant de parler avec les gens de vélo, c’est un sujet passionnant, et de passionnés. Nous montons jusqu’au chateau du haut koenigsbourg, c’est long, c’est lent, c’est une montée qui nous sépare, qui nous laisse à part…bref, on y arrive et on mange comme des gitans, sur le parking, bravant bravement l’interdit supposé d’utiliser son réchaud sur le parking.

Bon ap'

Bon ap’

C’est stylé cet endroit, rénové par les allemands, récupéré par les français. Habile. On visite, on a froid puis on file vers biesheim, chez mes cousins issus de germain, pas loin de colmars.

Les Vosges se révèlent à nous

Les Vosges se révèlent à nous

On est encore accueillis comme des rois. Le riesling tiens moins longtemps que la conversation, plutôt bon signe ça. C’est très sympa de revoir celui qui, étant plus jeune, nous emmenait en bmw z3 au futuroscope!

j7, mardi 22 mars : A la frontière
La matinée passe, paresseusement. On prépare l’itinéraire, puis je skype avec Sandra, et finalement, mon cousin Edmond reviens à midi pour manger et m’invite à partager leur repas avant de se mettre en route. j’accepte.Nous partons enfin pour Freibourg où Christian et Olga, contactés via warmshowers, nous attendent. En route nous croisons le Rhin, puis la jolie ville de vieux-brisach. C’est très bon de passer cette frontière et d’être à l’étranger. Ca donne tout de suite un sentiment différent, et ca lance le voyage dans une autre dimension! Nous demandons notre route à un gars qui passe. A la ville suivante, il nous rattrape, une carte a la main, et le visage bien rouge, c’est la carte de Freibourg! Il a poussé un gros coup de pédale pour nous filer la carte, sympa le gars. C’est un américain qui vit depuis quelques années en allemagne.

Derrière le camion, Vieux-Brisach et le Rhin

Derrière le camion, Vieux-Brisach et le Rhin

La motiv n’est pas au rendez-vous. A vrai dire, malgré l’appel de la route, c’est dur de quitter des endroits aussi confortables que la maison de mon cousin par exemple. Et puis nous n’avons pas tellement de km à faire aujourd’hui, c’est assez plat, et les pistes cyclables ne nous font pas prendre les chemins les plus courts…bref, on prend un fou rire avec raph parce qu’on a pas du tout envie de pédaler en fait. On finit tout de même par arriver à Freibourg, visiter rapidement la ville, acheter un rétroviseur de vélo, puis filer chez ce couple. Une super rencontre! Christian a du vivre autour de 10 ans sur la route, à vélo, et olga, 6 ans, depuis qu’elle est avec lui. Ils ont notamment descendu toute l’afrique, du Maroc à l’Afrique du sud pendant plus d’un an…ca pique. Grosse leçon d’humilité, on est bluffé avec raph. On discute pas mal de l’afrique du coup, entre raph qui y a passé plus de 6 mois en Namibie, Afrique du Sud et en ethiopie, et moi qui a mes 3 petits mois en Tanzanie, bien riches. Ils ont voyagé presque 2 ans avec la petit Naila, leur enfant qui a aujourd’hui 5 ans. On dort bien.

Gute Nacht!

Gute Nacht!