AVALLON – NEVERS : MORVANT SOUS LA NEIGE

172 kms en 2 jours – Janvier 2013

Gens : Louma, BamBam, Rapha.

Premier jour : d’Avallon à Château-Chinon, 80 kms

 

Deuxième Jour : de Château-Chinon à Nevers, 92 kms

 

Janvier 2013. Je viens d’acquérir un nouveau vélo : un forme 5 de chez décathlon. Je décide de le baptiser « Black Swag », rapport à sa couleur noire et à son style inimitable. Un beau canasson racé comme on en voit rarement. Fier sur mon destrier, je pars avec Louma et Bambam sur les routes du Morvan défier l’hiver et son climat rugueux.

On part de Paris pour Avallon le samedi matin. On arrive sur les coups de 10h. Après quelques courses à l’hypermarché (que de merveilles en ce temple sacré !), on met plein gaz vers Vézelay. Après une ou deux côtes plutôt sévères, je me fais du souci : malgré la récente acquisition de mon vélo, Louma et Bambam me devance fortement… A croire que le matos ne fait pas tout. Je garde mon rythme pour ne pas finir sur les rotules à la fin du Week-end. Espacée sur 48h, la bataille qui se livre entre nous est avant tout stratégique. Je sens que Bambam et son ‘Tinazi ne tiendront pas la durée…

A midi, on arrive au sanctuaire de Vézelay. Après une visite dans la très belle église qui servit de départ pour les croisades prêchées par Saint-Bernard (c’est ce dont je crois me souvenir), on se pose dans le froid hivernal pour casser la croûte arrosée d’une petite bouteille de pif. Malheur aux étourdis, nous avions oublié le tire-bouchon ! Après quelques tentatives de sabrage mal maîtrisées, on finit par loger le cul de la bouteille dans une chaussure et taper une bonne quarantaine de coups contre la pierre. Lentement mais surement, le bouchon s’échappe du goulot. On savoure ensuite le petit vin du franprix.

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On repart ensuite sur les routes en prenant plein sud vers Château-chinon, notre destination pour le soir. C’est là que ça commence à devenir amusant : au bout d’une demi-heure, il se met à neiger. Et c’est lorsqu’on attaque les montées que ça devient vraiment coton. La neige s’accroche aux penus qui ne s’accrochent plus à rien. Le roues dérapent et l’on galère sévère. La petite montée qui aurait du passer tranquillement se révèle un véritable calvaire. Entre l’énergie qu’on dépense pour garder notre corps à la bonne température et celle qui est brûlée pour nous permettre d’avancer, on est vite K.O. On s’arrête au bout de quelques kilomètres pour dévorer les quelques snickers qui nous restent.

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Heureusement pour nous, la neige se raréfie puis disparaît complétement. Il n’empêche qu’on en est pas moins fatigué et que les derniers kilomètres sont durs à avaler. J’entends encore Bambam sur son ‘Tinazi jurer comme un chartier au milieu de la montée. Faut dire qu’avec sa pièce de collection de 1967, il n’a qu’un seul plateau opérationnel pour défier le relief !

On finit par arriver à Château-chinon et par bonheur il reste une chambre pour 3 personnes (dont un lit d’appoint) au Lion d’or. Après avoir avalé un solide digestif, on s’effondre dans nos lits à 22h.

Le lendemain, lever 9h. Alors qu’on devait initialement repartir dans les collines du Morvan pour rejoindre Avallon, on décide plutôt de redescendre vers les plaines qui mènent à Nevers.Il pleuviote un peu mais ça reste gentillet. On emprunte dans un premier temps un petit chemin forestier qui descend plus ou moins abruptement (failli me péter la gueule !).

Une fois qu’on est sur le plat, c’est le bonheur ! Ca trace beaucoup plus que la veille. On avale les kilomètres comme des bons petits macarons. Pour midi, on fait halte dans un bar tenu par un Français qui a vécu 20 ans en Afrique du Sud. La petite mousse et l’accent du patron quand il parle anglais nous font un bien fou. On arrive finalement assez tôt à notre destination : Decize. Le seul problème, c’est que le prochain train est dans 3h. Ca fait long à attendre dans cette ville que pas grand-chose anime. On décide donc de rejoindre Nevers qui se trouve à 42 km de là.

On met alors en place une formation de cyclistes professionnels. On se suit tous les 3 et tous les 5 km on se relaie en tête du peloton. Le premier prend le vent et les autres « sucent » sa roue. Ca file mon vieux, ça file ! En un peu moins de 2h on est rendu à destination. En arrivant en ville un petit kéké sur son scooter se vautre devant nous sur un rond point. A croire qu’on aurait pas respecté le code de la route. On arrive 40 minutes avant le prochain train pour Paris, le timing est parfait.

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Dernière petite pépite sur le trajet du retour. Quatre minutes avant que le train ne parte, nous étions toujours en train de préparer notre sac avec Bambam. Louma, qui était fin prêt nous dit : « Vous êtes relous les mecs, on va louper le train, moi je monte dedans. » On finit par monter aussi 2 minutes avant le départ du train. Une fois à l’intérieur, Louma m’appelle sur mon portable : « Ouai Raph : tu peux demander aux gens, je crois qu’on s’est gouré de train, celui-ci part vers Clermont-Ferrand ». On demande à différentes personnes qui nous rassurent : notre train part bien à Paris. Et là de nous rendre compte : Louma s’était juste planté de train et avait pris celui qui partait dans la direction opposée ! Gloire à cet esprit supérieur ! Peu d’hommes sont capables de telles prouesses ! Bonheur et fécondité sur sa maison à jamais. Il avait quand même frappé très fort sur ce coup-là. Et pour ne rien arranger auprès du contrôleur, c’est moi qui avait ses billets…

Heureusement, il a pu sortir au prochain arrêt qui n’était pas si loin de Nevers et embarquer dans le prochain train pour Paris, là où tout commence et tout finit.

Rapha

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