VICHY – VICHY : ET ILS LÉCHÈRENT LE SOL…

130 kms de Vichy à Ambierle à Vichy – Mai 2014 

Gens : BamBam, Riton, Charlox, Géro, Raph.

Premier jour : de Vichy aux environs d’Ambierle, 63 kms

 

Deuxième jour : d’Ambierle à Vichy, 67 kms

 

Monstre d’acier incontrôlable rendu fou par la pluie et la bêtise des gens, l’Intercités 67434 pourfendait la campagne à toute berzingue, emportant dans ses chiottes un cycliste éperdu cramponné au loquet défectueux d’une serrure mal vissée.

Ainsi commença la chevauchée fantastique de la horde des Hurlefatos, ainsi faillit-elle s’achever.

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Vichy, au petit matin. La pluie, les passants à l’air louche, coupable. La statue du Maréchal, une fiente sur le képi. Les passants toujours, qui baissent la tête quand on passe. Le marché. Ça s’observe, ça cherche la faille. Ça chafouine sur la volaille avec des airs de grands soirs. Ça se lance des petites phrases assassines avec des sourires de braves gens. La pluie encore. Vichy, ville de collabo. Le temps n’a pas de prise sur ces choses là. Des abrités, des foutus abrités.

L’appel des grands espaces, le contre, la quête du 9e vent, tout en nous commandait le grand dehors. On s’enfonça dans la pluie épaisse et collante qui caractérise les zones de néphesh, le guidon rivé au casque, le casque rivé au crâne et le crâne rivé à l’idée qu’ensemble nos vifs étaient plus forts. Nous étions la rapidité, le mouvement et l’écart. Une boule de vélocité. Nous étions faits de l’étoffe dont sont tissés les vents.

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Les Hauts de Hurlevents. Un endroit tout pourri où Raph nous a conduits sous prétexte de remonter à la source du Furvent qui serait le 7e vent majeur blablabla. Franchement, c’est un vrai trip de boloss, faut être corniaud pour mousser sur des salades aussi tordues. Bref on s’est tapé une côte sous la flotte pour contempler un sale panneau tout boueux planté au milieu d’un champ qui ressemblait à rien, même pas au champ qu’il était censé incarner.

Les bogoss avant le massacre en l’église de Chatel-Montagne.

Loin d’étanchéifier notre soif, la pluie nous creusait des envies de citerne. Loi d’Archirède : le liquide appelle le liquide. Et quand la horde des Hurlefatos a soif rien ne saurait l’arrêter, pas même le parvis mal sertie d’une église 12e siècle. L’orage grondait, les chiens hurlaient, les trombes trombaient mais rien ne troubla suffisamment la horde pour lui faire lever la tête. Prise d’un soudain accès de piété, ses membres baisaient le sol à pleine bouche, trempant au passage leurs lèvres gercées dans des flaques d’un vieil Armagnac dix ans d’âge, objet croissant de leur dévotion frénétique.

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Ils avaient la dalle

 

La suite ne fut que pluies, forêts, forêts, pluies, pluies, forêts.  Si tu survis à Vichy, tu es prêt pour passer l’hiver en Picardie. Notons au passage la belle expansion d’AirBnB qui couvre jusqu’à ces régions hostiles et hermétiques à toute forme de tourisme autre que le tourisme éolien. (forme particulière de tourisme qui consiste à sillonner des bleds tout pourris sous prétexte de remonter à la source des vents blablabla cf.plus haut).

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Avant d’arriver au gîte

Le samedi fut placé sous le signe de la pluie, le dimanche sous celui des avaries. Une longue suite de merdes physiques et mécaniques qu’en bon chrétiens, le le Riton et le Bam égrenèrent pieusement tout au long de la journée. De crevaisons en tendinite, de tendinite en crevaisons, de crevaisons en crevaisons, de crevaisons en crevaisons, nous finîmes bon an mal an à boucler la boucle. L’homme ou la machine, la question est ouverte, on retiendra malgré tout qu’aucun des deux avaricieux ne termina la quête sur sa machine d’origine.

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Les dudes

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L’étrange oiseau que voilà

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Les brigades du tigre sont de retour

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Kakachi-sensei

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Pose devant le village de Lacotte

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C’est là que les ennuis commencent…

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Je viens de te lâcher un petit vent

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Les ennuis continuent

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Juste avant d’arriver à Vichy

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Ils sont irrésistibles

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En résumé, pour faire une belle Quête vichoise, il vous faut :

  • 5 hordeurs : Raph l’Aéromètre, Charlox le fat Troudbaldour, Riton le Pilier, Geraud le Combattant Protecteur, Bambam l’Eclaireur
  • Une flasque d’Armagnac (à laquelle vous pouvez éventuellement enlever un s)
  • Du zèphe, de la flotte et du froid
  • Un zeste de neige (ingrédient indispensable à toute quête qu’elle soit vichoise ou pas)
  • Un vent avec un nom fatos pas encore pris
  • Un casque à pointe pour draguer de la collabo vichoise
  • Beaucoup de chambres à air en rab
  • Un Intercité avec des chiottes défectueuses

Euss !!

BamBam

AVALLON – LES DEUX ALPES : DU MORVAN AUX ECRINS

Le 09/08/14 Avallon Lucenay-L’évêque, 74 kms

 

Train à 7h33 pour le début des vacances. A peine installés dans le compartiment, les camarades BimBoum et Grolouma dorment déjà en prévision des efforts à venir. Entre nous, je les sens pas ces types, pas fiables pour un sou, je tenterai de leur fausser compagnie à la première occasion. On change rapidement à Laroche Migenne, puis on arrive à Avallon sur les coups de 10h30. Heureusement, on connait déjà le chemin pour l’intermarché. On découvre qu’ils font des prix sur les pizzas au Flunch.

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Le temps de découvrir à qui il faut passer commande, et nous voilà avec 3 pizzas soit disant pour 3/4 personnes. On a bien fait de voir gros, la pâte n’est pas épaisse.

On enfourche ensuite nos montures qui trépignent d’impatience.

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Bambam : est resté enfermé dans une cave durant les 15 premières années de sa vie. Ne bouffe plus que des champignons

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GroLouma: son esprit est aussi épais que ses épaules, et dieu sait qu’il est baraque !

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Petite colline pour nous chauffer. Le nouveau plateau implanté sur Tinazzi (le vélo du Bam) semble tenir le coup. En tout cas pour l’instant. Le Morvan est vachement sympa, sauvage comme il faut, des lacs de temps en temps, de bels forêts sauvages, une campagne juste assez entretenue pour pas nous sentir perdus quand on débarque directement de Paname.

Drôle. On redescend tranquillement une colline, je suis situé à l’arrière du convoi, admirant les bocages vallonés, quand je vois détaler des vaches, visiblement effrayées par quelque évènement majeur. 20 mètres plus loin, je vois Louma à terre, le bras lacéré par les ronces, sa monture un peu plus loin.

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Se marrer ouvertement puis vérifier que ce n’est pas trop grave :-)

Le malheureux a oublié de regarder la route dans un virage (bah ouai on est pas toujours obligé de regarder la route en descente quand ça tourne). Heureusement la pente était douce, il s’en est tiré avec quelques égratinures légères. Un jour viendra, je ne serai plus là pour veiller sur lui. Dès lors, qui pour lui tendre la main et le relever lorsqu’il aura chuté ? Qui pour le soutenir au milieu de l’orage ? Qui pour le serrer dans ses bras en lui chantant une berceuse pour réconforter son coeur meurtri ?
Le vide pour seule réponse à mes questions m’amplie d’angoisse et de peur.
N’importe, continuons notre route.

En dehors des vaches traumatisées par la chute du pachyderme, quelques locaux ont repéré l’évènement. Ils nous invitent à venir partager leur fin de repas, soit une excellente tarte à la prune et aux abricots. Une famille mi française mi malgache, qui habite le coin, avec qui nous passons un très bon moment. Nous apprenons entre deux tisanes écossaises (comprendre « whisky ») que les vacanciers hollandais qui séjournent ici sont de vrais goujats : ces pieds plats viennent avec leurs voitures remplies de cochonneries des pays-bas, du gouda, du pain de mie, et du jambon stérilisé, de quoi tenir un siège mais sûrement pas de faire marcher les commerces locaux. Ils iraient même jusqu’à ramener leur matériel de bricolage plutôt que de faire appel à un artisan français. Il n’y a guère que pour la bibine qu’ils ont du se rendre à l’évidence : le jus de tulipe n’a jamais pu évincer un bon vieux bourgogne des caves de chez nous. Nous ne manquons pas de nous montrer désagréable avec tous les bataves que nous croisons.

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Les barbares nous épient

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Petite sieste au bord du lac

Le soir on plante la tente au camping municipal de Lucenay-l’évêque pour notre première nuit.

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Le 10/08/14 de Lucenay-l’évêque à Petit-Noir, 112 kms

 
 

Nous partons au petit matin dans les monts du Morvan.

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La portion juste avant Pommard est assez jolie. A Beaune, Papa nous rejoint pour la suite du voyage.

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Après quelques heures de réglage vélo, nous partons vers l’est et les monts du Jura. On joue avec le Doubs et la Saône qu’on enjambe dans un sens puis dans l’autre aux environs des Bordes et de Saunières.

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Un peu avant Neublans-Abergement, les nuages gris se rapprochent dangeureusement. On trouve refuge dans un hangar agricole juste avant que la première averse s’abbatte sur nous. 10 minutes plus tard on tente notre chance, mais on a à peine fait 100 mètres qu’on fait demi-tour pour sauver nos os des eaux du déluge. L’évidence est là : nous parvenons très difficilement à lire les signes du ciel et à prédire quand vont s’ébranler les grandes masses d’en haut. Si bien qu’on se fait bel et bien surprendre au bout de quelques kilomètres en terrain découvert. Cette fois, nous n’avons pas la chance de trouver un refuge rapidement, et le trajet prend alors une caractèristique humide qu’il n’avait pas jusque-là.

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Les jeunes insouciants…

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… cueillis par la pluie

On traverse à nouveau le Doubs pour arriver au Camping des moustiques. Ceux-ci nous laissent à peine le temps de siroter 2-3 pintes avant de nous piquer de leur dard fourbe. C’est le Darfour.

 

Le 11/08/14 de Petit-Noir à Jougnes, 90,4 kms à vélo + 40 kms en camionnette

 

Longue journée s’il en est. Le genre de journée où tu t’endors le soir en essayant de te rappeler comment a commencé le naufrage.

Avec un peu de recul, je crois que c’est le Château-Landon qui nous a mis dedans. Faut dire aussi que ce vin nous a pris en traître : c’est le seul vin au monde qui partage le même procédé de production et donc le même nez avec le vin de Jerez. Ca nous fait une belle jambe, vous allez me dire. Oui mais non ! Car en fait, nous avons pour ainsi dire baigner dans le vin de Jérez depuis que nous sommes petits. Ne parlons pas ici de papa qui baigne dedans depuis plus de 50 ans. D’ailleurs pas plus tard qu’au Noël dernier, on s’est enfilé une bouteille d’un litre à 2 en train de regarder des vidéos de vélo. Maman était pas bien contente parce qu’on avait pas commencé à manger qu’on était déjà ivres. Cependant, cette-fois ci nous sommes un peu plus sages : nous n’ouvrons pas la bouteille tout de go et attendons le midi pour la déguster. Entretemps nous apprécions le village de Château-Landon qui surplombe les alentours, redescendons dans la vallée, nous faufilons dans le défilée de Baume-les-Messieurs où nous visitons une ancienne abbaye.

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Village de Chateau-Landon

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Une fois sortis du canyon, nous progressons lentement vers les contreforts du Jura. C’est là que nous nous arrêtons pour déjeuner sur les bords du lac de Chalain. On ouvre la bouteille aussi sec.

C’est en général à ce moment-là que tout devient absolument clair et que nous prenons les meilleurs décisions. Emmenés par un GPS qui ne nous a jamais trahis, nous décidons de prendre un raccourci qui nous évite un détour de 5 kms. On traverse un camping et voyons la route laisser la place à un chemin qui s’enfonce insidieusement dans la forêt. Au bout de 500m, Louma flaire le piège. « Ca nous mène à rien ces conneries », qu’il dit l’asticot. « A chaque fois qu’on prend un raccourci, on crève et on perd un temps monstre ». Pas faux, pas faux, mais ça fait mal au derch de rebrousser chemin. Entretemps, Papa, boosté par ses jarrets en feu et son GPS infaillible nous a semés. Nous choisissons donc de faire demi-tour. Grand bien nous en a pris car nous découvrons un peu plus loin une route bitumée privée qui nous permet de couper au mieux. Papa nous appelle ensuite : « Bon vous êtes où ? Parce qu’en fait j’ai crevé ». Surprenant ! Il nous rejoint en roulant sur sa jante sur une dizaine de km. On répare son tubeless bon gré malgré, mais on a pris 3h dans la vue.

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Heureusement, il fait super beau et les paysages de forêts et de lacs s’enchaînent merveilleusement bien.

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N’empêche que ça monte quand même bien, qu’il est 18h et qu’il nous reste 40 bornes pour arriver chez le CoJac, le pote de Louma qui nous héberge pour la nuit et chez qui nous avions prévu d’arriver à 19h. Nous appelons le bougre pour lui parler de notre retard prévu. Celui-ci nous propose dérechef de venir nous cueillir grâce à la camionnette de son voisin. L’histoire ne dit pas si nous avons cédé à la tentation. Toujours est-il que sur la dernière portion de 40 kms pour parvenir à Jougnes, nous avons fait du 65 km/h. Oui Monsieur. Parfaitement Monsieur.

Le soir, nous attendait Thérèse et son merveilleux risotto. Mamamia, dire qu’elle avait peur d’en avoir fait trop… Sur les traits de son visage, nous avons pu voir cette angoisse disparaître aussi rapidement que le bon plat chaud dans nos estomacs. Merci CoJac et Thérèse !!

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Le 12/08/14 de Jougnes à Evian, 45 kms à vélo, 10 kms à la nage (lol)

 
Le lendemain, c’était plutôt pénard. On est descendu en Suisse soit à peu près 800 m de dénivelé négatif jusqu’à Lausanne pour retrouver des températures plus estivales ainsi que les bords du lac. Nous rejoignons Blandine, une amie du handball pour déjeuner. Très sympa, le déj au bord de l’eau. Puis nous prenons un bateau avec un magnifique moteur réglé comme une montre suisse pour traverser le lac Léman et débarquer à Evian. Ici nous attendent les cousins Meuriot dans leur chalet de vacances. Le soir, l’oncle tient absolument à nous faire goûter ses différentes vodkas polonaises. On tombe dans le piège tête baissée…

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Rapha

 

Le 13/08/14 de Lugrin au Grand Bornand, 95 kms

On a appris à mépriser les danois, on commence à craindre les polaks, du moins leur vodka. Après une nuit entrecoupée de mauvais rêves et de réveils la gorge sèche (paradoxal étant donné la quantité de liquide ingurgité dans la soirée) le réveil est un peu morne : les bouteilles sont vides et le ciel se dévide en fines lamelles sur nos crânes endoloris. Qu’importe ! Tels les poilus se ruant hors la tranchée sous une pluie de mitraille, nous prenons vaillamment la route pour nous arrêter 15 minutes plus tard au décathlon de Thonon pour m’acheter un bon vieux K-way plastique, le test d’absence d’étanchéité de ma veste technique s’étant révélé désagréablement positif.

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La montée commence dans le froid, la pluie, mais la bonne humeur et à grand renfort de barres et de pâtes d’amandes. Nos jarrets redécouvrent douloureusement les joies de la montagne et le col de Jambaz passé c’est avec plaisir que nous faisons une halte au Carmel du reposoir, belle bâtisse nichée en haut d’un raidillon, qui accueille depuis le XII ème siècle les cyclistes éreintés passant par là.

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C’est joli, on en profite pour dire une dizaine et passer aux toilettes avant de repartir pour l’ultime montée de la journée.

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Et c’est pas mécontent de nous mais les doigts et les pieds gelés par la dernière descente que nous arrivons au grand Bornand, son petit camping et surtout son resto savoyard où nous vidons quelques flacons bien mérités ! La nuit se passe bien, à peine dérangée par le claquement continu des dents de BB (qui n’hésitera plus désormais à investir dans un bon sac de couchage), persistant malgré nos demandes amicales mais répétées, puis fermes, d’interrompre ces dérangeantes castagnettes. Nous ne désespérons néanmoins pas de lui inculquer un jour les bases de la vie en communauté et de respect des autres.

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Le 14/08/14 du Grand Bornand à la Bathie, 66 kms

 

On a d’abord descendu à travers les différentes stations de ski avant de franchir le Col des Aravis où on a pu déguster des Sérieux (comprendre Pinte dans le patois local). On passe ensuite par Villard sur Doron un joli bled. Après le passage du pont, ça redémarre sec pour le Col des Saisies. BamBam nous quitte pour partir vers Arèche alors que nous continuons vers Albertville.

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Méditation amicale

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Col des saisies pas bien joli

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Les JOSOLYMPIQUES d’ALBERTVILLE !!

 

Le 15/08/14 de la Bathie à Allemont, 98 kms

 

C’est la journée à risque, la plus grosse jamais réalisée dans notre carrière de rouleurs : 2 cols monstres, la Madeleine, 26 bornes, 1500 m de dénivelé, des vilains 8-9% (tu forces, t’as mal au dos, tu te mets en danseuse, t’as mal aux cuisses, tu te rassois, t’as mal aux fesses, t’as fait 20 m, tu recommences). On la monte sous la pluie et puis rapidement dans le froid, on s’échine un bon moment et quand on est à bout on découvre le final, un beau mur avec 4 km de lacets à 10% (tu reprends le schéma mais cette fois tu parviens juste à parcourir 10 petits mètres). Le col franchi on s’envoie un choco liégeois, une tarte à la myrtille et la descente dans la foulée.

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Le Glandon c’est la même chose, 21 km, 1400 m de dénivelé, on a juste la Madeleine dans les pattes. On y croise un Autrichien complètement ravi qui nous vient tout droit de Bavière ( pas tout jeune, il doit se venger de l’Anschluss), et alors qu’on fait déjà le deuil de nos mimines pour la descente, il sort une énorme paire de gants en nous expliquant avec un grand sourire que comme ça il n’aura pas froid. Enervant. On est donc au col.1408Alpes40

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Le col de la croix de fer est au fond

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Vue au niveau du col du glandon

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C’est fou comme les anciennes générations n’arrivent plus à se détacher de leur iphone

On se plaint un peu depuis le début de la journée mais on touche quand même à la récompense : un beau jeu de lumière qui nous éclaire le col de la croix de fer (envoyé dans la foulée) et qui nous accompagne tout au long d’une descente grandiose, bordant un lac bien paisible. Dernière remontée fourbe pour éprouver jusqu’au bout nos pauvres cuissots puis couchage à Allemont. Demain c’est l’Alpe d’huez, pour récupérer…

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Le 16/08/14 de Allemont aux Deux-Alpes, 43 kms

 

On se lève tôt ce matin (vague tentative de grasse mat’ immédiatement repérée par Rapha, sans pitié sur ces coups la), et sortant la tête de la tente, je hume longuement l’air y percevant un doux parfum de légende que le vent balayant la vallée nous ramène d’une pente mythique que nous allons rejoindre sous peu : L’Alpes d’Huez c’est un peu le Graal de tous les grimpeurs, la montée sacrée du Tour, les virages les plus suivis par des téléspectateurs avides d’exploit, en habit de course devant leur téléviseur, les yeux injectés de sang alors qu’ils tentent de reproduire l’étape sur leur vélo d’appartement.
Pour le départ c’est toute la rue qui entends Thunderstuck lancé à plein volume. Le tout c’est de se fixer des objectifs réalistes. Papa dit : Pantani, 1995, 37 min. Soit. Mais ne comparons pas l’incomparable. Déjà le mec est rital, n’a pas de cheveux et, par moment, un bouc, jaune. Pas nous. En plus si on en croit sa biographie wikipédia, il chute beaucoup ce qui doit lui permettre de bien se reposer et donc d’aller beaucoup plus vite ensuite. C’est ce qui fait l’essentiel de sa force, bien plus qu’un éventuel entrainement intensif depuis son plus jeune âge, son statut de professionnel du cyclisme et de meilleur grimpeur au monde, ou encore sa participation à divers essais médicaux sur l’érythropoïétine, les hormones de croissance et régulièrement les corticoïdes, pour laquelle nous devons saluer son courage et son désintéressement.

Il n’y a malheureusement pas de temps de référence dans la catégorie vélo + tente + sac de couchage + tongs de rechange, ce qui nous laisse dans un grand flou en abordant Bourg d’Oisan et les premiers contreforts de cette vilaine pente. On arrive jusqu’à la ligne de départ , ce qui est déjà pas si mal, où l’on croise quelques spécialistes dont Rapha remarque qu’ils sont un peu plus « fit » que nous.Pas tout à fait d’accord : Certes ils ont un bon vélo, des belles fringues de cyclistes, les jambes épilées, mais leur petit haut moulant dévoile la petite bedaine, mais les mecs n’ont pas 6 jours de vélo intensif dans les pattes et nos cuisses dures comme du chien, mais surtout ils n’ont pas notre mental d’acier, aguerris au cours de tous ces cols interminables, la bouche sèche, les jambes en feu et la pensée de plus en plus confuse sous les coups de boutoir d’un soleil implacable.

On les laisse partir avec un peu d’avance, le temps de pisser un coup et on attaque. 21 virages, 1000 m de dénivelé, pas mal de voitures et des cyclistes à tout va, qui ont une fâcheuse tendance à nous doubler sans cesse malgré notre mental d’acier et notre entrainement prolongé. On se cale vite fait dans une roue un peu lente qu’on lâche rapidement au profit du paysage qui se dévoile avec l’ascension, lentement. Il fait beau et il s’agit d’en profiter, bien que l’on prenne notre tarif habituel, qui passe finalement mieux dans ce climat de saine émulation même si les seules personnes que l’on double sont un quinquagénaire obèse et un gars en train de faire un infarctus (déso mec on a lancé le chrono). Les lignes entre les virages s’allongent, le soleil tape dur, mais finalement l’arrivée semble se dévoiler, en la personne d’un gros nounours et son T-shit « we did it ». C’est un mensonge du lobby des cafetiers de la rue pour qu’on s’en jette un à leur terrasse, le véritable finish se trouvant en fait à encore 2 bornes de là. Les gars fit y sont déjà (quel obscur raccourcis ont-ils bien puemprunter ?) et se vantent désagréablement de leur chrono officialisant la demi-heure qu’ils nous ont mis, sur leur montée d’à peine une heure.

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En haut de l’Alpes d’Huez

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Un rare moment de ciel bleu

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On redescend ensuite vers les 2 Alpes

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Louma fait la course avec la voiture

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A ce moment-là, j’ai failli tout plaquer pour devenir berger

La suite est un peu plan-plan, on passe le col de Saverne après la sieste, puis une longue descente vers le lac jalonnée de rapides coup d’œil en face, sur les montagnes majestueuses et parfaitement dévoilées ce jour-là, dont on profite après ces longues journées de gris . Ultime farcissage de 600 m de dénivelé nous séparant des 2 Alpes, où la foule en délire scandera nos noms jusqu’au plus profond de la nuit.

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Arrivée aux Deux Alpes !!!

Louma

HENDAYE – PERPIGNAN : LA TRAVERSEE DES PYRENNEES

Gens : Louise, Louma, Papa, Raph

Le Fat Parcours :

 

La Fat Vidéo :

 

Day 1 22/07/2013

Et voilà la première à écrire dans le carnet : c’est moi = J’ai bien envie de faire penser que c’est parce que j’arrive la première à l’arrivée mais il y a comme un petit quelque chose qui me retient… Mais si c’est pas la première à l’arrivée, c’est la première à la douche ! Et tout ça grâce à Louma et Vianney qui sont partis chasser le mammouth après une journée épuisante. Sur la table devant moi toutes les bonnes choses du festin de ce soir : melon, saucisson, formage et bien sûr, à boire pour accompagner. De mon côté, j’estime avoir amplement mérité ce repas de roi que je ne suis pas allée chercher. Levés à l’aube, on a voulu rattraper le retard d’hier (la faute aux trains et aux contrôleurs SNCF peu compréhensifs) nous avons commencé à pédaler vers 16h30 pour s’envoyer, pour le goûter, 60 kms. Camping de nuit et flotte averse. Emerveillement d’être en Espagne. Oui, mais on avait prévu 80 kms pour l’étape 1. On rattrapera le lendemain. Toute façon ce qui compte, comme dit Rapha, c’est pas les kilomètres mais le dénivelé. Je vais vite le comprendre à mes dépends… Quatre cols dans la même journée dont le plus haute à 1327m d’altitude. Finalement, pour résumer, il s’agit de monter pour redescendre. Une question à laquelle je cherche encore une réponse : POURQUOI ?

Louise

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Day 2 23/07/2013

Erratzy – Saint-Angrace

On démarre à 300 m du camping espagnol d’errazu pour monter un col matinal jusqu’à 600m. Arrivé en haut, c’est la brume complète. Elle Se dissipe peu à peu pour laisser place à un paysage magnifique : des flancs de montagne qui se découpent pour laisser filer des volutes de vapeur. La petite route qui descend au fond de la vallée vaut aussi le détour, elle semble tailler dans la roche par une main étrangement surhumaine.

En bas de vallée, nous faisons étape à l’Intermarché pour un petit déjeuner digne de ce nom. On enchaîne avec St Jean Pied de port et St Jean le vieux.

Après quelques réglages de vélo et une tentative de se procurer de la poudre magique à la pharmacie, on attaque le col de l’Iraty : on démarre à 350 m pour finir à 1327m. Les premiers kms sont destructeurs : 10 à 11% en moyenne. Ca nous calme sévère. On fait une pause à un premier faux col à 780 m. Puis c’est reparti dans la montée. On atteint un deuxième faux col à 1150 m ou l’on s’arrête pour manger ; On goûte deux fromages basques de la meilleure facture. Le bide plein, c’est une sieste au bord de la route qui nous attend. Fait étonnant : une voiture déclenche son alarme pas moins de 5 fois en l’espace d’une demi-heure. Nous maudissons intérieurement cette hypersensibilité mais nous gardons notre calme en bons disciples de Sénèque : « Qui vadis in pacem, remitancia folkloribus ». Nous nous rendons compte à quel point philosophie et art de vivre sont liés. Pourquoi vouloir séparer ce qui par nature est fait de la même étoffe. Nous nous fourvoyons bien trop souvent dans des querelles stériles de clocher.

En attendant, nous parvenons en haut du col de l’iraty. Hélas nous sommes ne plein nuage. Nous descendons à l’aveuglette une pente sacrément pentue.

Nous suivons une jolie rivière qui chante la félicité d’un cours d’eau qui ne se ment pas à lui-même. « Ma vie est simple mais elle satisfait amplement » semble-t-il dire. Nous obliquons à droite pour remonter vers Saint Angrace ou nous allons camper à crédit. C’est une bonne technique que de se présenter comme des cyclistes sans le sou pour obtenir un paiement reporté de nos échéances. Nous utiliserons ce stratagème par la suite.

Pour le diner, c’est assez royal : Leffe, pinard, 2 saucissons et fromage. Ma que bueno ! On s’endort, avec la bonne conscience du travail accompli.

Raphael

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24/07/2013

Bon je me rappelle pas exactement de ce qu’on a fait, en espérant que ça me revienne sur le tas. On a bien crapahuté aujourd’hui : lever 5h00 pile à une demi-heure près. Enfin na ça c’est demain, je me suis gouré de jour, je recommence : lever plus cool 6h, et on se met tranquillement en jambe avec le col de Suscousse, où on émerge de la brume qui nous gâchait le soleil jusque-là. Ce ne qu’une étape (1216m) avant l’objectif de la matinée, le col du Soudet à 1540 m. Après le suscousse, Raphael perd sa pédale gauche en pleine montée et la retrouve rapidement, fixée à son pied mais plus au vélo… Pas de souci, le Padre est là, nous répare tout ça en 2 coups de manivelle et nous sortons de la forêt. On domine alors la mer de nuages, ce que je fais remarquer à Rapha, qui n’avait pas voulu me croire quand je lui avais prédis la chose au fond de la vallée. Le col est entouré de pâturage que nous traversons avant la désormais classique photo devant le panneau (du col). La route continue avec à droit l’Espagne, ses taureaux, ses chorizos et sa crise économique et à gauche notre douce France. C’est en pente, nous restons donc au pays. Descente au milieu des bois puis le long d’une rivière jusqu’à Lourdios-Ichère ou nous terminons le Chorizo à côté d’ouvriers de la route parlant et riant aussi fort que leur accent du sud. On embraye sur le col d’Ichère t ses tranquilles 680m, où nous croisons deux amis cyclistes, la soixantaine, en passe de terminer Perpignan-Hendaye par les Pyrénées. L’homme nous raconte ses différentes galères et les cols les plus à craindre, notamment celui où l’on retrouve tous les cyclistes à terre à l’arrivée. A vérifier : le gars avait l’accent du sud…

La journée se termine sur les premiers kilomètres de la Marie Blanque et ses 14% hors catégorie. Le camping est désert et très bien situé près d’un torrent et avec une vue bien dégagée sur tout un flanc de montagne. Eux non plus ne prennent pas la carte. On se couche tôt après un solide riz-thon-maïs-pâté. La journée de demain s’annonce chargée !

Louma

25/07/2013

Flash-back le 24 au soir :

Raphael : « Bon demain, on y va sérieux, il y a la Marie Blanque, l’Aubisque et le Soulor. Lever 5h, pas d’objections ?

La foule : « Oh oui 5h ! »

Raphael : « Et c’est moi qui vous réveille, vu ? »

Le 25

5h : zzzzzzzz

5h10 : zzzzzzzz

5h20 : zzzzzzzz

5h30 :

Louise : « Rafiki,  il est 5h30, faut se lever ! »

Raphael : « Hein, quoi ? »

5h45

Raphael : « Allez, tout le monde debout là-dedans, avec le temps que vous mettez à vous préparer, on va être à la bourre… »

Montée de Marie Blanque, il nous reste 4 kms du genre 10% – 13 %. Les cuisses s’arquent en soubresauts cataleptiques. Je veux parler des cuisses de ceux qui sont restés sur leur selle car R&L préfèrent le contact rassurant de la terre ferme sous leurs semelles. La Marie Planque en quelque sorte.

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Mais ils nous retrouvent pour la descente après un plateau digne du Seigneur des Anneaux, même que Louise est émerveillée par le pittoresque village de Biffle, comme on dit couler une biffle ou encore la biffle de Cadix à l’essieu de velours.

Après le bucolique desayuno sur le parking de l’inoxydable Intermarché (Lvurs ce coup-ci), nous tendons vers l’AUBISQUE. Non sans que votre serviteur n’ait fait entrer de gré ou de force des morceaux de potion magique dans les bidons. Même que Louise en redemande.

Et là, le revirement du Tour. Raphael, moribond quelques heures plus tôt avale les pentes sèches et drues, fait fi de toute pause déjeuner à Gourette et s’envoie un final d’anthologie qui le voit franchir notre premier col « Hors Catégorie » (Yes beyond categorie, fuera bandas e tutti quanti) en avançant sous les vivats de la colonie espagnole du jour.

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Après ce ne furent que délices en cascade, un solide sandwich coca à la terrasse de l’auberge de l’Aubisque, un petit coup de Soulors pour se rappeler les lois de la gravité, une descente à la pente qui fuit à travers gorges et paysages majestueux, et l’arrivée à Lou Balagnes au camping ***** du Louvedeau à 15h30 pour profiter de la piscine et d’une ventrée de pâtes bolognaises. Et pour nous rappeler que la perfection n’est pas de ce monde, on nous annonce une animation « soirée karaoké » dans le camping ce soir…

Et Louma dans tout ça me direz-vous. Eh bien, un Louma normalement constitué fait la sieste. Comme il n y a aucun arrêt dédié à cet effet en ce 4e jour de notre Geste, il a dormi sur son vélo et guidé par son instinct infaillible a suivi la cohorte jusqu’à bon port. A suivre pour de nouvelles aventures avec peut-être un bout de vtt…

Vianney

26/07, il est 22h08 au camping municipal d’Arrau

Le jour de tous les défis, l’étape tant redoutée du Tour de France est finalement arrivée ! Et voilà que se termine donc une ENORME journée au cours de laquelle nous avons grimpé en cumulé plus de 2400 m de dénivelé. Un départ pile à l’heure laissait présager de grosses performances à venir. Nous n’avons pas failli.

On est venu à bout du Tourmalet en 3h30 d’efforts ; de souffrance et de douleur (quel plaisir ?). A vrai dire, les débuts de ce col ne m’ont guère enchantée car jonchés de gravillon et de tractopelle gigantesques sur une route bloquée où les voitures passaient quand même. Pour tout paysage, la désolation de l’après inondation (compain ravagé, barrage cassé, etc.). Bref, je n’étais pas franchement emballée. Surtout que suite à l’annonce du col fermé la veille, je m’étais déjà mis en tête un changement de programme de dernière minute favorable à une journée sieste, repos et coca frais. Enfin bon. Une fois lancée à 1500 m environ, les choses changent. Vue dégagée et peu de passage. On peut enfin respirer et apprécier e qu’il y a autour. Une petite binouze en haut du col pour fêter la victoire. Tout juste le temps de se demander en combien d’heures les pros franchissent le col pendant le Tour de France… (Heureusement que la réponse, 40 min, n’est venue que bien plus tard. On reste fiers et dignes néanmoins).

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Et puis après, c’est finalement relativement classique : une grosse descente, un bon restau avec es très bonnes frites et une serveuse qui n’aimait pas que Raph prenne trop ses aises. Une sieste bien réconfortante. Toujours les mêmes qui ronflent. Et, bien sûr, comme si ça ne suffisait pas, on enchaîne avec un deuxième col (moins haut, certes, mais ça fait mal quand même !) Louma et moi parlons un peu philosophie dans les côtes à 9% pendant que Vianney teste ses limites et celles de ses machines en grimpant à la vitesse de l’éclair, et que Raph se traine…

A l’arrivée, le paysage est vraiment canon et me ferait presque admettre que ça vaut bien la montée (mais quand même….).

Encore un repas de roi une fois au camping municipal (dans lequel il y aurait une piscine d’après la carte). Pas la force d’aller vérifier ce soir mais nous explorerons demain les environs. De quoi arroser nos saucissons et nos fromages ce que met Rapha en joie et qui nous fait bien rire. Sur le point d’aller me coucher, je me remémore toutes étapes et me surprends encore à avoir tenu jusque-là. C’est donc vrai que le corps s’habitue vite. Ce qui me paraissait insurmontable les premiers jours s’apparente presque à une routine Je vois que le plus dur désormais, et, s’il n’y avait pas cette journée de repos au programme de demain, j’en viendrais presque à corser un peu plus les étapes pour se fixer de nouveaux défis.

Ah oui, parce que Rapha ait semblant de galérer un peu dans les montées. Il me laisse passer devant, soi-disant que je vais beaucoup plus vite que lui… Bref, il me dit que je suis trop forte pour me rassurer. Et ça marche !

Louise

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28/07 Arreau – Arreau

Aujourd’hui, c’était Sabbat. On a respecté la règle juive en se limitant  350 pas. Par contre, on a du se taper 350 mètres de dénivelé en accéléré pour atteindre la synagogue à Bareilles. Vu qu’on était pas parti spécialement en avance, on a du tracer dans le dénivelé, ce qui a eu pour conséquence directe de nous transformer en ruisseau de sueur au moment de s’asseoir sur les bancs de l’ecclesia. Enorme fou-rire au moment de rentrer dans l’église en plein milieu de la messe, ce qui nous oblige à ressortir pour nous calmer.

Sinon, on s’est levé tranquillement après une nuit de 10 à 12h selon les besoins. Fat petit dej au resto dénommé Londres. Puis glandouillage dans la piscine en train de lire les nouvelles dans les journaux fraichement achetés. Chacun a choisi son journal en fonction de sa disponibilité cérébrale  l’Equipe Mag pour Papa, Marianne pour Louise, Le monde pour Louma, et Philosophie magasine pour moi. J’ai l’article sur la rhétorique aristotélicienne un peu creux.

Gros barbecue à midi au coin du feu qui avait du mal à cuire nos brochettes et nos côtes de bœuf. Sieste puis repiscine.

Mon dieu, que c’est bon de ne rien faire ! Nos cuisses s’unissent à nos entre-jambes pour nous remercier de ne plus les solliciter. On sent qu’après les dernières grosses étapes, on avait besoin de se poser.

Demain on repart pour la deuxième semaine, Mais maintenant on est rôdé, ça va se faire finger in the nose.

Rapha

29/07 Arreau – St-Béa

C’était la journée du bonnet d’âne avec les deux oreilles formées par le col d’Azet et de Peyregourde.

On s’est bien touché. Départ classique, Rapha me fait des remarques comme quoi je suis encore en retard puis nous fait perdre une bonne heure en « arrachant » la valve de sa chambre à air alors qu’il tentait de regonfler son pneu… Un mec fin, délicat, etc.

Ensuite, le col d’Azet, rien de très remarquable si ce n’est les 12 crêpes à 5 € qui valent bien les 800m de dénivelé à la fraîche. Rien de notable pour ce col, par contre on retiendra le village bien campé sur les hauteurs au milieu de ses montagnes un coin magnifique, le genre de coin qui vous donne envie e tout plaquer pour 15 jours au moins. Après ça pourrait devenir ennuyeux.

Là je me rends compte que les crêpes c’était à Peyresourde par contre le village est bien celui d’Azet.

Vu qu’on était chaud, on s’est fait Azet, on est descendu dans la vallée, petit tour du lac offert par Louise qui se trompe de chemin et puis on en enchaîne  cash pour Peyresourde qu’on avait pu jauger depuis Azet.

Deux cols d’affilé, et très respectable ; on avait jamais fait ça. On est trop chauds et c’est que le début.

Grosse départementale qui tâche pour finir à St Béat. Ou je me paie une panique passagère en voyant la ruine qui remplace le camping. Comme à l’entrée du Tourmalet, tout a été détruit par la Garonne en furie. D’ailleurs c’est simple, il n’y plus rien en ville sauf un pizzaiolo ambulant et un vendeur de saucisson. Tout le reste est fermé après avoir été transitoirement englouti par les eaux.

Ca calme. On dégotte une sorte de gîte pour notre 1er soir en dur depuis le début du périple. Positif !

Louma

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Le 29/07

St Béat – Laserre

Ah, fi de tente nomade à plier, fi de contorsions pour se vêtir, plénitude d’une douche matitudinale… A croire que le camping est fait pour cette sorte de gens chère au Baron von Masoch qui trouve leur content dans les tribulations.

Même pas doit aux trépignements de la jeune génération, fin prête et harnachée pendant que la vieillerie donne du temps au temps.

La dite vieillerie ne pouvant éviter malgré tout quelque offrande à chronos en oubliant son couvre-chef (ou autre chose, de toute façon, elle ne se souvient plus…).

Après un copieux 1er (petit) déj en centre-ville fantôme à l’attaque du col d’Azet, pour le lever de rideau (hum quelle finesse…) Je me souviens que ça grimpait. ERROR – FAILED DIRECTORY

Reprenons, du col de Menté, une petite douceur avalée forts de nos tartines gargantuesques que nos estomacs à la pointe de convextension ont stockées quelques instants plus tôt.

Il faut dire que 850m de dénivelé, cela méritait quelques tartines beurrées et surtout 8 pizzas au col avec 1 bière et 1 bouteille de rosé.

Après ça, le Portel d’Aspet n’est qu’une formalité de 400m avant d’aborder la piste menant chez AMELIE ;

Elle et Cédric nous reçoivent avec les petits (plats) dans les grands 5RELIEFS. Nous apprécions grandement un diner de tortillons de pasas et de découpades de légumes dans une sauce de betterave au chèvre de couleur british.

Nous avons découvert pourquoi sciure rimait avec chiure et avons bénéficié d’une nuit sous un toit et sur un vrai matelas avant un petit déjeuner simple mais soutenu par un pain fait maison avec tout le savoir-faire boulanger d’Amélie (qui nous a gratifiés d’un autre produit de ses fournées, constellé de grains de raisin pour la journée, sur lequel Louise s’est appliquée à étendre un Nutella Bio défiant les lois de l’apesanteur.

Vianney

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Le 30/07

Au camping 4 étoiles du Pré-Lombard où ce mardi, c’est soirée Paëlla et las Vegas wedding. Tout un programme !

Alors c’est à moi de relater une étape très difficile.

A vrai dire, la plus difficile jusqu’à présent. : 91 kms de distance et + 3000m de dénivelé. Ils savent à qui ils ont à faire

En fait, ce qui nous a mis un peu dedans (même si ne l’est jamais vraiment), c’est le raccord de chez Amélie à Seix, où l’étape officielle de la journée commençait. Petit chemin merveilleux en altitude. Ce qui signifie vitesse réduite : route/chemin un peu chaotique, orientation aléatoire et causette dissipée. Bref ces 25 kms de bonus nous ont bien bris 2h30 en plus.

Et ça fait la différence parce que l’étape initiale n’était pas des plus courtes non plus. On commence par un petit col à 110 m puis on s’arrête pour un deuxième pet dej à base de Fanta citron de pain énergétique et de viennoiserie. Dur de redécoller, il fait déjà bien chaud et le plus dur reste à faire ! On longe un instant la rivière pour partir à l’assaut du vertigineux col d’Agnès à 1580m (800 de dénivelé). Louma et moi sommes loin devant. J’essaie de coller Louma pour profiter de l’aspiration comme une pro, je suis concentrée, prêt à affronter le monstre, j’ai peur de rien, je pédale, je pédale, je pédale… et je m’oublie un peu : ça fait 3 kms qu’on a loupé l’intersection à laquelle il fallait prendre à gauche. Bon. Faute à Louma qui ne s’arrête pas. Il comptait sur moi l’imbécile ! Par chance, j’ai eu l’intuition de checker le GPS à mon guidon à ce moment-là, sinon on était parti pour l’Espagne ! Enfin du coup, on a fait la montée côte à côte, solidaire dans l’échec. Ave les deux autres loin devant qui nous pensaient déjà arrivés.

Je viens de m’apercevoir que je me suis planté dans le cours du récit. Après le 2e dej à Seix, c’est l’ascension du 1er col (1110 m) qu’on a fait ensemble avec Louma. D’ailleurs, je ne referai plus cette erreur. Louma monte vite et ne fait pas de pause !

Bon je reprends. On retrouve les deux loustics en haut du 1er col, on redescend (il fait froid dans les descentes). Puis 2e col  Très long celui-là et sous le cagnard. Montée raide dans les premiers kilomètres surtout. Je sens que j’ai besoin d’y aller à mon rythme, alors ce sera une montée en solitaire. En haut la vue est magnifique. Mais il est 14h et on crève de faim alors on descend fissa en direction d’un lac (à 1200m environ d’altitude) où se trouve le restau de montagne qui nous accueillera. Boissons réconfortantes (ils ont même le précieux coca light), frites, fromage de brebis et pain artisanal made by Amélie hyper énergétique. Il est 16h mais la sieste est indispensable. C’est très dur de trouver un coin d’ombre mais on s’acharne. Il nous reste 300 m de dénivelé (dernier col) et une très longue descente. Cette dernière partie, assez douce, est agréable, après tous ces efforts. Beaucoup de parapentes qui nous font envie.

A l’heure où j’écris, les tubes des années 60 sont diffusés dans les enceintes du camping. C’est la fête à Pré 1147014_10153113854590241_1400054515_o

1119819_10153113854110241_818986258_oLombard et notre nuit s’annonce courte.

PS : Après tous ces jours de vélo, je crois pouvoir affirmer qu’un bon cycliste se différencie d’un moins bon cycliste par un faisceau d’indices

  • Ceux qui ne retirent par leur casque dans les montées
  • Ceux qui pédalent même dans les descentes
  • Ceux qui changent de pied d’appui en fonction du sens du virage

Vianney satisfait ces 3 critères.

Louise

31/07 Tarascon sur Ariège – Querigut

On a mis au point un plan antinational pour éviter de trop souffrir sur la voie rapide allant de Tarascon sur Ariège à Ax-les-Thermes. Au début on pensait emprunter une petite route juste au-dessus de la nationale. Mais on s’est rendu compte que ça allait nous demander beaucoup d’efforts. Du coup on s’est rabattu sur un départ tôt : 6h45. 1 min après le lever du soleil.

Alors qu’on roulait sur un tronçon de départementale du côté des Cabannes, le drame se produit : fauché en pleine montée par un coup de jarret en petite vitesse, le dérailleur de papa casse net. Propre et sans bavure, l’accident technique est sans appel : la pièce doit être changée. Cette fois-ci, le scotch ne pourra malheureusement nous tirer d’embarras.

Et c’est à l’aune de cet imprévu handicapant le plus rapide de nos destriers que nous avons pu mesurer le degré de maturité que nous avions atteint. La cruelle séparation entre celui qui partait réparer sa monture et ceux qui poursuivaient la route auraient pu être fatale à notre groupe hétéroclite. Mais c’était sans compter sur les liens solides qui se sont tissés presque malgré nous entre nos destinées. Un dérailleur qui case ? Qu’à cela ne tienne ! Nous sommes plus forts, plus beaux, et plus endurcis que jamais.

Pendant que Papa rejoint Foix en train puis St Girons en taxi, nous profitions des cures thermales d’Ax. Frigidarium, Vaporium, hammam et bains irlandais nous délassent et nous endorment à petit feu. C’est à 15h, lorsque le soleil tape encore fort dans le ciel que nous décidons de partir sans attendre papa. Au programme le col de Jaillères. Pas moins de 1300 m de dénivelé pour atteindre les 2001 m d’altitude.

La montée est très longue sous le cagnard. Au bout de trois heures d’effort, nous rejoignons finalement Louma en haut du col car ce gredin avait pris un peu d’avance. Là-haut c’est une magnifique vue à 360°C que nous contemplons.

On repart de plus belle pour atteindre le camping de Querigut au plus tôt. Nous y parvenons finalement dans les environs de 19h. Papa nous rejoint à 20h15. On s’envoie un petit festin dont une salade dans un saladier. Louise is happy ! On s’endort dans la fraicheur de la nuit avec ce sentiment d’abandon que seuls ceux qui viennent d’accomplir un exploit physique peuvent comprendre.

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Arrivée à Perpignan 2 jours plus tard après un petit passage chez Vinciane. Ce Very Fat Trap Trip s’achève naturellement sur un gros resto !!1091164_10153113855395241_202626630_o

BREST – TOURS : LA BRETAGNE, CA VOUS GAGNE !

550 kms en 4 jours – Mai 2014

Gens : le Padre, Raph.

Premier jour : de Brest à Kergoff, 138 kms


On part de Paris, Papa et moi, le mercredi soir sur les coups de 19h. On finit par trouver chacun dans notre wagon un compartiment assez large pour accueillir nos vélos démontés avec leur housse. On n’a pas réitéré la méthode sac poubelle des précédentes épopées car non seulement c’est un peu galère à chaque fois, surtout quand tu changes de train et en plus, un contrôleur un peu pointilleux peut te facilement coller une prune !

N’empêche que le trajet est long pour arriver à Brest : 4h30 de train ! J’avais chouré à Louise avant de partir un petit livre qui ne pèse rien du tout : « La morale anarchiste » de Kropotkine. Au bout de 20 minutes je suis obligé d’abandonner, ce bouquin est totalement insipide. Ce qui fait qu’il me reste 4h10 à me tourner les pouces. Heureusement Papa a la bonne idée d’acheter des bières.

Pour faire passer le voyage

Pour faire passer le voyage

On arrive à Brest et on se dirige vers l’hôtel place de Strasbourg. Le temps de retrouver notre chambre et de s’allonger, on s’endort vers 1h du mat.

Levés jeudi à 8h. Le temps est dégueulasse ! C’est du bon crachin breton.

Au départ de Brest

Au départ de Brest

Pas le temps ni la possibilité de voir la mer dans ces conditions. Après un petit petit déjeuner, on s’lance vers Landerneau qu’on atteint au bout d’une petite demi-heure. On prend ensuite la route de Sizun et sa belle église.

L'heure est grave devant l'église de Sizun

L’heure est grave devant l’église de Sizun

Arrivés au village, on s’attable pour le 2e petit déjeuner parce que ça faisait bien une heure qu’on avait rien avalé. Et puis Papa n’avait pas eu de café et démarrer une journée vélo sans café, c’est pas humain. Au bar, une jolie serveuse asiatique claque la bise à tous les gars du coin, ravis de cette charmante compagnie qui leur remplit régulièrement leur verre.

On renfourche le vélo avec pour objectif Huelgoat à midi. Le temps est toujours pourri mais heureusement le vent semble souffler dans notre dos. On traverse une partie des Monts Arrée et on rentre dans le parc régional d’Armorique.

La Feuillée est un charmant camping au nom plein de promesses

La Feuillée est un charmant camping au nom plein de promesses

Huelgoat a l’air assez joli. En l’honneur de la barwoman rencontrée à Sizun, on mange vietnamien : riz cantonnais, porc laqué, samossa et bonbons de gingembre : « Avec ça, Madame t’ès contente ».

Papa devant la gargotte vietnamienne

Papa devant la gargotte vietnamienne

Derrière Huelgoat, c’est très joli, petite rivière, forêt et léger dénivelé, ça donne bien envie de s’y balader à pied. On récupère la V6, une piste cyclable qui traverse le centre de la Bretagne sur l’itinéraire d’une ancienne voie de chemin de fer.

La piste cyclable remplace l'ancienne voie de chemin de fer

La piste cyclable remplace l’ancienne voie de chemin de fer

La fin du monde est proche...

La fin du monde est proche…

...mais les guerriers de la pédale sont prêts !

…mais les guerriers de la pédale sont prêts !

Si Les coins traversés ne manquent pas de charme, le revêtement est assez inégal. D’autant qu’avec la pluie, la terre devient rapidement boueuse. On passe au nord de Carhaix, on traverse Rostrenen et Gouarec pour finalement parvenir à notre destination dans un camping sur les bords du lac de Guerlédan. L’endroit est super sympa avec rochers escarpés et chemin qui borde le lac.

Prise de vue d'un romantisme sauvage

Prise de vue d’un romantisme sauvage

On s’attable à une pizzéria crêperie et deux crêpes à l’andouillette de Guéméné plus tard, on souffle un peu après une bonne première journée.

On rentre au mobil home avant que la nuit ne tombe. Nous attendent nos affaires trempées en train de fumer à côté du chauffe-eau ouvert plein gaz. Cette première journée s’est plutôt bien passée. Malgré le nombre de kms (138), pas trop mal au dos ni aux genoux.

 

Deuxième jour : de Kergoff à Redon, 129 kms


Le lendemain, la météo est un peu plus clémente. Le ciel est nuageux mais pas menaçant. On fait notre pause à l’Intermarché de Mur-de-Bretagne. Un bon kouign-amann et des gâteaux bretons pour se mettre dans le bain breton.

Notre meilleur ami

Notre meilleur ami

Avec 1500 calories en plus, nous partons sur des petites routes départementales qui ne manquent ni de charme ni de dénivelé. On finit par rejoindre le canal de Nantes à Brest que l’on suit pendant quelques kms mais le revêtement en nids de poule me flingue le dos. A ce moment-là, un panneau nous propose de visiter l’abbaye de Timadeuc. C’est chose faite autour de midi : on achète leurs spécialités locales (les pâtes de fruit) et on assiste à l’office de sexte. Le chant grégorien nous repose bien.

Pause spirituelle à l'abbaye de Timadeuc

Pause spirituelle à l’abbaye de Timadeuc

On reprend par les petites routes puis à nouveau par le canal qui est magnifique. La verdure et le soleil nous offrent des paysages bucoliques à souhait.

Hombre !

Hombre !

Le long du canal

Le long du canal

Les villes qu’on traverse sont elles aussi pleines de charme, notamment Josselin ou nous déjeunons, en face du Château de Malestroit.

Josselin et son château

Josselin et son château

Sur les petites routes

Sur les petites routes

On quitte le canal un peu plus loin pour prendre une départementale qui le longe. C’est à ce moment qu’on devient rudement efficace : on se met en formation gruppetto, très proche l’un de l’autre pour contrer le vent, et tous les kms on change de leader. Ca attaque bien les jambes mais les résultats sont là : on fait du 28 km/h de moyenne avec des points à 35 sur le plat. La fatigue commence tout de même à se faire ressentir. Heureusement, on n’est plus trop loin de notre destination : la demeure de Dame et Sieur Regnault qui nous accueillent royalement nous et nos montures. On prend l’apéro au soleil et on enchaîne avec un diner solide et une nuit réparatrice. Merci les Regnault pour cet accueil qui nous a permis de bien nous reposer !

 

Troisième jour : de Redon à Angers, 143 kms


Le matin au réveil, il pleut à grosses gouttes. On prend donc un peu plus de temps pour se préparer. Vers 10h, il faut bien s’élancer. Trois secondes plus tard, y’a plus grand-chose qui est au sec… Ca nous empêche pas d’admirer les petits manoirs entre la Balue et Avessac, ni la beauté de la route qui serpente entre les champs et blé et les bois. Là aussi, le vent nous aide à avancer plus vite vers Guéméné.

La pause déjeuner se fait sur les marches d’un bâtiment de la mairie de Moisdon-la-Rivière. Au menu un poulet rôti pour deux, des rillettes en direct de chez le boucher, une bouteille de cidre, 2 pains à l’abricot et aux figues, un sandwich crudités poulet, un Paris-brest (on devait) et un fraisier. Pour ne rien vous cacher, on se sentait assez lourds au moment de repartir ! Les kms s’enchaînent jusqu’à Candé et le soleil est revenu.

Avant le déjeuner

Avant le déjeuner

Après le déjeuner

Après le déjeuner

A Angrie, on bifurque dans les petites routes de campagne qui sont ravissantes : les champs sont en fleur, les oiseaux chantent, et les vaches rient. A trop regarder la faune et la fore, je me plante de chemin qui nous oblige à un petit demi-tour. A partir de la Meignanne, c’est un peu moins sympa, le trafic est plus dense et la banlieue semi-urbaine d’Angers n’a que peu d’attraits.

A l'entrée d'Angers

A l’entrée d’Angers

On atteint Angers vers 17h30 après 143 kms ! Juste le temps de se changer avant de participer à la messe à Notre dame des Victoires. Suites aux derniers kms, mon dos est vraiment douloureux et je boîte à moitié. Heureusement, Papa me guide vers un bon petit restaurant dont il a le secret, histoire de se requinquer : le comptoir du café, des bons plats a des prix sympas. On déguste pas mal de vins pour accompagner nos plats : Sancerre, Chablis, Chinon, Saint Joseph, Margaux. On boit ensuite 1 bon litre d’eau en prévision de la nuit et de la journée à venir.

 

Quatrième jour: Angers-Tours pour Rapha, 115 kms; Angers-Niort pour Papa, 155 kms


C’est là que nos chemins se séparent avec Papa. Il repique plein sud vers Niort tandis que je continue vers l’Est et Tours. La direction n’est pas neutre : il va avoir le vent de face pendant les 150 kms qui lui restent à parcourir… A l’heure où j’écris ces lignes (19h15 à ma montre), je suis arrivé à Tours depuis 15h45 alors qu’il pédale toujours… Mouahahaha !

Le début de mon trajet était assez aride. Au sortir de Tours, beaucoup de voitures et de maisons. C’est à partir de Beaufort en Vallée que ça s’est nettement amélioré : la nature reprenait ses droits et ça en devenait presque sauvage. Notamment le tronçon very beautiful entre Beaufort et Mouliherne. Vers 13h30 mon ventre crie famine et à Channay-sur-Lathan je décide de m’arrêter. Malheureusement rien d’ouvert. Je poursuis jusqu’à Savigné-sur-Lathan. Miracle ! Un bar est resté ouvert. A l’intérieur, des gens marrants dont la gérante de 50 ans qui attend un prétendant un peu âgé pour l’emmener sur son cheval blanc. Une américaine qui me claque la bise et me demande si j’ai des enfants. Un groupe de gens du coin qui se chambrent à qui mieux mieux. J’avale les 3 sandwichs et mon demi tout en discutant.

Chateau sur la route

Chateau sur la route

La suite de la route me conduit à Cléré-les-prins par une très jolie route Fondettes puis Tours le terminus.

Gare de Tours

Gare de Tours

Après 4 jours et 520 bornes, les jambes répondent encore. Par contre l’entrejambe est devenu très sensible et mon dos coince un peu.

 

Raphael