Tjentiste – Tirana

Jeudi 21 avril, Tjentiste, Bosnie-Herzégovine

Mais le lendemain, lorsque j’arrive à la petite maison des renseignements, un homme m’arrête et après m’avoir demandé de déplacer mon vélo sur un ton qui ne souffrait aucun délai, m’en interdit l’accès. « It is not open now, it is a VIP reception for 1 hour. You can wait and get information after. » Je ne comprends pas bien le truc, j’ai pas envie d’attendre 1 heure pour qu’on me dise que je ne peux pas randonner, ou que c’est trop compliqué ou n’importe quoi d’autre. Après avoir un peu préssurisé mon nouvel ami avec mes questions, ce à quoi il a répondu qu’il ne savait rien, je comprends qu’il ne travaille pas pour le parc! Haha, en fait c’est un agent de sécurité parce que l’ambassadrice américaine doit arriver d’une minute à l’autre! Très bon! Je trouve des guides et les questionnent rapidement. C’est 75€ pour faire la rando dans la forêt primitive…4 heures de rando…de toute façon, j’avais déjà compris que j’allais continuer ma route. Pour profiter vraiment de ce parc j’aurai du préparer la rando avant. Mais il y a très peu d’infos sur internet, donc c’est compliqué d’imaginer les possibilités, et en plus il est préférable d’avoir une voiture pour atteindre rapidement les coins les plus sympas. Voila une expérience de plus à retenir. Au moment où je m’apprête à frapper la route comme dirait ce bon vieux Raie Charles, voila 2 énorme suburban chevrolet qui arrivent. On s’en doute, c’est l’ambassadrice américaine.

De beaux pickup Chevrolaids

De beaux pickup Chevrolaids

Alors que quelques dizaines de minutes après je continue ma route au milieu d’un canyon des plus magiques, le convoi me double. C’est « earth day » demain, raison de visites officielles d’une des richesses de la Bosnie. Il y a pas moins de 5 voitures. 3 4×4 chevrolet, et 2 pickup suburban donc des pickup pour la ville quoi, logique. Ca charge puissament la route! Ils ont du importer leurs voitures spécialement des USA. Pourtant la France n’est pas si loin, une petite citroen présidentielle aurait pu les contenter non? Of course not.

La petite photo qui donne envie

La petite photo qui donne envie

Splendide canyon

Splendide canyon

Je grimpe encore à la sortie de Tjentiste. Une bonne, grosse, montée. Avec de bon, gros, tunnels. Le convoi me redouble quelque temps après, et je salue les conducteurs qui commencent à me connaitre. En arrivant à Gacko, honorable ville choisie pour mon déjeuner, je décide de m’arrêter au premier restau. Et, surprise! Je retombe sur notre tribu américaine qui a du penser la même chose que moi. Simplement, le restau est privatisé. de toute façon je voulais manger dehors. Je discute avec l’un des gardes du corps, qui m’explique que la Bosnie est considéré comme instable, donc il y a bien une dizaine de gardes du corps, et un vrai convoi de véhicules. Il me dit en rigolant que je vais commencer à être suspect, ce que j’avais déjà pensé à vrai dire. Il est plutot sympa, mais ne s’eternise pas, le boulot l’appelle. Je me met bien et je repars, juste après le départ de l’ambassadrice…

Les tunnels sont longs! Heureusement peu fréquentés ici

Les tunnels sont longs! Heureusement peu fréquentés ici

 

Le paysage ici est vraiment étrange. Une grande étendue d’herbe, parsemée de vaches et entourée de petites collines. On peut appeler ça un plateau en langage géographique. Ca me rappelle un peu la provence parfois. Un sol caillouteux, une herbe rase. Je poursuis ma route et décide de m’arrêter à Bilesta. Pour me motiver sur les derniers kilomètres je me met un album de Pink Floyd, The dark side of the moon, groupe que je ne connais que très peu. Avec le paysage qui défile autour, ça donne une impression particulière. Money! It’s a crime.

Marrant ce paysage nan?

Marrant ce paysage nan?

 

Une recherche d'originalité qui va finir par payer...ou me couter cher

Une recherche d’originalité qui va finir par payer…ou me couter cher

Je ne sais pas bien quoi faire. Dois-je chercher un petit hotel dans Bilesta, ou m’acheter des provisions et aller camper plus loin? Au final je tombe sur un petit parc avec un restaurant/bar. Je me pose devant une limonade, de l’eau citronée en fait. Le coin est joli, des familles sont là, à regarder jouer leurs petits dans le bac à sable, des jeunes jouent au basket un peu plus loin. C’est très calme. Je me verrai bien planter ma tente ici. J’ai un bon sentiment. D’ailleurs lorsque je pars faire un petit tour de reconnaissance, je me fais aborder par le groupe de jeunes qui joue au basket. Ils ont entre 8 et 15 ans. Lorsque je leur demande s’ils pensent que c’est ok de dormir ici, ils me répondent qu’il n’y a pas de problèmes, et me proposent de les rejoindre pour faire une partie. Un 2 contre 2. J’ai un lourd passé de basketteur, donc je ne peux refuser une telle offre. Certes, je sens bien les genoux qui rechignent à se plier à ma volonté, mais c’est du détail. Game is on! J’ai quelques restes, mais malheureusement pour mon coéquipier j’ai perdu un peu de précision en chemin, ce qui fait que je rate systématiquement tous mes paniers. Je dois en rater une dizaine. Petite honte, et je m’excuse auprès de lui, mais il est de bonne composition, et ça ne lui pose pas de problèmes. Au fur et à mesure, notre groupe s’élargit. Tous les jeunes du coin semblent s’être passé le mot, et nous sommes maintenant une bonne quinzaine!

Les kids de Bileça !

Les kids de Bileca !

Je leur fais essayer mon vélo, ils rigolent bien. Leur anglais n’est pas très bon, mais on s’en sort. On prend quelques selfies et on échange nos comptes facebook lorsque la nuit tombe. Je prends une pizza au restaurant d’a coté, qui me confirme d’ailleurs qu’il n’y a pas de problèmes à ce que je dorme dans le parc. Vraiment un moment génial ici! Ces jeunes sont super sympas. L’un d’entre eux me demande à ce qu’on se retrouve le matin à 7h30 avant l’école pour jouer un peu au basket, du moins c’est ce que je crois comprendre. Je suis un peu étonné au début mais j’accepte!
Au petit matin, avant que mon réveil sonne, vers 7h, j’entend des pas autour de la tente. Je me dis que ce dois être un jeune. En effet, l’un d’entre eux voulait m’aider à monter la tente hier soir, mais il était surement couché lorsque je l’ai fait, donc il est revenu le matin et semble impatient que je me réveille. A un moment je vois une tête se glisser sous la tente et lorsqu’il voit que je suis reveillé, enfin! C’est le branle bas de combat. Hahaha, ca me fait pas mal rire, et je trouve ça super touchant! Je lui explique quoi faire et, super consciencieusement, il exécute mes ordres. Ensuite il m’amène à un supermarché pour que je me déleste de mes derniers marks avant de passer au monténégro. Enfin, on se dit au revoir et il file vers l’école. Brave garçon!

Charles se souviendra de toi, sacré...euh, tu peux juste me rappeler ton prénom?

Charles se souviendra de toi, sacré…euh, tu peux juste me rappeler ton prénom?

Pour changer, voila une rude montée vers la frontière monténégrine. Je suis d’humeur joyeuse, il fait beau, les paysages sont beaux. Mais un observateur finaud aura compris que beau + beau, ca fait bobo. Bref, la journée tourne lentement à l’épreuve. Premièrement, ça grimpe constamment. Deuxièmement, le ventre n’est pas au top. Troisièmement, le moral baisse sensiblement. Je décide de me mettre de la musique catégorisée « énergisante ». Je sors donc un album de Booba, le sorte de 50 cent français, donc pour ceux qui ne connaitraient ni l’un ni l’autre, un gros rappeur aux textes sensibles et profonds. Je vous épargne la street poetry, et ses envolées lyriques à faire retourner plus d’un Zacbal dans sa beutom (Balzac dans sa tombe en verlen t’as vu), mais retiendez seulement que la musique un peu violente est une bonne source de motivation.

J’arrive dans un cirque naturel magnifique. Je suis entouré de montagnes. J’oubliais de vous préciser que j’ai le vent contre…donc en descente, et sur le plat, ça n’est pas sympa. j’ai hâte d’arriver à Kotor, la journée est longue.

Une mise en scène des plus originales

Une mise en scène des plus originales

Mais d’un coup, ça y est! Je suis dans la baie de Kotor. Les images parlent d’elles mêmes. C’est tout simplement splendide. Les montagnes se jettent dans la mer, c’est vert, bleu, jaune, blanc dans les villages…Je comprends que cet endroit, du moins à vélo, se mérite.

Petit saut classique

Petit saut classique

 

Splendeurs millénaires

Splendeurs millénaires

Je finis par rentrer dans Kotor, fatigué mais heureux de ces derniers 30km entre descente vertigineuse et ballade dans la baie. Je loge dans un hostel, plutot sympathique. Ce n’est pas la pleine saison mais il y a un peu de monde. Je discute avec un anglais qui s’est donné 2 mois pour rallier Istanbul d’Angleterre, entre randos et transports en bus. Il y a aussi cet argentin, qui fait le tour d’europe pendant 4 mois, ces français venus faire la fête et visiter kotor et les environs…C’est sympa de discuter, mais demain je reprends la route donc je n’ai pas envie de sortir et de vider des pintes. Au dela de ça, je suis pas un fan de soirées organisées comme ça dans les auberges de jeunesse. Je vais me coucher pas trop tard après cette difficile journée! Probablement la plus difficile depuis le début du trip. Quand le moral baisse comme ça, quel calvaire! Je sens qu’il faut que je me repose. Les genoux sont fatigués, et être au calme fait du bien.

La dure condition du chanteur de rue : Vous entendez pas quelque chose les gars? Y a pas comme un bourdonnement la? mouaif...nan j'entends rien.

La dure condition du chanteur de rue : Vous entendez pas quelque chose les gars? Y a pas comme un bourdonnement la? mouaif…nan j’entends rien.

Mais je n’ai pas particulièrement envie de rester à Kotor. C’est touristique et assez petit. Mais ce matin il pleut. Donc je prends mon mal en patience et j’attends. David Fisher, un des gars rencontré à l’auberge joue dans la rue. Il fait ça depuis quelques années. Il gagne sa vie en chantant dans les rues des villes européennes, ou dans des bars. Et il chante bien en plus! Je m’assoie et je l’écoute un moment. C’est agréable d’être là. Il pleuviote mais rien de bien dérangeant, on se croirait en septembre.

 

Chanteur de rue : "Vont-ils entendre la souffrance que je distille savamment dans ces accords mineurs?" "Attendez les mecs, j'entends vraiment un truc bizarre, ca vient peut être de la bas?"

Chanteur de rue : « Vont-ils entendre la souffrance que je distille savamment dans ces accords mineurs? » « Attendez les mecs, j’entends vraiment un truc bizarre, ca vient peut être de la bas? »

"Ah mais oui! J'y suis! C'est les travaux en face qui font un bruit pas possible. Haha, j'aurai presque cru qu'on chantait dans mon dos, à la bonne heure!"

« Ah mais oui! J’y suis! C’est les travaux en face qui font un bruit pas possible. Haha, j’aurai presque cru qu’on chantait dans mon dos, à la bonne heure! »

Au final, le temps se dégage quelque peu et je décide d’avancer vers le sud du monténégro, et vers l’Albanie, qui m’attend. Encore une belle montée pour sortir…difficile d’y échapper. Ah les balkans, pas faciles pour les cyclistes mais quel coin extraordinaire.

Surprise au tournant

Surprise au tournant

Je veux éviter la grande route vers Budva, alors je reste dans les hauteurs. Ca monte, ca descend. Mais j’ai un bon sentiment, car je sais que je n’ai pas d’objectif précis.

Quand on comprend qu'il faut faire le garage pour la voiture et non la voiture pour le garage!

Quand on comprend qu’il faut faire le garage pour la voiture et non la voiture pour le garage! A moins que…

Je vais juste rouler tranquillement. je vois des hommes en train de réparer une église. Ils m’interpellent et me disent de venir les rejoindre. J’ai le temps, je pose mon vélo et monte au pied de la chapelle. Ils m’accueillent avec force pain, fromage, saucisse, oignon et un verre de raki. J’aime ces traditions! Il y a là une dizaine d’hommes qui réparent cette chapelle qui appartient à leur village. C’est une vallée sacrée me disent-ils. Avec une cinquantaine de chapelles sur 40km…C’est une terre orthodoxe. L’un d’entre eux me demande ma religion. Je glisse un petit « chrétien catholique », et le voila parti sur une belle explication avec comme point central le fait que la religion orthodoxe est la seule vraie religion, une religion qui ne change pas, qui se maintient dans le temps. Il m’explique aussi que leur peuple (Monténégrin? Balkanique?) est mort pour nous, peuple de l’europe de l’ouest, afin de contrer les invasions musulmanes et autres. Bon, je ne doute pas qu’il y aient eu quelques morts dans le coin en effet, mais enfin bon, ses discours ne m’intéressent pas au plus haut point. J’ai l’honneur de pouvoir faire sonner la nouvelle cloche de la chapelle qu’ils viennent de poser aujourd’hui. Puis je reprends la route vers Budva.

Effectivement il manque encore une cloche à l'église

Effectivement il manque encore une cloche à l’église

 

Après un passage absolument pas sympathique, sur une grosse route, sous une pluie torrentielle, j’arrive à Budva et prend un lit dans une auberge de jeunesse dans la vieille ville.

Ma parole, mais avec ce 3 de carreau tu as une magnifique paire ma chère!

Ma parole, mais avec ce 3 de carreau tu as une magnifique paire ma chère!

C’est une vieille ville sur le même modèle que celle de Kotor. Très jolie, des petites ruelles, des restaurants. Je discute un bon moment avec le receptionniste. Un gars un peu plus jeune que moi, qui adore le vélo et aimerait faire un voyage au long cours également. Sa copine habite à Podgorica, à 60km d’ici. C’est le genre de dude qui a fait l’aller retour Budva-Podgorica dans la nuit pour surprendre sa copine, et qui se rend compte au final, à 5h du mat, que sa copine dort, situation somme toute assez logique, et qui décide de ne pas la réveiller et de repartir à Budva, parce qu’il bosse l’après midi. Il aime être dehors, même quand il pleut, il aime faire des trips dans les montagnes du monténégro…bref, un sacré dude! On discute plus d’une heure sans s’en apercevoir, alors que je n’ai toujours pas enlevé mes affaires. Vient le moment de visiter mes appartements et poser mes sacs. Dans la cuisine, je retrouve un groupe de 3 filles serbes. Des styles définitivement très différents! Entre la fille style pin-up, celle tatoué partout, style complètement désabusé, ou un peu droguée, et celle, et bien, qui a l’air plutot normale. La fille tatouée me propose de manger ce qu’elle prépare. Elle en a fait trop. Des nouilles a la façon asiatique. J’hésite à accepter mais elle me dit qu’il y a aucun problème. Ces filles travaillent pour une agence de tourisme serbe. La cuisinière est guide dans toute l’asie depuis plus de 7 ans. Elle me débite d’une voix monocorde tous les pays qu’elle fait visiter. Quelle joie, quelle energie! Une personne très difficile à cerner tant elle pose les sujets sans place pour la discussion. En gros, elle va vivre en inde maintenant, et arreter de revenir en Serbie pour quelques semaines entre les voyages organisés. Elle m’explique qu’elle a changé de religion, changé de vie, et que sa famille ne l’accepte pas trop. Tout ça encore une fois, dit avec le ton d’une femme blasé au possible. Bon, ça aurait pu être intéressant de discuter, mais quand y a pas d’échange, comme avec le receptionniste de tout à l’heure, c’est ennuyant. J’ai pas envie de poser des questions constamment. La deuxième fille à me parler, une jolie serbe, habitant à Belgrade, n’est pas plus intéressante pour autant malheureusement. Entre 2 questions elle envoie des textos sur son téléphone. Bref, je mange puis je ne m’attarde pas, tout en les remerciant pour leur générosité.
Le lendemain, oh joie, il pleut. Il pleut beaucoup! beaucoup trop!! Impossible de partir pour le moment, c’est le déluge. Je fais un tour dans la ville avec mes habits de pluie. Certains endroits sont simplement inaccessible, faute d’un systeme d’évacuation des eaux plus performant. J’achète une brosse à dent à 1€, pour pouvoir nettoyer ma chaine de vélo. Je ne l’ai pas trop fait jusque là,

et pourtant, pourtant, je n’aime que toi,

ou plutot, pourtant je devrais le faire plus souvent. En effet, la chaine s’abime plus vite, se détend, et je perds de l’energie en ayant à la tendre quand je pédale.

Côte monténégrine, chagrine

Côte monténégrine, chagrine

Je rencontre un français qui voyage vers l’est, avec pour objectif l’Inde. Le dude, serein, ne s’en fait pas et voyage au gré du vent et de la pluie. Son objectif court terme est de trouver une plage de hippies en Grèce et de se caler la bas quelques semaines. Comme il touche le RSA, il a un peu plus de 500€ pour vivre par mois (et pour chercher du boulot normalement), et dans un voyage comme celui là, c’est largement suffisant 17€ par jour. L’auberge de jeunesse te coute 8€/nuit, la nourriture, 6/8€…tu peux même épargner! Ca fait quelques années qu’il voyage à droite à gauche, à base de CDD et d’allocations chomage. Y a pas à dire, le système français est sympathique. Après, j’essaie de ne pas juger au dela de ce que je peux me permettre. Chacun ses choix, et le jour où ça sera impossible de voyager avec ses allocs, et bien, on ne pourra plus le faire et voila. Reste à trouver comment gérer au mieux cette administration…question que l’on pourra penser insoluble tant le mot « administration » en lui même recèle une complexité sans fin. Je discute également un brin avec les potes du gérant de l’auberge de jeunesse. Ils sont guides pendant la haute saison, et le reste de l’année…ça chille. C’est ce qui s’appelle avoir du temps libre. Je n’ai pas de mal à imaginer le volume de touristes qui débarque dans la région, ni que ces quelques mois suffisent pour passer l’hiver. Tiens, d’ailleurs, saviez-vous que le Monténégro a adopté l’euro comme monnaie? Surprise! D’ailleurs, l’union européenne n’est pas trop d’accord avec ça, car les pays utilisant l’euro sont sensés respecter des règles précises, tout doit être dans un cadre quoi. C’est d’ailleurs pour ça que la Grèce est rentrée dans l’euro, ho ho! On se souvient bien du magnifique cadre doré qui entourait les comptes grecques. Malheureusement quand tout est dans le cadre et non dans le contenu…Trop beau pour être vrai. Bref, c’est à ce moment que la pluie choisit de s’arrêter, et je décide de me lancer! Et bien c’est un bon choix, car je n’aurai plus de pluie jusqu’à la fin de la journée.
Je vais en Albanie, je vais même plus précisément à Shkodër. y a une bonne trotte, genre dans les 100km. La côte est magnifique. Les nuages sont bas, ils caressent les sommets verdoyants de ce pays monténégrin. J’aime ces nuances de gris et de vert. Le truc moins sympa ici, c’est qu’il n’y a qu’une route sur la côte, donc pas mal de trafic. Moins pire que j’imaginais au final. Mais on n’est pas sur de la petite route bosniaque paumée. Y a du gros 4×4 bien cher qui passe. D’un coup, j’entends des coups de klaxon. Je me retourne et je vois 2 camping car qui croisent ma route. Excellent! Ce sont mes amis allemands de Jajce!! J’adore ces rencontres à l’improviste. Ils ralentissent, on s’esclaffe de ce hasard, on se prend en photo et ils poursuivent leur route. Ca donne le sourire.

Quand on dit Auf wiedersehen, on dit bien "Au revoir!" et on s'est bien revu en effet

Quand on dit Auf wiedersehen, on dit bien « Au revoir! » et on s’est bien revu en effet

Je continue vers le sud. Les paysages sont toujours aussi beaux. Les côtes, assez inaccessibles malheureusement, sont de toute façon bien occupées par des constructions d’un style plus ou moins bon.
C’est de la montée descente constante. Pas évident. Jusqu’au point ou la route se détourne vers le sud est, en direction de l’Albanie, et ça devient parfait. Un faux plat descendant, puis une grosse descente juste avant la frontière. Excellent.

P1010127

gestion toute balkanique des déchets

Un camping car de francais se trouve dans la file des voiture à la frontière, mais un peu pressé par le temps, je ne m’arrête pas discuter. C’est marrant néanmoins de voir leur plaque française et leur camping car old school.

OrthovsCatho : mais qui aura la plus grosse église?

* OrthovsCatho : mais qui aura la plus grosse église?

Semblerait que les orthodoxes  soient plus riches que les catholiques dans la région

Semblerait que les orthodoxes soient plus riches que les catholiques dans la région

Passage de frontière impécable, puis je fonce vers Shkodër. Je n’ai pas réservé d’endroits pour la nuit, mais je sais qu’il y a des auberges de jeunesse. J’avais pu observer après avoir franchi la frontière que c’était plus pauvre ici, mais j’en prends encore plus conscience lorsque j’arrive dans la ville. D’un coup j’ai des souvenirs d’Afrique qui remontent. Probablement cette odeur de brulé assez caractéristique, ces chiens dans les poubelles, ces routes mal entretenues, ces petites mobylettes, ces vieux vélos, ces batiments irréguliers…C’est marrant, je ne savais pas à quoi m’attendre, mais pas forcément à ça. Après, pas d’exagération non plus, on est pas dans un bidonville, loin de là. Simplement, il y quelque chose de très différent. La pauvreté est plus marquée que dans le reste des balkans. Je finis par trouver l’auberge que je cherchais. Elle fait partie d’un groupe d’auberges de jeunesse des balkans. Les 2 autres de kotor et Budva étant très bien, je ne vois pas d’objections à continuer l’expérience. Je prends une petite rue sombre qui ne mettrait pas en confiance, mais ca va, il n’est pas très tard encore.

C’est une maison en L, avec un jardin, très sympa. Je m’y sens bien rapidement. Douche, courses, spaghetti, sauce tomate poivrons, bière. Je me joins à un groupe dans la salle à ma manger. 2 potes néo zelandais/australien, 2 marmules, avec des bras monstrueux, des torses non moins gigantesques et des barbes qui leurs permettrait de se faire adouber vikings sans l’ombre d’un soupçon! Ils habitaient en coloc en Ecosse, avant de décider de partir en trip sac à dos jusqu’a Athenes depuis Helsinski. Ils sont attablés avec un autre australien, qui fait un tour d’europe et de la randonnée dans les montagnes balkanes, et d’un français, Clément, qui est parti de France vers l’Inde, en stop, parfois en bus/train quand c’est trop galère. Tout ce petit monde regarde des vidéos d’animaux qui se battent. Ces vidéos où un plus petit animal déjoue les pronostics en faisant fuir un plus gros. On aime bien ce genre de chose, quand ce sont les plus faibles qui l’emportent. On se dit que tout est possible, et puis ça a plus de classe, ça donne plus d’excitation. Quand je regarde un match de foot, que ce n’est pas un match de la France, ou un match entre une équipe francaise contre une équipe étrangère (admirez le patriote), je suis toujours pour l’équipe la plus faible. En gros, je suis toujours pour l’équipe qui joue contre le Barça. C’est toujours plus marrant.
Donc je mange mes spaghetti, et discute un peu avec ces messieurs. Clément et les 2 potes vont à Tirana le lendemain, donc il y a des chances qu’on se recroise. Je suis fatigué alors je ne prolonge pas l’entretien. Demain il y a 130km pour Tirana, ça va rouler.
Le petit dej est offert, et ça c’est cool. Café et patisserie au chocolat. Le classique des balkans. Ca stuffe et ça lance une journée comme il faut. Malheureusement il pleut…Mais l’averse est de courte durée. Il doit pleuvoir plus dans la journée. Clément hésite à faire du stop, et éventuellement se prendre la saucée en attendant…les joies du voyage.
De mon côté, je prends la route, confiant. Et j’ai bien raison! Pas une goutte de pluie pendant la presque totalité du trajet. Une grosse saucée sur les 20 derniers kilomètres…mais quand on sait qu’on arrive…c’est moins embêtant. J’ai droit à une jolie route, peu fréquentée pour commencer. Aujourd’hui c’est plat. C’est pour ça aussi que je me permet ces 130 bornes. je vois quelques montagnes au loin, c’est vert, c’est la campagne. Je me retrouve soudain sur une route bien mieux bétonnée, qu’elle n’est pas ma surprise moi qui croyais ne suivre que des petites routes secondaires. 10km plus loin, le doute n’est plus possible, j’ai pris la nationale. Aie, repiquage vers la route campagnarde, faite de gros blocs de ciment posés les uns après les autres. Avec le temps, et l’usure, ces blocs s’écartent, et ça fait clac-clac, clac-clac, clac-clac, et les sacoches subissent, patiemment. Régulièrement apparaissent des mini bunkers.

Joli petit champignon albanais

Joli petit champignon albanais

Le dictateur fou avait en son temps ordonné la construction de 700 000 de ces bunkers, extrêmement résistants, capables de se prendre une bombe sur la tête sans être détruits. Ils ont même fait l’expérience avec un humain dedans, et ce gars, selon le guide du free walking tour de Tirana s’en est sorti vivant, en héro, avec surement 2 oreilles en moins et une raison vacillante. L’Albanie a été complètement coupée du monde pendant des années. Ce dictateur, donc je retrouverai un jour le nom, s’etait en effet fâché avec toutes les plus belles dictatures du moment, c’est à dire l’URSS, la Chine, la Yougoslavie…Magique! J’en revenais pas quand j’ai entendu ça. Je me demande bien ce qui a poussé tout un pays sous la coupe de ce fou. On m’a conseillé de lire Hannah Arendt et son livre sur le totalitarisme. Voila un challenge pour le Charlox! M’enfin, on verra plus tard. N’empêche que ça sera toujours mieux d’avoir vu et entendu toutes ces histoires, pour ensuite se faire une idée plus précise de ce qu’est une dictature, et comprendre (si peu!) ce que peux représenter une telle privation de liberté au nom d’idéaux irrationnels détournés à des fins personnelles.

Le train ne sifflera pas 3 fois avant de passer et de me forcer a accélerer mon selfie

Le train ne sifflera pas 3 fois avant de passer et de me forcer a accélerer mon selfie

Alors que je roule le long d’une voie ferrée qui semble abandonnée, l’envie me prend de faire une petite photo. Je ne sais pourquoi mais j’adore les rails, les trains abandonnés, le train en général d’ailleurs. C’est un moyen de transport extraordinaire. Collectif, tout en préservant une certaine intimité, confortable, plutôt silencieux, relativement rapide (admirez la puissance du « relativement »), et surtout, il permet de voir défiler du paysage. Une vraie source d’inspiration! bref, je me met en place, lorsque je vois au loin une masse sombre s’avancer. pas besoin d’attendre 3 heures, c’est bien un train qui arrive!! haha. Les rails étaient tellement abimés, l’herbe poussant partout, et tellement accessibles, justes à côté de la route, que j’étais certain de leur abandon. Surprise! bref, je laisse passer le tas de ferraille, et prends cette photo, méritée.
Au détour de la route, un gigantesque terrain, sur lequel se dresse des cheminées géantes ainsi que de vieux batiments, de vieilles usines probablement, dont il ne reste que l’ossature fatiguée, détruite. Des ruines partout sur cet énorme terrain. Qu’est ce qui pouvait bien être produit ici? Je me le demande, voyez-vous. Et je n’ai pas la réponse, héhé. Surement du bon gros matos communiste, dont le fer a du rouiller entièrement aujourd’hui, se fondant à la terre dont il était issu. En tout cas, c’est très impressionnant. Ces lieux silencieux sont propices à l’écriture de romans, ils stimulent l’imagination.

La fumée n'en sortira plus

La fumée n’en sortira plus

 

Abandon et destruction : pourquoi? Comment? Notre enquête exclusive ne parlera pas de ça aujourd'hui.

Abandon et destruction : pourquoi? Comment? Notre enquête exclusive ne parlera pas de ça aujourd’hui.

J’ai à nouveau quelques passages de grosse route fatiguants. je décide de bifurquer dans un raccourci dont ma carte a le secret. Les restes de béton se transforment rapidement en graviers. Je dois franchir des petits cours d’eau, rien de bien méchant, au contraire, ca pimente le trajet! Puis arrive la pluie…qui aura du mal à me dire au revoir jusqu’à Tirana.

L'équilibre du selfie semble rompu. trop c'est trop.

L’équilibre du selfie semble rompu. trop c’est trop.

j’arrive dans une auberge de jeunesse trempé et la fille qui m’ouvre est plutôt surprise! l’effet de surprise. Une bonne tactique militaire, comme lorsque les dudes sont sorti du cheval de Troie, mais à vrai dire, puisqu’on en parle, honnêtement, qui croirait une telle histoire? J’y pense de temps en temps, et j’ai surtout l’impression qu’il y a un gars qui a voulut lancer une expression, et qui a créé toute l’histoire pour rendre plus vraisemblable son expression « un cheval de Troie ». Mais c’est une autre histoire.

Tirana : une ville qui donne envie

Tirana : une ville qui donne envie

Je retrouve, avec joie, Clément! Toujours à se boire de bonnes grosses pintes avec les 2 gars de Shkodër. Mais pour moi ce soir c’est spaghetti et skype avec Mademoiselle Nilsson. On se prend au moins 2 bonne heures, et ca fait du bien. Puis dodo.
Le lendemain, mardi 26 avril, je pars avec Clément pour un free walking tour. Le soleil brille, éblouissant. Le guide est sympa, intéressant. Je n’ai plus en tête tout ce qu’il nous a dit malheureusement pour moi, heureusement pour vous. Mais en gros, le communisme pour eux c’était la dictature, pure, la fermeture du pays au reste du monde, c’était la propagande quotidienne, la destruction de beaucoup de lieux de cultes, anciens entres autres. Aujourd’hui les différents lieux de cultes se reconstruisent, avec les capitaux des pays plus riches concernés. A l’image de la Grèce finançant à Sarajevo l’église orthodoxe, ici c’est la Russie qui aide. Nous pouvons voir l’église avec une statue de Mère Theresa. En effet, elle vient d’Albanie. C’est une personne très importante ici. Nous voyons la maison du dictateur, et de sa femme. Le fameux Caucescu. Construite en plein centre de Tirana. Le batiment est toujours tel quel. Inutilisé. Ils ne savent pas quoi en faire. Je suis sur pourtant qu’il le vendrait cher. A VENDRE : ancienne maison de dictateur, construite sur un model communiste, charme certain. Salle de torture au sous sol, chambre de prisonniers en état. Donnera une aura incroyable au propriétaire!

Je me disais : pourquoi on installerait pas des montagnes autour de Paris? Moi je dis, installons des montagnes autour de Paris! regardez le somptueux exemple de Tirana! Ce qu'on fait les Albanais peut être fait par les Francais de bonne volonté.

Je me disais : pourquoi on installerait pas des montagnes autour de Paris? Moi je dis, installons des montagnes autour de Paris! regardez le somptueux exemple de Tirana! Ce qu’on fait les Albanais peut être fait par les Francais de bonne volonté.

A la mort du gars, ils lui ont construit un musée. Magnifique pyramide style egyptien, tonnes de béton. Pareil, ils savent pas quoi en faire aujourd’hui. Par contre on peut monter en haut assez facilement. Paraitrait que la descente n’est pas aussi facile.
On se promène ensuite avec Clément dans l’espoir de trouver un petit restau sympa. On se mange finalement un sandwich puis on se ballade, au hasard des rues, au hasard de la conversation. J’apprécie vraiment ce moment. C’est un gars intelligent, qui n’a que 23 ans si je me souviens bien, avec cependant une forte volonté ainsi que de la maturité. A son age, j’étais loin d’avoir compris tout ça. Bon, ca ne fait que 3 ans, et certains pourront, à juste titre appeler à la retenue quand à l’importance donnée au volume relatif de ces 3 années d’écart. Et je leur donnerai raison, mais ce que je vois c’est qu’il y a de réelles différences dans le développement personnel. J’ai bossé mes 3 ans et 3 mois pour CSC, et je sais aujourd’hui que ce n’était pas ce qu’il me fallait. Question d’organisation, question de management, question de sujet, d’engagement, de projets…un peu de tout j’imagine. Surtout, et c’est très clair, une question de maturité du dude qui vous parle! Cette expérience est loin d’avoir été inutile! très loin. Mais quand je vois des dudes comme clément, qui ont passé 1 an au mexique, bossé à Madrid, et se disent d’un coup, en fait je vais simplement partir en stop en Inde et voir ce que je fais la bas, je me dis, c’est stylé. Je fais un peu la même chose, mais plus tardivement. Ca aura été un des points les plus forts de ce voyage, les rencontres. J’ai toujours entendu les gens dire » j’adore voyager, voir de nouvelles choses, faire des rencontres… » pour moi ce n’était que du blabla. Mais aujourd’hui, si on me demandait ce que j’aime dans le voyage, je dirai « se challenger, voir de nouveaux paysages, de nouvelles cultures, et faires de nouvelles rencontres… » et je le penserai sincèrement. j’écris ce texte en Russie, 1 mois et demi après les faits. Et j’ai déjà un paquet de recul en plus. Les rencontres, ca veut dire la discussion, l’échange. Parfois, pas d’échange, mais une découverte de l’humain. Comment les gens autour de nous pensent? Comment voient-ils la vie? Qu’est ce qui leur parait simple, compliqué, qu’est-ce qu’ils aiments, pourquoi font-ils ci ou ça? J’apprend énormément en discutant avec toutes ces personnes. C’est quelque chose dont j’ai déjà du parler un peu plus tôt. Mais c’est vraiment fort. Surtout quand il y a un échange, avec des questions réciproques, une réflexion. C’est quelque chose que j’ai pu rencontrer plusieurs fois dans ce voyage.
Donc nous voila maintenant discutant, une glace à la main. A peine 1€, pour un cornet surplombé de 4 boules de glaces…mais comment fais-je pour ne pas en prendre 30?? toujours est-il que je résiste. On s’assoie dans un petit café, on philosophe, on se transcende. Puis Clément se motive pour ce soir et décrète être chaud pour une ratatouille maison. Okay! Ca c’est parlé! On avise le petit marché, on se fait rouler par le vendeur ce qui nous déconfit tous les 2. Nous, des voyageurs de la première heure! des baroudeurs! Ca reste quelques euros, mais diantre! on sait bien qu’une fois qu’il nous a donné le prix, qu’on a les légumes en main, et qu’on a a pas lancé les négos, c’est rapé! Hé ouai, c’est la vie. On rentre à l’hostel, et on se lance dans l’épluchure, et la cuisson de tout ces kilos de légumes. On en a bien entendu beaucoup trop fait. En plus des 500g de pates, viennent quelques kilos de tomates, courgettes, poivrons et autres épices, herbes…Ca chauffe en cuisine! Ca fait du bien de faire une bonne platrée comme ça. On invite nos 2 potes costauds barbus à partager cette tonne de nourriture. C’est bon!

Flash info : une ratatouille tourne mal au coeur de Tirana. Un français reste sur le carreau, un autre sur l'arbalète. La cause du différent serait un dosage de sel non conformes aux respect des traditions familiales. Nous revenons vers vous dès que nous en saurons plus sur cet évènement tragique, mais pourtant si fréquent.

Flash info : une ratatouille tourne mal au coeur de Tirana. Un français reste sur le carreau, un autre sur l’arbalète. La cause du différent serait un dosage de sel non conforme au respect des traditions familiales. Nous revenons vers vous dès que nous en saurons plus sur cet évènement tragique, mais pourtant si fréquent.

Puis c’est petite bière digestive au salon avant de se coucher, serein. Demain, départ en direction de la Macédoine. Cette auberge est vraiment sympa. Le salon est chaleureux, le petit dej, bien que petit comme son nom l’indique, est bon. Avec un cuisinier italien, Luigi! comment ne pas l’être. Il y a un français qui est ici comme volontaire depuis quelques mois. Il est venu en vélo, et reste au calme avant de reprendre la route. C’est marrant. J’ai vu, notamment à Sarajevo, d’autres personnes qui travaillent comme volontaires dans les hostels. Ils ne paient pas le loyer, peut etre leur fournit on à manger. Ce n’est pas grand chose, mais quand on a envie de se poser quelque part après avoir voyagé, sans pour autant retourner chez soi, c’est une bonne option. Et puis à l’auberge de jeunesse, tu rencontres des gens, ta vie s’anime au fil des arrivées et des départs. Mais ça doit être assez fatiguant au bout d’un moment d’être dans cet état intermédiaire. Semi nomade. Pas vraiment chez soi, au contact de nouvelles personnes tous les jours, raconter sans arrêt les mêmes histoires aux gens…ou peut être est-ce mieux que je ne l’imagine. Mais ça ne me donne pas très envie. J’aime mieux rouler! Je discute également avec le patron de l’auberge et un de ses potes. Ils me racontent des histoires sur la police locale, leur stupidité, corruption et leur inutilité générale. Ca ne donne pas particulièrement envie d’avoir affaire à eux.
Un truc fou ici, c’est la culture de la voiture. Le guide nous avait raconté cette blague: « 1 allemand, 1 italien et 1 albanais sont au paradis. L’allemand explique qu’il conduisait sa nouvelle porsche à fond la caisse, qu’il a raté un virage et pouf, le voila devant St Pierre. L’Italien, lui, c’était une Ferrari. A 200km/h, il n’a pas anticipé le virage. Même sort. L’albanais, raconte qu’il s’est acheté une mercedes sport, chromée, puissante et classe. Mais il est mort de n’avoir pas pu s’acheter à manger ensuite. Fin de l’histoire » Bref, pour un pays pauvre comme l’Albanie, c’est simplement incroyable le défilé de voiture de sport, de 4×4 luxueux dans la ville, comme à la campagne! Ce sont souvent des voitures à plus de 30.000 euros, et régulièrement des modèles à 50.000 et plus! Notre guide nous a expliqué que lors de l’ouverture du pays au début des années 90, beaucoup de mercedes ont été importées. Une des raisons est que ce sont des voitures résistantes, avec une forte disponibilité de pièces détachées. Les routes albanaises ne sont en effet pas particulièrement soignées…En plus, leur moteur pouvait supporter le même type d’essence que celle utilisée pour les tracteurs, quelque chose comme du fioul, ce qui me semble est interdit en France. J’ai lu une histoire dans le new york times à propos de ce phénomène, daté de 2002, où ils expliquent qu’évidemment, personne n’achète sa voiture dans le garage mercedes. Trop cher. Les émigrés reviennent au pays avec une merco pendant les vacances, la vende sur place, puis repartent. Je n’ai pas tous les détails de ce système. En tout cas, il y a un réel culte de la Mercedes, et au dela, de la belle voiture en général. Le nombre de laveurs de voitures sur le bord de la route en atteste.
Je dis au revoir à l’équipe de l’auberge le lendemain, et c’est un nouveau départ…

Des montagnes pour Paris! Des montagnes pour Paris!

Des montagnes pour Paris! Des montagnes pour Paris!

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