CLERMONT – CLERMONT : FORETS ET COLS DU MASSIF CENTRAL

Image

189 kms en 2 jours – Mai 2013

Gens : Rapha, Louma, Charlox, BamBam.

Premier jour : de Clermont-Ferrand à Riom-ès-Montagnes, 91 kms

Deuxième jour : de Riom-ès-Montagnes à Clermont-Ferrand, 98 kms

Départ de Clermont, ville froide et un peu moche. Beau ciel bleu et sec, on se ravitaille au 1er qu’on trouve en faisant la razzia sur les snickers, bounty (kiffe) et Twix low cost. C’est pas le 1er raid et on a connu la faim. On s’en fourre dans les poches parce qu’elle vient vite la garce. Rapha est en tout noir il lui manque juste le masque et la cape. Son Tornado qu’il a baptisé Black Swag connaîtra une triste fin l’été suivant, écrasé par une valise ou un voyageur bien con, on ne saura jamais. Je le vois encore, piaffant d’impatience, trouvant toujours son maître trop lent, rêvant de cols et de descentes aux freins brûlants ! Paix à son âme. Charlox est tranquillle, vélo soft, softshell, chelle confortable. Il sait que ça va pas être facile mais ne le montre pas. Ptites blagues, calembours, gueules de con, mais l’air de rien il reste concentré. Depuis il s’est inscrit au triathlon et veut un corps d’athlète. C’est un bon gars. A côté y’a Bambam (expression qui lui est chère et qui résume bien son volontarisme et son absence de réflexion, c’est aussi une chanson dynamique de King Charles). Bambam a empilé ses multiples couches, damar, Tshirt, pull, polaire, re-polaire et gros manteau de 15 kg . Autant de pauses au cours de la montée, autant de poids dans son sac, et finalement autant de dons à nos différentes personnes. Quant à moi, j’ai un vélo blanc et le mollet frétillant, je suis bouillant.

Le plein fait on enfourche, traversée rapide de Clermont en faisant gaffe de prendre la bonne sortie et on attaque la 1ère montée. Bambam commence son sketch et son gros sac prend de la bedaine. On reconnaît que sa brèle, Tinazzi, n’a pas de plateau pour la montée. A l’époque le cycliste était un chaud, et puis il n’avait pas les 20 kg de fringues sur le dos. On se fait doucement les mollets, on aperçoit des puy par ci par là, en pierre noire ou recouverts de forêt. Ca fait d’abord plutôt minier puis ça se transforme en collines.

Le Clan des Anciens se réunit à l'écart

Le Clan des Anciens se réunit à l’écart

On grimpe par des petites routes peu empruntées, rythme soft et le groupe s’écartèle doucement. En arrivant sur St Nectaire, beau village de la France éternelle, perché sur un monticule et qu’on surplombe, tout est noir. Les nuages se sont concentrés, bien tassés, et font un plafond dense au-dessus du bled.

Juste avant Saint-Nectaire, sous la pluie

Juste avant Saint-Nectaire, sous la pluie

On dévale sous la pluie, descente casse gueule où il faut : profiter de la vue, le coin est grandiose et on a pas envie d’en louper une seule goutte, descendre bien vite parce que c’est comme ça que c’est drôle et puis parce que les 1ère gouttes nous réveillent le visage, zipper son blouson (lâchage de guidon) parce que ça caille quand on est dans le vent ! On se prend tout de même la sauce mais on parvient à s’abriter sous le porche de l’église, avant de casser la croûte dans le resto à côté.

Au resto, BamBam est en mode Fakir

Au resto, BamBam est en mode Fakir

Après je ne m’en souviens pas trop. Début de montagnes verdoyantes avec des vallées relativement encaissées, route mignonne puis on arrive à Rion es montagne où l’on se tape une royale pizza devant un match de ligue des champions avant de s’écrouler à quatre dans la même chambre d’un petit hôtel bordant la zone industrielle, très sympa. Raphaël parle pendant une bonne partie de la nuit… Un jour je le ferai taire, définitivement.

A Rion es montagne, en route pour la pizza

A Rion es montagne, en route pour la pizza

On repart de bon matin direction … Clermont ! La route passe par des hauteurs de plus en plus fraîches, avec des lacs bien plats aussi. Ils ont installé une station de ski dans le coin, Super Besse, mais ce n’est plus trop la saison, on voit déjà des arbres en feuille malgré la neige qui les entoure.

La côte en lacet au milieu des champs de colza

La côte en lacet au milieu des champs de colza

Ca monte et ça descend bien, BamBam s’en use les guiboles et on finit par se répartir les 10 kilos de fringues que contient son sac, l’un de ses genoux menaçant de lâcher. C’est un bon partenaire de trip, mieux vaut l’économiser. Et on arrive comme ça gentiment à Clermont après être passé par Contin, ville peu mémorable (Pas un seul souvenir en tous cas…), on s’envoie la visite express de la cathédrale avant de prendre le train et une prune, dans le train, pour nous apprendre l’existence du supplément vélo. Le truc est à priori de ne pas s’installer juste à côté de son vélo, et de ne pas se faire repérer comme un éventuel propriétaire dudit vélo, genre le mec un peu crade, en cycliste, qui dort limite encore avec son casque et ses lunettes de soleil (le coup de barre ça prévient pas). A travailler.

 

Louma

1305CleCle4b

1305CleCle5b

Super Besse

Super Besse

Une belle brochette

Une belle brochette

Dès qu'on a trouvé l'abri, la pluie s'est arrêtée

Dès qu’on a trouvé l’abri, la pluie s’est arrêtée

Affiche de notre prochain court-métrage : la brute, l'idiot, et le nabot

Affiche de notre prochain court-métrage : la brute, l’idiot, et le nabot

1305CleCle10b

1305CleCle2b

Nous étions dans un état proche de l'Alaska

Nous étions dans un état proche de l’Alaska

Les voitures se font plus petites en nous voyant débouler

Les voitures se font plus petites en nous voyant débouler

Un peu avant d'arriver sur Clermont

Un peu avant d’arriver sur Clermont

DIJON – SAINT-DIZIER : A L’ASSAULT DU PLATEAU DE LANGRES

Image

223 kms en 2 jours – Avril 2013

Gens : Louison, Bambam, Caroline, Rapha, Charlox, Baudouin.

Premier jour : de Dijon à Langres, 101 kms

Deuxième jour : de Langres à Saint-Dizier, 122 kms


Gros gros week end encore une fois. Vla t’y pas que le samedi matin, 8h36, tout le monde en voiture ! Alors que la moutarde nous monte au nez, nous nous raillons de la vitesse peu excessive de ce train. Outre ces heureux jeux de mots, ce trajet sera surtout une douce fin de nuit allongé sur des sièges bien heureusement vacants avec la tête entourée d’une écharpe pour empêcher cette stupide lumière de venir agresser mes pupilles.

Mais debout les morts! Nous sommes déjà à Dijon. On charge la mule de victuailles diverses et équilibrées : saucisses à faire griller sur le feu, chamallow à faire fondre sur le feu, bière à boire au coin de ce même feu. Je ne me souviens pas du reste, probablement un peu d’eau, des faux twix a te dégouter des barres chocolatées, et quelques pommes sans grand intérêt vu que c’est pas la saison.

Nous chargeons direction Langres à travers les plaines de la Côte d’or et la Haute-Marne. Le temps nous gâte. Ciel bleu, quelques nuages, les paysages sont très beaux. Ca file doux, ça file droit. Direct, y a de la négo dans l’air. Lorsque les attributs du sujet, Raph en l’occurrence, sont posés, il est clair que celui-ci gardera la carte. On ne prend pas la carte à un Raph. Un Raph possède, maitrise et explique la carte à ses frères de meute. Raph garder carte, ok ? Bien entendu, nous avons encore été abusés et comme par hasard on prend un chemin un peu plus long que prévu (« nan mais tu vas voir c’est super joli, et puis quand y a des montées c’est beaucoup mieux, y a plus de charme c’est évident. »), qui, adroitement, ne va pas droit au but justement. Mais bon, lorsque les week end vélo seront une démocratie ou j’aurai mon mot à dire, ils n’existeront surement plus en fait. Alors, je me tais et je trace ma route !

En haut d’une bonne côte, l’heureux évènement arrive enfin. On mange et on vide les bouteilles de pinard. Ça rigole rapidement aussi sec que cette bonne piquette et c’est déjà l’heure de la sieste. Puis on a quand même un bon 60 bornes à finir avant d’aller dormir. Donc, vaillants, et surtout réalistes, nous repartons.

Ça descend, ça monte, ça discute, ça freine. Que du bonheur. Je ne vous mentirai pas, je ne me souviens plus de cette partie. Je suis un mec honnête. Toujours est-il qu’on arrive à Langres sous un soleil magnifique et qu’on s’active pour faire des courses supplémentaires pour le soir. En fait on avait p’tet pas acheté les bières avant. Mais ça reste anecdotique, enfin je crois.

Langres c’est une mini colline posée au milieu de la plaine, c’est très choli. Un p’tit coup d’œil au village fortifié puis on se met bien à la pizzeria. Vous comprendrez que je ne cherche pas particulièrement ici à éduquer le lecteur qui, sans nul doute, trouvera cette description quelque peu succincte, voire réductrice mais surtout à retranscrire l’émotion. Et là, le lecteur finaud remarquera surement que l’émotion collective post journée vélo était concentrée dans la pizza à venir.

Langres

Langres

Ah ! Les samedi soir après avoir pédalé autant de bornes, un vrai plaisir. On est lessivé, on est bien. On discute de choses plutôt pas forcément toujours recherchées car à quoi bon ? Mais surtout on chill sévère ! Et après ce repas, on a plus qu’à chercher un endroit où dormir, près du lac de La Liez.

La nuit est presque tombée quand nous sortons du restaurant. La vue depuis les remparts de Langres est très belle. Le lac de Liez est proche. Après quelques hésitations, nous posons les vélos et commençons à monter les tentes sur les rives du lac. Le feu crépite rapidement grâce à la maitrise du Bam Bam. Maitrise, impatience, ou les deux. Car notre fier compère n’attend qu’une seule chose depuis le départ de la pizzeria : les saucisses grillées! Pas besoin de faire remarquer à notre finaud lecteur que nous avions acheté des saucisses avant de finalement manger dans un restaurant. Ce qui pourrait a première vue (et à quelques suivantes aussi) paraitre incohérent, se révèle finalement plutôt intelligent. Une bonne saucisse, une bonne bière. Une bonne bière, une bonne saucisse. C’est mathématique, c’est logique, c’est rationnel. On se met bien t’as vu.

Barbeq

Barbeq

Ensuite c’est dodo. J’ai la chance de partager ma tente avec le gros bambam. Moi qui rêvais de romantisme, me voilà servi. Monsieur prend toute la place sans grande gêne. Bref, belle nuit.

Au réveil, grand, beau, magnifique soleil ! Ça brille de mille feux ! On s’enfile brioche et jus, et nous voilà prêt. Nous n’oublions pas de passer admirer les merveilles de la nature humaine : Raph, franchement, wow.

Bord du lac de la Liez au matin

Bord du lac de la Liez au matin

Cette journée sera assez intense. Nous suivons le canal qui remonte de Langres à Saint Dizier. C’est plat, mais c’est long ! On doit avoir environ 110km à faire, et un train à prendre à 18h37, pas le temps de trainer. Le chemin près du canal n’est pas optimal pour les vélos de courses, ça vibre dans tous les sens et les ornières sont parfois un peu rudes. Mon valeureux Zoran, lui, tient la route comme toujours et ne se plaint jamais. Le temps est vraiment agréable et les paysages le sont tout autant. Une pause midi un peu trop courte (on nous sucre la sieste, et si ça continue, qu’est-ce qui restera pour nos enfants ?! c’est une honte !) permet à l’intrépide Bam de se tremper dans la Marne. Nous voilà déjà reparti, les jambes lourdes. Ca déroule. Raph fait son beau et offre son corps à dame nature qui darde ses rayons dorés dans notre direction. Pas vraiment le temps de s’arrêter pour se poser. Alors que nous approchons de Saint Dizier, et que le timing est bien serré, Bam Bam (c’est la 3e fois que je le cite celui-là), décide de crever pour nous ralentir. Mais en bon professionnel, nous réagissons au quart de tour et PAF ! La roue est changée. On arrive au train et on a même le temps d’envoyer Baudouin et Cécile en éclaireur pour nous acheter des trucs à manger !

Le long du Canal

Le long du Canal

Le péril jeune

Le péril jeune

1304DijSdi12

Crevage du Bam

Encore une fois le trajet de retour est bien bon. On est crevé, on discute, Raph en profite pour ressortir un de ces livres dont il a le secret : « Mise en perspective de la philosophie Chrétienne au travers du prisme musulman durant le 13e siècle » ou bien encore « Classes sociales : limites d’un système analytique dépassé par les causes de sa renaissance». C’est un secret de polichinelle mais je dois quand même vous dire que l’intéressé, en plus de ne rien comprendre à ce genre de bouquins, ne prend pas non plus la peine de les lire. Alors peut-être qu’il décidera un jour de laisser tomber et d’arrêter d’essayer de nous impressionner…qui sait ? En tout cas il a créé des vocations car nous avons récemment vu son compère le Big Bam sortir un livre au titre éloquent : « le développement de cellules infectieuses dans un environnement sanus corpore etam lingeria cassus, et l’impact de la michrosondrie sur le système décimal ». Son boulot parait assez high level à celui-là. Y en a marre des bourgeois intellos ! Je vous quitte donc là dessus et en vous précisant que le reste du voyage s’est bien passé.

Bises

Charles

Charlox et ses deux sacoches pleines

Charlox et ses deux sacoches pleines

Beauté du canal

Beauté du canal

Quatre bonhommes

Quatre bonhommes

Bam renifle son doigt laissant Baudoin indifférent

Bam renifle son doigt laissant Baudoin indifférent

Couple of the year

Couple of the year

Le péril jeune

Le péril jeune