Merano – Ljubljana

J16, jeudi 31 mars : Objectif Trento

Méditation Raphesque du matin

Méditation Raphesque du matin

Nous poursuivons au sud vers Trento. La matinée se déroule tranquillement et nous mangeons à Bolzano. Une bien belle ville, ensoleillée. On y entend nettement plus d’italien. Et c’est plutot sympa. C’est une belle langue, y a pas à dire. Ca parle plus fort, certes, ça simule sur le terrain, on peut pas le nier, ça met des coups de boules à l’occaz, ça s’habille de manière particulière, ça mafiote, m’enfin bon. On se cale un énorme poulet, fromage, bouteille de vin, salade.

Salut poulet!

Salut poulet!

J’ai l’estomac qui souffre dans les kilomètres qui suivent. Parlons en de ces kilomètres qui suivent d’ailleurs! Comme par hasard, un vent de face s’est levé, et, alors que nous continuons tranquillement à descendre vers Trento, et je dis bien « descendre », il nous faut pédaler fortement pour atteindre un ridicule 18 km/h. Encore un scandale étouffé par les rafales de vent intempestives. Nous nous arrêtons prendre une bouteille de jus de pomme dans un petit stand. L’écriteau explique que nous sommes bien dans le pays des pommes! 1 pomme sur 8 en europe vient du sud tyrol. Nous voyons des vergers depuis 2 jours sans discontinuer. Le propriétaire, nous explique alors une chose importante : le matin, le vent souffle du nord vers le sud, et l’après midi, du sud vers le nord…donc si je comprends bien, demain dès l’aube nous partirons! Sauf que c’est un peu trop tard et qu’après Trento c’est fini. Too bad.

Le vent nous portera

Le vent nous portera…ou pas

Avant d’arriver à Trento, nous croisons 2 italiens qui chevauchent des fixies et nous gratifient d’un « Salve! ». Ils nous rattrapent quelques temps plus tard et on entame la discussion. Marco et Stefano sont frères jumeaux. Ils ont 27 ans, et adorent le vélo. Stefano est un des pionniers du VTT dans le coin. Il gère un parc de descente en haut des montagnes qui entourent Trento. Il a gagné pas mal de courses locales et j’imagine qu’il se débrouille bien la dedans. Son frère bosse dans la climatisation, si j’ai bien compris. Peut être pas le métier passion de son frère, mais il a pas l’air d’en souffrir trop. Après avoir pas mal discuté, Stefano finit par nous inviter dans son appart pour manger avec sa copine. Maro nous rejoint un peu plus tard. Sa copine, discrète mais plutot sympathique, nous prépare à manger (pour peu on dirait merci bobonne), on n’a pas le droit d’aider, et on se régale. Antipasti, pasti, bira moretti et j’en passe. On rigole bien.

Unis pour un monde meilleur

Unis pour un monde meilleur

Puis viens le moment de décider où on dort. Raph et moi avons eu le désir secret qu’ils nous laissent dormir dans le salon, mais non, je ne sais pas, peut etre que sa copine ne veut pas (ça semble être le plus probable!), en tout cas nous devons trouver un endroit ou planter la tente. Première tentative autour de chez eux, mais c’est plein de chiens qui aboient de partout et de propriétaires qui sortent aux balcons donc on évite et Stefano nous ramène vers la piste vélo ou on plantera à côté du canal. C’est très tranquille. Quelle belle rencontre ce soir! Ils nous ont vraiment régalé et même si j’aurai aimé faciliter la chose en pionçant sur leur canap, je suis vraiment reconnaissant et heureux de les avoir rencontré. Grazie mille!

Inspiration nocturne

Inspiration nocturne

J17, vendredi 1er avril : Au chaud

Triste sir

Triste sir Dumont

La température s’est vraiment amélioré depuis ces 2 derniers jours. Nous roulons maintenant en direction de Trevise.

Arrêt propisse dans la belle ville de Trento

Arrêt propisse dans la belle ville de Trento

 

On arrive à éviter pas mal de montée en prenant les itinéraires alternatifs. Nos genous apprécieront. Que dire? C’est une belle journée et nous roulons, jusqu’à trouver un spot de camping sauvage. Le midi se passe au bord d’un lac, il fait chaud, le sandwich à base de pain en plastique passe tout de même la ou il faut. les vallées sont superbes.

Bien montés sur la table

Bien montés sur la table

On sent que les montagnes rétrécissent, mais on voit toujours quelques sommets enneigés au loin. Une belle montée, et quelques tentatives plus loin, la nuit est tombée et il est temps de manger et dormir.

J18, samedi 2 avril : virée à Padova

Photo du matin, classique

Photo du matin, classique

Après le traditionnel reveil tranquille et la demi plaquette de chocolat accompagnée de 15 biscuits, nous partons. Petit café dans le village suivant. Bonne ambiance du samedi matin, des ptit vieux qui lisent le journal, qui apostrophent le dernier arrivé. Ca discute, ça joue à la petite machine à sous juste derrière nous. Bruits de pièces…il n’aura pas tout perdu!
Puis la route continue à descendre vers les terres plates du sud.

Je fais semblant de regarder au loin, j'essaye de me donner un style t'as vu

Je fais semblant de regarder au loin, j’essaye de me donner un style t’as vu

Cette fois-ci nous laissons vraiment derrière nous les montagnes, et arrivons sur des terres vallonnées, et couvertes de vignes, qui elles-mêmes laissent place à des champs, plats et unb peu mornes en comparaison. Nous nous rattrapons avec un petit vin local, deliciosa, et par un jeu qui consiste à se lancer le reste du beurre dessus, qui n’avait plus un gout acceptable, sans avoir le droit de bouger. Raph, fin viseur, n’est pas loin de faire mouche, mais c’est sans compter mes reflexes qui me forcent à écarter la jambe et à laisser passer cette petite motte de beurre terreuse. Bref, on s’amuse bien. Puis on file sur les routes, en écoutant l’album « The birth of surf », musique des années 60 avec toujours les mêmes accords, mais assez survoltée, qui nous donne la pêche. Avec ce deliciosa comme carburant, on est dans les 50km/h sans forcer la. Jusqu’a ce qu’on apercoive ce petit chemin, la sur la droite, et que j’approuve la proposition de raph. C’est vrai qu’il avait l’air joli ce chemin. Définition du mot chemin : ce n’est pas une route. Donc en fait, on est à 6km/h sur un petit chemin de rando, fait pour piétons ou VTT…pas pour vélo de rando de 50kg. On galère puis on arrive à sortir du bourbier. On tombe sur 2 gars qui faisait de la motocross et qui maintenant se font une pause bière. Direct ils nous servent une bonne petite reubié, et ce sera malpoli de refuser. On discute, on rigole, ils remplacent mon eau de gourde par une autre bière, puis on trace notre route.

Une rencontre des plus agréables

Une rencontre des plus agréables

Le plan serait de prendre le train pour Trevise. Au final, on rate ce train. Puis on se dit que Padoue c’est pas loin et, y étant allé cet été, je sais que c’est super stylé. On prend donc le train pour Padoue. Nous comptons profiter de ce samedi soir pour sortir un peu! On arrive dans l’hotel, pas trop cher du centre ville, et ces chacals veulent nous faire payer 10€ par vélo/nuit pour les mettre dans leur parking. Chiens!

Du coup, on va boire des bieres sur une place, c’est super étudiant, bonne ambiance puis on démonte les roues de mon vélo et on attache le cadre au vélo de raph. Le systeme rohloff de ma roue arrière vaut presque le prix du reste du vélo, donc bon…autant le sauver s’il devait se passer quelque chose.

Colonisation de la chambre

Colonisation de la chambre

Le lendemain, on décide de rester, et de chiller comme il se doit. Ce que nous faisons avec succès. Nous avons réussi à trouver un hôte warmshower qui accepte de nous prendre malgré le fait que nous l’appelons à 14h…cool! Il s’appelle michele et sa copine, Stella. Nous discutons, prenons le temps. C’est détendu. Il y a quelques jours l recevait chez lui une famille française, partie 2 ans sur les routes, à vélo, avec leurs 2 enfants. Chaque adulte avait un tandem mixte normal/couché avec le siège couché à l’avant. Donc les enfants sont à l’avant, profitent de la vue, tranquillou, et les parents triments à l’arrière, avec les bagages en plus. Ca donne bien envie!
Il est géologue et n’a pas souhaité bosser pour les compagnies pétrolière. Il n’y a pas énormément de place dans ce métier. Il fait du vélo, et ce week end, il part grimper les dolomites, dans le nord est de l’Italie. Comme il ne s’est pas trop préparé, le lendemain, lundi 4 avril après midi, il part faire 100km. Certes c’est probablement un peu tard, mais le geste est courageux. Il nous propose de l’accompagner, mais nous décidons de partir pour Venise.

Grazie!

Grazie!

C’est assez indécis dans nos têtes. Raph a son avion jeudi, dans 4 jours. Nous ne pouvons pas trop rouler vers la Slovénie puisqu’il faudrait qu’il puisse revenir ensuite, et prendre le bus…pas super pratique pour lui. Du coup, nous roulons de Padova jusqu’a Venezia et allons poser notre tente dans le même camping que cet été! la route de cette après midi était la même aussi d’ailleurs. Je me suis rappelé de tout ça, notamment des passages avec une route bien étroite et des italiens qui te collent comme une mouche vient ne peut s’empecher de venir se coller sur une…Ils peuvent être un peu enervant parfois les automobilistes. C’est court, dans les 40km, alors c’est rapidement expédié. On avise une brasserie pas loin du camping, et après manger on y va. Bon, brune ou blonde, la différence n’est pas flagrante. Mais on est pas en belgique…on se prend un litre chacun, et on discute tranquillou. Retour à fond la caisse sur des routes presques désertes, le vélo est léger, léger, on pourrait s’envoler, s’envoler!
On décide de rouler vers l’est le lendemain. Mais avant, ça serait dommage de ne pas aller jeter un coup d’oeil à Venise, même si pour moi comme pour lui, c’est la 3e fois que je vois la ville.

oui, bon

oui, bon

Le monde est trop petit pour nous. Et nous sommes paradoxalement trop petits pour le monde. Mais là, j’ai l’impression de perdre le sens de ma phrase. Serais-je en train de philosopher? Mmmmh. Un ptit godet?
Damned! Les vélos sont interdits dans la ville. la consigne : 7€/bagage. Bref, on décide de visiter chacun son tour. Je me prend une petite glace, ayant essayé, sans succès de retrouver le glacier que Louisa, amie de ma grand mère et guide à Venise, nous avait montré cet été. On assiste à un épisode marrant, ou un couple d’indiens, je dirais notre age, essaye visiblement de retrouver un truc qu’ils ont fait tomber dans l’eau. Après avoir vainement demandé à des bateaux de passage de l’aider, ils prennent le problème à bras le corps, et la fille se met à l’eau et, la voyant galérer, raph lui prête ses lunettes de piscine. On se dit que ca doit etre important, parce que l’eau est froide la, et que la visibilité est mauvaise. De l’autre côté du canal, un débile de taxi n’arrête pas de parler à voix haute et il me semble entendre une bonne vingtaine de fois, le mot « puta i aqua ». il commence sérieusement à m’échauffer les oreilles ce crétin, à insulter la fille au lieu de l’aider, et je suis à 2 doigts de lui dire de la fermer, mais il m’a pas l’air bien intelligent, et puis on va partir, ca n’en vaut pas la peine.
Nous roulons vers l’est, sur des routes pas formidables du tout. On hésite un moment. Que doit-on faire? pousser vraiment vers Trieste? On décide de prendre des routes alternatives qui partent grosso merdo dans la direction voulues. On fait des détours mais au moins c’est calme, tranquille et on retrouve le plaisir de pédaler. On dort en camping sauvage dans la petite ville de Quarto d’Altino, après avoir regardé le match du barça, qui lutte face à l’Athletico Madrid…Moment sympa dans un petit bar local. Un sénégalais qui vit dans le coin depuis de nombreuses années vend des confections maison. Des moto en bambous, des ceintures peut etre pas si maison que ça. On discute un peu. Il a travaillé des années dans une usine de construction (pas tellement compris quoi), et l’usine a fermé. Tout le monde à la porte, et il vend maintenant des petits trucs pour touristes. Je doute que ca lui rapporte beaucoup. Il vit chez des amis. Raph se voit offrir une ceinture…et finit par lui lacher 10€. Une technique classique quoi. C’est une soirée tranquille et on dort plutot bien malgré l’humidité du petit marécage et de la rivière.
J21, mercredi 6 avril : un dernier coup de pédale
Aujourd’hui nous comptons aller jusqu’à portogruero, c’est le dernier jour de vélo pour Rapha qui a son avion demain après midi.
Le chemin est sympathique, le petit café également.

Ne vous laissez pas impressionner par mon SWAG!

Ne vous laissez pas impressionner par mon…SWAG!

sans blagues, c'est une photo d'art

sans blagues, c’est une photo d’art

 

Nous mangeons une pizza bon marché sur une place de San donà di Piave lorsqu’un homme vient nous parler. Il se présente très poliment, et présente son amie. Il commence par s’excuser pour la mauvaise qualité des routes pour les cyclistes dans la région. Nous discutons un petit moment, il aime le vélo aussi et a fait du vélo en France, en Alsace plus particulièrement. Le riesling met tout le monde d’accord. Puis en partant il nous dit qu’il est le maire de la ville. C’est marrant. D’où la petite remarque sur les routes du vélo. On sentait qu’il s’exprimait bien, et qu’il était à l’aise avec des personnes inconnues comme nous.

un homme simple aime les choses simples

un homme simple aime les choses simples

Voila pour la petite histoire. Ensuite on s’arrête à Lidl pour quelques courses du soir, plus un dessert pour combler le vide laissé par la pizza du midi. J’achète mon kilo de Fior di Latte et ma plaquette de chocolat. C’est marrant, le sentiment d’abuser peut être un peu sur de la nourriture sucrée  ne me vient pas tout de suite. Il vient plus surement après en avoir mangé 300g. Mon ventre dilaté me rappelera cette Fior di latte. N’hésitez pas à consulter la liste de mes jeux de mots mythiques sur charloxlebonmot.com.

Fior di latte à la fraiche

Fior di latte à la fraiche

Nous arrivons à Portogruaro. Demain, le gros raph prend son train vers venise, et je pars vers la Slovénie. Nous voulons marquer d’un pierre blanche cette dernière soirée, avec un Paris-Chelsea en ligue des champions. Et nous ne serons pas déçus! Petite flemme de faire du camping sauvage, alors nous cherchons des solutions alternatives. Nous pensons à l’Eglise, peut être que le prêtre nous laissera planter la tente dans le jardin du presbytère s’il en a un…Serbie, avec le barth on avait demandé dans un ptit village, et on avait dormi dans le jardin de l’église. Plus sûr que de planter n’importe ou. Raph discute avec le prêtre qui lui dit de revenir dans 2 heures, après lui avoir déjà mis une petite claque de sympathie. Raph se marre en me racontant ça, et nous sentons tous les 2 que ca va être encore plus marrant bientôt. Nous trouvons ensuite un joli parc, tranquille et en avant les Spritz! Le Spritz, mélange local de, euh, alcool un peu amer, et de pétillant. Bref c’est bien bon, ca coute pas grand chose, et ca ragaillardi son homme. Je file quelques affaires à Raph, caleçons, chaussettes chaudes, cartes d’italie, allemagne…et surtout, je lui donne le truc un peu watzefeuk du voyage, « la fin de l’homme rouge », prix nobel de littérature, offert par ma chère maman à noël. Un pavé d’au moins 600gr, pas évident à lire sur le vélo. J’ai pris ça juste avant de partir, et je me suis rendu compte après que j’aurai pu simplement le telecharger sur ma liseuse electronique. M’enfin, au total, plus de 2kg en moins, n’importe quel cycliste dans le monde serait heureux. Nous rejoignons Don Pietro, le prêtre de la paroisse de Portogruaro.
Je retranscris ici, avec une touche personnelle, les propos de Raphael Dumont, qui sera bien aimable de me contacter s’il a des corrections à apporter à mon récit.

Il nous attend pour manger. Fat fat fat repas!!! On se met iebn!! C’est gras un truc de ouf par contre. Son portable sonne, et lorsqu’il répond, il parle super fort!! Haha. Une bonne bouteille sur la table. « Une bouteille pour vous 2, et une bouteille pour moi! » nous dit-il. L’alcool coule donc à flot (mais pas autant non plus). Sur la table, rien que de la barbac : lapin, saucisse, jambon…Ses blagues nous font marrer. Celles de raph aussi. Un prêtre est devant le pupitre, puis s’adressant à la foule des croyants « Il y a un problème avec le micro » et celle-ci de répondre « et avec votre esprit ». Ou sinon, pas mal aussi : Le prêtre, livrant ses reflexions sur les fidèles de son église : « Quand je vois tous ces chapeaux, je me dis « mais où sont les pauvres? », puis quand je vois l’argent de la quête je me dis « mais ou sont les riches?? » haha, on se marre bien, et avec tout le vin qu’on boit, on rigole un bon coup en plus. Don Pietro, se tournant vers moi demande : « depuis combien de temps ne t’es tu pas confessé charles? » Je lâche un petit 10 ans, ou un truc comme comme ça, vu qu’en bon chrétien, a l’époque tout du moins, j’avais fait tous les sacrements, et qu’on devait se confesser. j’ai donc rendez-vous demain à 5h pour la confession. Haha, bon, c’est une blague, hein. Il nous compare à Jesus sur le mont golgotha, entouré des 2 larrons. Raph est le mauvais larron, celui qui dit que Jesus devrait les tirer de la, si c’est le fils de dieu. Une logique assez humaine en sorte. Le 2e c’est le mec cool, qui raisonne son compère en lui parlant de l’injustice que Jésus subit (je résume), et ce dude, c’est oim. Don Pietro, c’est jésus lui même!
Il a senti sa vocation de prêtre très jeune. Il est entré au séminaire à 11 ans! Son père, agriculteur, était un homme honnête, mais très dur, et plutôt opposé à la vocation de son fils. Alors que son fils voulait faire du camping pendant 10 jours, il avait plus de 20 ans à cette époque, son père s’y oppose en lui disant : « J’ai travaillé toute ma vie, et toi, tu veux profiter? »? Mais à 24 ans, Pierre (Pietro) a été ordonné prêtre, et est donc devenu Don Pietro. Il a été ordonné en 1966. Il a 76 ans aujourd’hui, et donc plus de 50 ans de sacerdoce. C’est fort. On parle de la jeunesse, des couples. Il nous raconte encore une blague. « Quand je suis en suède, et que je vois des belles filles (suite au fait que je lui ai glissé que ma belle était suédoise), je dis  » (seigneur)ne nous soumet pas à la tentation », quand je suis au moulin rouge, « ne nous soumet pas à la tentation » et quand je vois une vieille femme, sous entendu, pas au sommet de sa beauté, « mais délivre nous du mal! » Haha, voila un prêtre qui n’a pas la langue dans sa poche. Nous avons avec nous un personnage, entier. Un personnage de roman, de film. Un don camillo. Je n’avais jamais rencontré quelqu’un comme ça avant. Il nous met des claques à l’occaz pour ponctuer une phrase, ou un réponse qui le fait rire. C’est paternaliste, mais avec raph on rigole, on est sérieux, puis on rigole encore. Quelle rencontre! Le repas se termine sur un café, qu’il achève de remplir avec une liqueur, comme du raki.

Là, on est prêt pour s’écraser sur le lit. C’est ce qu’on fait. hahaha, en écrivant ça, 1 mois après les faits, j’ai les images qui me reviennent. Sacré Don Pietro! Il nous a confié que c’était difficile de convertir les âmes aujourd’hui. Que les jeunes se détournent de l’église. A l’un deux qui lui disait que ca ne servait à rien, et qu’il n’en avait pas besoin, il lui a dit d’attendre encore quelques années, et qu’il verrait bien qu’en fin de compte il reviendrait. Dans les histoires, les gens se tournent souvent vers l’au dela, le mystique, la religion lorsque la mort approche. Je me pose souvent la question de savoir si je crois ou non. J’ai eu cette éduction catholique, mais quand à plonger entièrement et croire sans peur, ni doutes c’est une autre histoire. La société actuelle est plus douce, nous vivons mieux qu’au moyen age, est-ce la raison pour laquelle la communauté de croyants diminue? En europe tout du moins. C’est, pour moi, une des grandes questions de l’homme, qui a toujours cherché à croire en des choses divines, des choses qui dépassent sa condition d’homme, petite chose dans l’infini de l’espace, dans le mystère de la vie sur terre. A ce propos, j’avais lu la biographie de Pascal, qui m’avait vraiment marqué. Je me suis promis de lire ses pensées, même si c’est peut être pas le livre de chevet le plus relax qu’on puisse trouver. Je crois que ce génie avait une pensée vraiment intéressante, autant pour les chrétiens que pour les autres à vrai dire. Depuis que je me suis un peu intéressé à lui, je l’ai d’ailleurs retrouvé chez des personnes que j’admire. Premièrement chez Soeur emmanuelle, pour qui Pascal a été une des forces qui l’a poussée à se faire soeur et à s’engager toute sa vie pour les autres (notamment cette phrase : « l’homme est un roseau pensant »), mais aussi chez un homme athé, Alexandre Astier, qui le cite dans son dernier spectacle sur l’existence ou non des extra terrestres. Bref, je m’arrêterai la, mais ce Pascal est un homme qui mérite une certaine attention me semble-t-il.
La nuit n’est pas des plus reposantes. Mon estomac gonflé à bloc serait, parait-il, responsable. J’ai un train à 8h30, alors nous ne tardons pas trop. Il est 8h. En descendant l’escalier, Don Pietro nous attend. Alors que nous tentons de justifier le fait que le train passe bientôt et et qu’il faut qu’on se dépêche et blablabla, le voila qui nous coupe et nous ordonne de remonter prendre le petit déjeuner en nous administrant une petite paire de claques amicale. Nous choisissons librement d’obeir et remontons les marches pour s’assoir devant une tasse de café, des brioches, des madeleines…Il nous dit qu’hier soir a vraiment été un moment heureux, et nous ne pouvons qu’acquiescer! Puis nous sommes libres de partir, et le remercions encore une fois de son extraordinaire accueil. Quel souvenir! Je sais que nous n’oublierons jamais cette soirée, hors du temps.

Ah! Sacré Don Pietro! Grazie mille d'oeuvrer pour le salut de nos âmes!

Ah! Sacré Don Pietro! Grazie mille d’oeuvrer pour le salut de nos âmes!

Nous arrivons quand même à l’heure pour le train et je monte mon vélo dans ce bon train italien qui, il y a 5 ans, nous emmenait avec raph et gus vers Trieste (dans la même collection, lire « Trieste-Dubrovnik : Rififi en Croatie »). Je roule 40 mn jusqu’à Monfalcone. Dans mon wagon, le dernier, presqu’uniquement des passagers de couleur noire, avec des sacs remplis de petites choses à vendre au détail, comme des mouchoirs ou des accessoires plastiques. Ca discute, ca se salue, puis tout le monde descend au fur et à mesure, surtout dans une ville qui me parait de taille plus importante. Je ne sais pas qui ils sont, et je ne reconnais pas leur dialecte, mais j’imagine que ce sont des immigrés qui tente de gagner un peu d’argent dans le coin. Mais pour vendre des paquets des mouchoirs et gagner un peu sa vie, il faut en vendre des paquets justement. Ca doit pas être funky tous les jours.
Ca y est, Monfalcone en approche. C’est un nouveau départ. Je suis tout seul, et je me lance dans la traversée des balkans. ca me faisait un peu peur quand j’y pensais en organisant le trip, et voila que je suis à la porte d’une des plus grandes aventures de ma vie. Je ne suis pas au top ce matin, surement le fait d’être tout seul, de ne pas vraiment savoir où je vais, pourquoi je fais ça…mais j’avance.

Slovenie, vidi, vici

Slovenie, vidi, vici

 

Je discute avec 2 jeunes que je rencontre à la première station service après la frontière. L’un d’eux parle très bien anglais, il est vif et intéressant. Il me dit d’aller à Postojna, voir les grottes. En plus, aller en un jour à Ljubljana n’était pas vraiment possible. 120km, et trop de dénivelé. Le gars est marrant. Il a 20 ans, a fait des études d’informatiques, et m’explique que ça ne lui plaisait pas donc aujourd’hui il gère des chantiers de construction de maisons. A la station service, il vend des asperges sauvages aux touristes italiens qui passent, pour après se payer des bières tranquillou avec son pote. J’imagine aussi que l’activité économique dans le coin n’est pas folle.

C'est l'histoire de 3 moutons qui aimaient manger ensemble

C’est l’histoire de 3 moutons qui aimaient manger ensemble

La journée est magnifique. Il fait chaud, et la Slovénie tient ses promesses! Des montagnes, des collines, des vallées, des forêts…ça grimpe à fond par contre donc physiquement c’est pas évident. Ma sensation de flottement finit par passer et je commence à vraiment profiter de la journée. J’aime ce pays! C’est tellement vert, et la diversité des paysages se concentre dans un petit espace. Au détour d’un virage, un renard semble surpris de me voir et détale dans les sous bois. En haut d’une bonne côte, les corbeaux, énormes, se sont donnés rendez vous dans un champ. A mon arrivée, ils s’envolent et commencent à tourner dans les airs, comme des vautours dans la savane africaine au dessus d’un cadavre…Ca me fait rire au début, mais au bout de 5 minutes j’ai vraiment l’impression qu’ils me suivent. D’autres les rejoignent, et ensemble ils forment une tornade d’oiseaux de malheur au dessus de ma tête. J’exagère à peine. Je les vois finalement s’éloigner à mon grand soulagement. Imaginez s’ils avaient décidé de m’attaquer! La lutte aurait été terrible! Mais je n’étais pas encore prêt pour ça, j’ai un autre destin.
Je trouve une auberge de jeunesse providentielle à Postojna. Pas trop envie de camping sauvage ce soir. Nikel, je suis tout seul dans ma chambre. Il y a 2 autres gars dans l’auberge mais sinon personne. Enfin, personne, a part tout le gros paquet de jeunes qui vivent ici. C’est aussi un dortoir/foyer pour étudiant, et franchement ca a l’air super cool! un ancien batiment à la mode soviétique, entièrement refait, avec plein de place, un petit café, salle de sport, cantine. Douche, lessive, et skype avec mademoiselle. Dure condition de cycliste, encore une fois.
Je décide de visiter les grottes dans la matinée et de filer ensuite à Ljubljana. J’ai fait des demandes warmshowers mais pas de réponses pour le moment…on verra pour l’hebergement plus tard, il doit bien y avoir des auberges de jeunesse. Les grottes sont magnifiques! Plus de 24km de réseau souterrain. On se ballade dans un petit train pendant quelques kilomètres, on se croirait dans un film, ou dans un parc d’attraction. Des stalactites, des stalagmites partout, des salles gigantesques, des lumières. Puis tout le monde descend, et un guide nous fait visiter a pied une autre partie. Je vois et j’apprends pas mal de choses intéressantes. Les stalacti/mites se forment très lentement, pendant des milliers d’années. Les humains sont plus réactifs et le tourisme dans ces caves se développe depuis plus de 150 ans. Le train fait son apparition en 1872, et l’electricité quelques années plus tard. Les guides ne doivent pas faire visiter la cave trop longtemps, ca l’air n’y est pas sain pour les poumons. ils tournent avec le chateau qui se visitea quelques kilomètres d’ici. Il y a une salle de concert, naturelle evidemment, avec un plafond à 50 mètres de haut. Tout ça est bien beau, et bien impressionnant. J’aurai aimé visiter cette cave au début, lorsque le sol n’était pas bétonné, et sans electricité. C’est comme pour les grottes de lascaux. Sans lumière, c’est le noir total! Et visiter avec pour seule lumière sa petite lampe electrique ou sa bougie, dans un noir et un silence complet, ça doit être sacrément flippant. Le guide est sympa. Les blagues sont un peu trop attendues malheureusement et ne m’arrache qu’un maigre sourire de politesse.
C’est l’heure de rouler pour Ljubljana. Il se met à pleuvoir, sympathique.

Je ne retiens jamais le nombre de clignotements avant le déclenchement de la photo

Je ne retiens jamais le nombre de clignotements avant le déclenchement de la photo

Je reçois un message d’Andrej, un hôte warmshower qui me propose de venir chez lui ce soir! Cool, j’accepte. Enfon, c’est plutot lui qui accepte que j’aille dormir chez lui quoi. Ce forfait 3G en europe avec free a du bon, celui d’être connecté quand je veux et presqu’ou je veux. Je planifie donc moins, et vis plus dans l’instantané. Trop peut être?
J’arrive trempé à Ljublana, où Andrej m’attend. La route a été belle néanmoins, je le répète, la Slovénie est magnifique, et cette ville ne me décevra pas. Je ne suis pas rassuré, car je ne sais pas qui est Andrej, il s’est inscrit il y a quelques jours , et j’arrive dans un quartier avec des barres d’immeuble, sous la pluie, à la nuit tombante. Je m’imagine tout un tas de situations incroyables où Andrej est en fait un criminel, qui va me sequestrer, me rançonner, et que sais-je encore? Je le vois enfin, nous nous serrons la main, et prenons l’ascenceur direction le 6eme étage, avec tous mes bagages et mon vélo. Nous entrons dans l’appartement. La déco est quasiment inexistante, je me stresse un peu plus. Dans son salon, un trepied, avec un appareil photo vissé dessus. Serais-ce un psychopathe? Les murs sont blancs, le salon presque vide à part un canapé, une télé et un étendoir à linge…ok, je décide de passer outre tout cela, et prend ma douche. Déjà ça fait du bien, et puis ensuite, il prépare à manger. Des pommes de terre au four, avec des ailes de poulet. Une bonne grosse quantité. Il me propose un thé ramené d’inde par une copine, puis un verre de jagermeister…on discute et au final, le dude est juste ultra cool. Haha, c’est normal de ne pas être complètement détendu comme cela, avec un parfait inconnu, mais en y repensant ça me fait rire.

Nous nous mettons à discuter, et voila un 2eme verre de jagermeister au citron qui part. C’est bon ce truc. On se goinfre de poulet, j’ai les doigts gras comme un cochon. Il me propose d’aller boire des bieres avec des potes à lui, et j’accepte. Ses potes sont super sympas. 2 de ses amies parlent français. L’une en tant que traductrice et l’autre parce qu’elle bosse pour Leclerc. Elles ont passé 1 an en échange à Toulon et ont bien aimé, même si elles ne sont pas fan de rugby. Andrej décide de me montrer un de leurs endroits favoris, un squat qui s’est transformé en un ensemble de bar alternatifs bien sympa. Grosse musique, bières pas chères, honnête. On discute et je rencontre Sega, un très bon pote d’Andrej, vieux compagnon d’aventure. On discute un peu du communisme, mais il se fait tard, et je ne saurai retranscrire entièrement la discussion, ce qui d’ailleurs, avouez! vous arrange bien.
On se couche vers 5h, avec le sentiment d’avoir passé une super soirée!

Samedi 10 avril : Ljubljana

Reveil tardif suite à cette belle soirée. On prend notre petit dej et partons découvrir la ville.
Nous discutons beaucoup avec Andrej qui est un gars vraiment très sympa et détendu. Nous parlons des prototypes de GPS pour vélo qu’il a tenté de faire. Un concept auquel j’avais un peu pensé, sans aller bien loin. De son côté lorsqu’il pense à quelque chose, il tente l’aventure. Et il est un peu geek sur les bords, il adore l’electronique. Il avait donc acheté des transmetteurs GPS, GSM, en plusieurs exemplaires, de plusieurs fournisseurs…Le projet n’est pas encore bien avancé pour le moment. Ca prend énormément de temps. Et il y a pas mal de contraintes techniques. Mais c’est le genre de trucs qui me parlent! Je me vois déjà monter ma startup la dedans. Trêve de plaisanteries, il m’a aussi montré le site internet qu’il a créé et qui permet de faire une recherche sur tous les sites d’occasions européens du type « le bon coin », a la suite du vol de son vélo préféré, il me montre les caméras spéciales qu’il a acheté pour sécuriser sa cave, les paquets d’electronique qu’il a dans son armoire…le dude aime ça! Mais il aime également la nature et me raconte qu’il a un kayak et que parfois le week end ou après le boulot, il foncait avec son pote sega dormir dans les bois en hamac, ou encore qu’il a un nouveau moutain bike pour aller taquiner les collines aux alentours…

On va faire quelque chose de révolutionnaire

On va faire quelque chose de révolutionnaire

Nous nous balladons dans la vieille ville, montons au chateau, discutons du communisme et du fait que c’etait différents en Yougoslavie vis à vis de l’URSS, car ses parents ont vécu sous tito, nous discutons de sa famille, son père qui, un des pionniers de l’informatique en yougoslavie, avait ramené un ordinateur caché dans une portière de voiture, nous buvons un café, puis mangeons un burger à la burgerfest. Il me propose de rentrer nous reposer mais je préfère continuer à voir la ville, et au final, il reste avec moi et veut me montrer un endroit spécial, le ROG.
Nous entrons maintenant dans un nouvel univers. L’ancienne usine de vélo yougoslave, ROG, fait 7000m2. C’est un chiffre qui ne m’évoquerait rien si je n’y étais pas allé. Mais j’y suis allé et du coup je vois ce que ça fait. C’est grand! C’est grand et tout est un peu en freestyle, comme à Christiana, à Copenhague, ou le Tacheles, à Berlin (aujourd’hui fermé semble-t-il). C’est un batiment occupé aujourd’hui par des artistes, mais aussi par des skateurs, avec 1 assez gros skatepark intérieur au rez de chaussée et 2 autres endroits, comme une rampe au 3eme étage, donc la partie haute n’est pas loin de toucher le toit. Un joyeux bordel, ou peut être parfois un lugubre bordel, surtout quand il fait gris, qu’il pleut, et qu’on se retrouve dans un décor reproduisant le chateau de dracula. Le gars responsable de cet oeuvre de génie a parait-il un peu abandonné le projet. Tout est en cartons, sauf peut etre les escaliers, et rien de parait solide. C’est complètement irréel. On rencontre un artiste espagnol au 3eme étage, qui est la depuis quelques mois, et vient dessiner avec un autre gars ici, au ROG. Il expose des dessins au centre ville, et bosse dans un musée, voire donne quelques cours de graphisme à l’occasion. Personne n’habite vraiment dans le batiment, sauf notre guide qui y habite occasionnellement, lorsqu’il est à Ljubljana. Le gars doit avait une grosse trentaine. Le visage fin, éclairé parfois par un petit sourire, nous avons affaire à un mystique, poète à ses heures perdues. Le batiment étant fermé, il nous a ouvert, et après nous avoir montré sa chambre, lieu initialement de méditation de groupe, et nous avoir expliqué qu’ici il fait plus chaud parce qu’il y a des bonnes énergies, puis nous avoir expliqué qu’en fait il fait super froid l’hiver, et que les murs épais gardent aussi bien le froid que la fenêtre cassé le laisse passer, il nous fait visiter le lieu, tranquillement.

Le ptit terrain de foot du ROG

Le ptit terrain de foot du ROG

Dernier étage, petite rampe tranquille pour skateurs nerveux

Dernier étage, petite rampe tranquille pour skateurs nerveux

Nous dévouvrons un petit terrain de foot, des tas de vélo partout, des objets hétéroclites, une vieille voiture soviétique, la trabent, un boxeur mal aimable, un jeune dans la salle de breakdance à l’allure cool, serein, la chambre, fermée, d’un poète galactique qui a vécu ici avant de devenir schysophrène. Nous en apprenons plus sur le plasma, qui, guidé par une invention d’un savant iranien, permettrai de créer des habits, de la nourriture, de l’electricité…Pour 700€ on devrait pouvoir se procurer cette machine. Nous en apprenons plus sur le trou noir de la méditation, l’enfant au paradis qui guide les parents, et qui descend marche par marche dans ce trou noir, et auquel nous devons éviter la corruption de la société moderne…Bref, je ne saurai vous en dire plus sur ces sujets là, ça dépasse quelque peu mes compétences de mec rationnel. Le gars en question a eu un enfant, qui lui a été enlevé, surement par les services sociaux. Il n’a pas l’air méchant du tout, mais il vit sur une autre planète, et sa réalité est loin de la notre. Il prend quand meme le temps de nous montrer une grande partie du batiment, et nous en sortons presque 2 heures plus tard, la tête complètement ailleurs. Quelle étrange visite! Je m’en souviendrai longtemps.
Nous retournons prendre un burger, je goute à quelques bière IPA locales, très bonnes, puis nous retournons à la voiture. Une fille, plutot jolie de premier abord, interpelle Andrej. Elle est sur le perron de son appartement, de la musique des balkans, à sonorité arabe se fait entendre derrière elle. De la musique des balkans, c’est marrant. Ils discutent puis se rendent compte qu’ils ont une amie en commun. Au bout d’un moment nous montons en voiture puis rentrons. Là, Andrej m’explique que ca lui avait pris un moment mais qu’en fait il s’était souvenu que cette fille était en fait un garçon, en processus de changement de sexe. Je m’étais en fait posé la question au début, puis m’était dit que non, la ressemblance avec une fille était trop forte. C’est vraiment surprenant d’entendre une histoire comme ça, et d’avoir quelqu’un en face de soi qui, a part des sortes de brulures sur les joues, surement pour effacer la barbe, n’est pas la personne à laquelle on pense. Quelle complexité cela induit dans une vie!
Nous prenons une derniere biere dans le kino Šiška, un ancien cinéma convertis en salle de concert, bar et club. Ailes de poulet et pommes de terres grillées plus tard, nous voila définitivement rassasiés. Il me montre les pistolets qu’il a chez lui. Un P22, petite arme autrichienne, légère, avec des balles dum-dum qui ne traversent pas le corps mais rebondissent sur les obstacles. Ce sont les balles que les policiers francais ont depuis quelques temps, car malgré leur violence supérieure à des balles « full metal jacket », c’est à dire recouvertes entièrement d’acier (ou autre alliage) qui vont perforer, elles ne rebondiront pas ensuite partout, au risque de blesser d’autres personnes que la cible. Elles s’arrêteront au premier obstacle suffisament résistant comme un corps humain, et rempliront leur devoir de destruction. Le deuxième est un glock 9mm, une pure arme de gangster. C’est assez impressionant de voir de vrais pistolets comme ca, et de les tenir dans les mains. Il ne s’en sert plus du tout, car il allait autrefois faire du tir dans des centres, et souhaiterai s’en débarasser mais ca prend beaucoup de temps et il est compliqué de trouver des acheteurs (en tout cas, par voie légale!). Son grand père étant militaire gradé dans l’armée yougoslave, et son père a toujours eu des armes à la maison. il a appris à tirer étant jeune, donc pour lui ce n’est pas quelque chose de choquant.
Bref, 0 km au compteur, et pas mal de matière grasse avalée, mais une grosse journée ici à Ljubljana. Quel accueil! Ca me parait incroyable. Mais depuis le début du voyage, les surprises s’enchainent, les expériences aussi. J’apprends constamment.

J26, Dimanche 10 avril : Vers Zagreb
Nous prenons un bon petit dej, fruits, lait, muesli…Andrej m’assure que je peux même rester plus longtemps si je veux, sans problème. il est extrêmement accueillant, et comme je le disais avant, c’est un dude détendu. Mais il faut que j’avance! C’est déjà dur de quitter un endroit où l’on est aussi bien, alors si j’y restais plus longtemps…

Andrej, roi de la déco

Andrej, roi de la déco

 

Allez, ciao les amis, j’en ai déjà trop dit! Je vous avais promis plus court et plus fréquent, comme quoi on peut changer d’avis. Haters gonna hate, yo!

One thought on “Merano – Ljubljana

  1. Raph

    Excellent ! Que de bons souvenirs tu m’as rappelés ! Ce bon vieux Don Pietro, on est pas près de l’oublier !! Le bide dilaté et la fior di latte m’ont bien fait marrer, hahaha ! T’as du style man

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