BREST – TOURS : LA BRETAGNE, CA VOUS GAGNE !

550 kms en 4 jours – Mai 2014

Gens : le Padre, Raph.

Premier jour : de Brest à Kergoff, 138 kms


On part de Paris, Papa et moi, le mercredi soir sur les coups de 19h. On finit par trouver chacun dans notre wagon un compartiment assez large pour accueillir nos vélos démontés avec leur housse. On n’a pas réitéré la méthode sac poubelle des précédentes épopées car non seulement c’est un peu galère à chaque fois, surtout quand tu changes de train et en plus, un contrôleur un peu pointilleux peut te facilement coller une prune !

N’empêche que le trajet est long pour arriver à Brest : 4h30 de train ! J’avais chouré à Louise avant de partir un petit livre qui ne pèse rien du tout : « La morale anarchiste » de Kropotkine. Au bout de 20 minutes je suis obligé d’abandonner, ce bouquin est totalement insipide. Ce qui fait qu’il me reste 4h10 à me tourner les pouces. Heureusement Papa a la bonne idée d’acheter des bières.

Pour faire passer le voyage

Pour faire passer le voyage

On arrive à Brest et on se dirige vers l’hôtel place de Strasbourg. Le temps de retrouver notre chambre et de s’allonger, on s’endort vers 1h du mat.

Levés jeudi à 8h. Le temps est dégueulasse ! C’est du bon crachin breton.

Au départ de Brest

Au départ de Brest

Pas le temps ni la possibilité de voir la mer dans ces conditions. Après un petit petit déjeuner, on s’lance vers Landerneau qu’on atteint au bout d’une petite demi-heure. On prend ensuite la route de Sizun et sa belle église.

L'heure est grave devant l'église de Sizun

L’heure est grave devant l’église de Sizun

Arrivés au village, on s’attable pour le 2e petit déjeuner parce que ça faisait bien une heure qu’on avait rien avalé. Et puis Papa n’avait pas eu de café et démarrer une journée vélo sans café, c’est pas humain. Au bar, une jolie serveuse asiatique claque la bise à tous les gars du coin, ravis de cette charmante compagnie qui leur remplit régulièrement leur verre.

On renfourche le vélo avec pour objectif Huelgoat à midi. Le temps est toujours pourri mais heureusement le vent semble souffler dans notre dos. On traverse une partie des Monts Arrée et on rentre dans le parc régional d’Armorique.

La Feuillée est un charmant camping au nom plein de promesses

La Feuillée est un charmant camping au nom plein de promesses

Huelgoat a l’air assez joli. En l’honneur de la barwoman rencontrée à Sizun, on mange vietnamien : riz cantonnais, porc laqué, samossa et bonbons de gingembre : « Avec ça, Madame t’ès contente ».

Papa devant la gargotte vietnamienne

Papa devant la gargotte vietnamienne

Derrière Huelgoat, c’est très joli, petite rivière, forêt et léger dénivelé, ça donne bien envie de s’y balader à pied. On récupère la V6, une piste cyclable qui traverse le centre de la Bretagne sur l’itinéraire d’une ancienne voie de chemin de fer.

La piste cyclable remplace l'ancienne voie de chemin de fer

La piste cyclable remplace l’ancienne voie de chemin de fer

La fin du monde est proche...

La fin du monde est proche…

...mais les guerriers de la pédale sont prêts !

…mais les guerriers de la pédale sont prêts !

Si Les coins traversés ne manquent pas de charme, le revêtement est assez inégal. D’autant qu’avec la pluie, la terre devient rapidement boueuse. On passe au nord de Carhaix, on traverse Rostrenen et Gouarec pour finalement parvenir à notre destination dans un camping sur les bords du lac de Guerlédan. L’endroit est super sympa avec rochers escarpés et chemin qui borde le lac.

Prise de vue d'un romantisme sauvage

Prise de vue d’un romantisme sauvage

On s’attable à une pizzéria crêperie et deux crêpes à l’andouillette de Guéméné plus tard, on souffle un peu après une bonne première journée.

On rentre au mobil home avant que la nuit ne tombe. Nous attendent nos affaires trempées en train de fumer à côté du chauffe-eau ouvert plein gaz. Cette première journée s’est plutôt bien passée. Malgré le nombre de kms (138), pas trop mal au dos ni aux genoux.

 

Deuxième jour : de Kergoff à Redon, 129 kms


Le lendemain, la météo est un peu plus clémente. Le ciel est nuageux mais pas menaçant. On fait notre pause à l’Intermarché de Mur-de-Bretagne. Un bon kouign-amann et des gâteaux bretons pour se mettre dans le bain breton.

Notre meilleur ami

Notre meilleur ami

Avec 1500 calories en plus, nous partons sur des petites routes départementales qui ne manquent ni de charme ni de dénivelé. On finit par rejoindre le canal de Nantes à Brest que l’on suit pendant quelques kms mais le revêtement en nids de poule me flingue le dos. A ce moment-là, un panneau nous propose de visiter l’abbaye de Timadeuc. C’est chose faite autour de midi : on achète leurs spécialités locales (les pâtes de fruit) et on assiste à l’office de sexte. Le chant grégorien nous repose bien.

Pause spirituelle à l'abbaye de Timadeuc

Pause spirituelle à l’abbaye de Timadeuc

On reprend par les petites routes puis à nouveau par le canal qui est magnifique. La verdure et le soleil nous offrent des paysages bucoliques à souhait.

Hombre !

Hombre !

Le long du canal

Le long du canal

Les villes qu’on traverse sont elles aussi pleines de charme, notamment Josselin ou nous déjeunons, en face du Château de Malestroit.

Josselin et son château

Josselin et son château

Sur les petites routes

Sur les petites routes

On quitte le canal un peu plus loin pour prendre une départementale qui le longe. C’est à ce moment qu’on devient rudement efficace : on se met en formation gruppetto, très proche l’un de l’autre pour contrer le vent, et tous les kms on change de leader. Ca attaque bien les jambes mais les résultats sont là : on fait du 28 km/h de moyenne avec des points à 35 sur le plat. La fatigue commence tout de même à se faire ressentir. Heureusement, on n’est plus trop loin de notre destination : la demeure de Dame et Sieur Regnault qui nous accueillent royalement nous et nos montures. On prend l’apéro au soleil et on enchaîne avec un diner solide et une nuit réparatrice. Merci les Regnault pour cet accueil qui nous a permis de bien nous reposer !

 

Troisième jour : de Redon à Angers, 143 kms


Le matin au réveil, il pleut à grosses gouttes. On prend donc un peu plus de temps pour se préparer. Vers 10h, il faut bien s’élancer. Trois secondes plus tard, y’a plus grand-chose qui est au sec… Ca nous empêche pas d’admirer les petits manoirs entre la Balue et Avessac, ni la beauté de la route qui serpente entre les champs et blé et les bois. Là aussi, le vent nous aide à avancer plus vite vers Guéméné.

La pause déjeuner se fait sur les marches d’un bâtiment de la mairie de Moisdon-la-Rivière. Au menu un poulet rôti pour deux, des rillettes en direct de chez le boucher, une bouteille de cidre, 2 pains à l’abricot et aux figues, un sandwich crudités poulet, un Paris-brest (on devait) et un fraisier. Pour ne rien vous cacher, on se sentait assez lourds au moment de repartir ! Les kms s’enchaînent jusqu’à Candé et le soleil est revenu.

Avant le déjeuner

Avant le déjeuner

Après le déjeuner

Après le déjeuner

A Angrie, on bifurque dans les petites routes de campagne qui sont ravissantes : les champs sont en fleur, les oiseaux chantent, et les vaches rient. A trop regarder la faune et la fore, je me plante de chemin qui nous oblige à un petit demi-tour. A partir de la Meignanne, c’est un peu moins sympa, le trafic est plus dense et la banlieue semi-urbaine d’Angers n’a que peu d’attraits.

A l'entrée d'Angers

A l’entrée d’Angers

On atteint Angers vers 17h30 après 143 kms ! Juste le temps de se changer avant de participer à la messe à Notre dame des Victoires. Suites aux derniers kms, mon dos est vraiment douloureux et je boîte à moitié. Heureusement, Papa me guide vers un bon petit restaurant dont il a le secret, histoire de se requinquer : le comptoir du café, des bons plats a des prix sympas. On déguste pas mal de vins pour accompagner nos plats : Sancerre, Chablis, Chinon, Saint Joseph, Margaux. On boit ensuite 1 bon litre d’eau en prévision de la nuit et de la journée à venir.

 

Quatrième jour: Angers-Tours pour Rapha, 115 kms; Angers-Niort pour Papa, 155 kms


C’est là que nos chemins se séparent avec Papa. Il repique plein sud vers Niort tandis que je continue vers l’Est et Tours. La direction n’est pas neutre : il va avoir le vent de face pendant les 150 kms qui lui restent à parcourir… A l’heure où j’écris ces lignes (19h15 à ma montre), je suis arrivé à Tours depuis 15h45 alors qu’il pédale toujours… Mouahahaha !

Le début de mon trajet était assez aride. Au sortir de Tours, beaucoup de voitures et de maisons. C’est à partir de Beaufort en Vallée que ça s’est nettement amélioré : la nature reprenait ses droits et ça en devenait presque sauvage. Notamment le tronçon very beautiful entre Beaufort et Mouliherne. Vers 13h30 mon ventre crie famine et à Channay-sur-Lathan je décide de m’arrêter. Malheureusement rien d’ouvert. Je poursuis jusqu’à Savigné-sur-Lathan. Miracle ! Un bar est resté ouvert. A l’intérieur, des gens marrants dont la gérante de 50 ans qui attend un prétendant un peu âgé pour l’emmener sur son cheval blanc. Une américaine qui me claque la bise et me demande si j’ai des enfants. Un groupe de gens du coin qui se chambrent à qui mieux mieux. J’avale les 3 sandwichs et mon demi tout en discutant.

Chateau sur la route

Chateau sur la route

La suite de la route me conduit à Cléré-les-prins par une très jolie route Fondettes puis Tours le terminus.

Gare de Tours

Gare de Tours

Après 4 jours et 520 bornes, les jambes répondent encore. Par contre l’entrejambe est devenu très sensible et mon dos coince un peu.

 

Raphael

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