Et voilà un nouveau trip vélo qui fait plaisir. Entre 2 lieux de villégiature, l’un du côté de la Touraine, et l’autre dans le Vercors, on s’est dit que ce serait pas mal de caler 3 jours de Bike Trip si possible dans un coin pas dégueux. On a donc intérrogé google earth, tâté les courbes de dénivelées et l’épaisseur des forêts, ainsi que les cartes des réseaux TER. Notre choix s’est finalement porté sur la partie orientale du Massif central : le Livradois et les monts du Forez, un petit bout d’Ardèche et de vallée du Rhône, avant la remontée vers le Massif du Vercors.
Papa et moi devions former la plus petite des équipes. Frère Jean a décidé de se joindre à nous, attiré à la fois par l’aura que nous dégagions, et les 3 jours d’ensoleillement prévus par Miss Météo.
Samedi matin, on prend le train à 7h à Azay-le-rideau. A 13h nous descendons à Clermont-Ferrand. Après une première pause-déj digne de ce nom, on commence à pédaler direction Ambert. Pour éviter les grosses routes, on choisit les petites départementales. Comme souvent, l’absence de voitures est synonyme de montée-descentes gratuites. On tient bon. Le pack est bien formé, et nous remontons au vent.
Au fur et à mesure qu’on s’éloigne de Clermont, le coin devient de plus en plus chouette, moyenne montagne parfois dominée par un château, et sur ses flancs des forêts et des beaux champs de blé, qui dorent au soleil, et se courbent souplement sous le vent. Dans ces conditions, c’est très agréable de pédaler. Jean pour qui c’est la première sortie cycliste en famille, affiche la meilleure des formes et goûte également au spectacle.
Après un petit col à 996 m, on redescend sur Ambert pour y dormir. Ici-bas, l’ambiance est à la fête, ce sont les fourmofolies : des vaches sont alignées dans les rues d’Ambert, à brouter le foin comme aux champs, des tracteurs à l’arrêt délimitent l’espace piéton où l’on sert généreusement de l’aligot, des patates revenues dans du cantal et des oignons, accompagnés d’une belle saucisse. On s’assoit sur des grandes tables de pique-nique, sous des chapiteaux montés pour l’occasion. Les bières coulent à flot, et les langues se délient. C’est donc le ventre lourd et l’esprit en paix que nous nous endormons ce soir-là.
Le lendemain, on se fait un petit 120 kms avec près de 1800 m de D+. Mais là encore, on se régale. Notamment entre Craponne et Yssangeaux, on aperçoit dans la descente un bon nombre de dômes volcaniques depuis longtemps assoupis. Ils appellent ça les « Sucs » dans la région. On traverse la Loire qui vient prendre sa source un peu plus haut en Ardèche. On se sent léger, nous avançons tranquillement malgré les quelques côtes du tracé.
Cependant, Jean trouve cette légèreté de l’être insoutenable, et, suite à une pause DoMac, s’en va manger le bitume… Heureusement pour lui, la chute est sans grands dommages, en dehors de quelques éraflures. Dans l’après-midi nous remontons jusqu’à Lalouvesc où nous attend un bon lit moelleux. Ce village est un lieu de pèlerinage assez connu dans le temps, avec au bas mot 100 000 paysans qui y passaient chaque année pour se recueillir sur la tombe de 2 saints enterrés à Lalouvesc : Saint Régis, et Sainte Thérèse. Mais aujourd’hui, l’ardeur de la foi s’étant quelque peu estompée, la moitié des hôtels sont fermés ou abandonnés… Toutefois, Lalouvesc garde un certain charme, avec ses ventes de vierge et de chapelets et ses très belles vues sur les environs.
C’est le lendemain que nous récoltons les fruits de nos efforts de la veille. Après un départ légèrement différé car nous ne retrouvions pas la patronne de la pizzeria chez qui nous avions une ardoise, on s’enfile pas loin de 40 kms de descente entre Lalouvesc et Tournon-sur-Rhône. Autant les muesli au chocolat au petit-dej, j’avoue c’est pas mal du tout, autant une descente de 40 kms avec des collines et des gorges dans tous les sens c’est carrément super buen ! Genre Muesli + Brioche toastée beurrée + Massage du cuir chevelu ! Che pas si tu vois le truc.
On traverse ensuite le Rhône, et on rejoint Coco le comparse a Alixan, capitale des villages circulaires du pays Dromois pour s’enfiler tomates, fromage, saussback et bières bios.
C’est pas le tout mais il s’agit de se bouger le derch : il nous reste un petit morceau à avaler avant la destination finale. J’ai nommé le Col des Limouches à 1086 m d’altitude, soit 660 m de dénivelé + en 11 kms. On l’entame aux alentours de 17h. On le finit vers 18h avec 3 français sur le podium : Jean en first position (insolente jeunesse), Papa en deuxième et votre serviteur en 3e. On a plus qu’à se laisser descendre jusqu’au Ranch Valley’s pour une tartiflette de folie !!
Et voilà 3 jours de vélo comme on les aime, au soleil, avec une nature généreuse et des villages en fête. Hasta la vista !